Diffusion : Mercredi 22 janvier 2024 en direct à 18h et le vendredi 24 à 22h
Invitée : Löhr Cipolat, peintre, animatrice radio, professeur, militante, administratrice à RPH, co-gérante d’un lieu association sur Nébian, etc, etc…
Animateur : Samuel Heyndrickx
Löhr Cipolat,animatrice bénévole de l’émission« Sur les Chemins d’Olympe-de Gouges évidemment » , émission aux couleurs féministes avec des éclats de luttes politiques humanistes qui défriche le patriarcat, nous présente sa nouvelle exposition au bar brasserie Le Lodéva à Lodève « WOMAN IN LANDSCAPE » jusqu’au 21 mars.
« Women in the landscape est une série de toiles et dessins dans laquelle j’ai eu à cœur de placer mon sujet de prédilection, le corps des femmes, dans des paysages divers. Auparavant, sujet premier des toiles que j’ai peintes, le corps de femmes débordait souvent du cadre, parfois morcelé, toujours décontextualisé, comme un univers en lui-même. Ici, j’ai voulu placer ces corps de femmes dans de véritables paysages, corps cachés, abîmés, dénudés, mais corps criants qui veulent prendre une place, s’imposer dans le paysage, à l’image de toutes ces femmes qui se battent pour faire entendre leurs voix, imposer leur place, lever un voile d’invisibilité. Il faudra désormais compter avec les femmes. »
On profite également de l’émission pour parler de ses futures émissions, de ses projets, de ses réflexions, de ses luttes, de ses espoirs… bref de la vie quoi. Pour 2025, Löhr Cipolat n’a pas fini de vous surprendre!
Vous pourrez la retrouver en live le 08 mars prochain le temps d’un plateau radio en direct pour la Journée Internationale des droits des femme… + d’infos prochainement.
Plus d’infos et contact sur : locipolat.wordpress.com
Présentation officielle de Löhr Cipolat
Artiste autodidacte, Löhr Cipolat traite ses tableaux avec la même intensité que les émotions explosives qui la traversent.
Imprégnée dans son adolescence par l’expressionnisme de Munch, elle développe d’abord une peinture nerveuse, impatiente. Mais c’est dans l’expressionnisme d’Egon Schiele qu’elle se retrouve le mieux. La nudité crue dans la peinture d’Egon Schiele la perturbe autant qu’elle l’attire. Elle calme son trait, elle travaille à l’huile, elle empâte davantage. Son trait reste tendineux, mais elle gagne en volupté.
Son obsession du corps lui fait peindre des nus qui débordent du cadre, des nus qui sont comme des extraits de corps jetés au regard . Pour Löhr, le corps parle avec sa peau. Elle cherche à donner à ses corps, au-delà du modelage plastique, une sensation d’étrangeté dans la familiarité. Il n’y a rien de plus commun qu’un corps nu, et rien d’aussi étrange. Cette étrangeté est parfois malsaine, parfois attirante. Löhr Cipolat joue de ce va-et-vient entre désir et malice, entre avidité et rejet.
Les scènes d’amour qu’elle traite portent l’empreinte de ce va-et-vient. L’autre reste un étranger malgré toute l’intimité physique que j’ai avec lui. Les corps sont écorchés, les regards tournés vers l’intérieur, un malaise s’installe. Löhr Cipolat nous donne à voir ce malaise.
A travers les thématiques des Fragments amoureux, de Bordel(s), et Kannon, l’enceinte du monde, Löhr a voulu saisir ce que le corps donne à voir quand les émotions qui le traversent sont puissantes et complexes. Avec les femmes enceintes qu’elle a peintes pour Kannon, l’enceinte du monde , elle a voulu présenter un corps pris à la fois dans l’absolu de sa présence et contraint par les multiples obstacles qu’il rencontre dans sa propre transformation. Les Fragments amoureux racontent les méandres émotionnels qu’une relation amoureuse provoque. Rien de plus complexe que le sentiment amoureux et les émotions qu’il engendre. Dans Bordel(s), elle relie ces méandres de l’amour à une forme de prostitution, au bordel, je paye pour le drame amoureux ne puisse jamais se jouer…
L’amour et le corps, le corps dans l’amour, le corps pour l’amour sont un fil rouge dans sa peinture.
Avec Cacher ce sein, Löhr a mis dans son propos une note plus sociétale, mais qui n’en est pas moins liée à l’intime. Cacher ce sein, car vous ne serez plus aimable , fait-on entendre aux femmes. Alors comment concilier sa propre féminité, son désir, et une image de soi non sulfureuse ? Il faut encore se battre pour barrer l’ancestrale dichotomie de la madone et de la putain.
Elle a gardé cette note sociétale dans son travail en collaboration avec Julie Pètre, Paye tes Mamelles, Tirésias, en questionnant la définition sociétale des genres, comment cela nous situe notre place et notre rôle dans la société.