Vivre la nuit – Ethioda Airlines

Vivre la nuit – Ethioda Airlines

Diffusion : Jeudi 29 février 2024 en direct à 18h et vendredi 1er mars à 22h / Animateur : Samuel Heyndrickx
Invités : Les membres du groupe de jazz éthiopien ETHIODA Armel au saxo et Baptiste à la guitare
Apprenons en d’avantage sur les accords des musiques éthiopiennes avec le live band Ethioda aux platines!
Et rdv samedi 02 mars pour la soirée Ehioda + RPH Sound System au Sonambule de Gignac avec les Dj diggers compositeurs Roots I-Vories, Sista Skanka, Dj René & Axel Savage!
LA PLAYLIST ETHIODIENNE
Sur l’intro pendant ta lecture de la lettre de Rimbaud, vous pourrez entendre une improvisation au saxophone soprano de Armel autour du thème Yèkèrmo Sèw de Mulatu Astatke.
Puis les disques:
Mulatu Astatke – Mulatu (Mulatu of Ethiopia)
Tlahoun Gésséssé – Alègntayé (Ethiopian Urban Modern Music Vol. 4: Tlahoun Gésséssé (1940-2009)
Ethioda + Mac Singe – Le Singe et la Hyène (Timkat)
Ahmara Wedding Songs – Mehedwa New
Hailu Mergia – Hari Meru Meru (Hailu Mergia & His Classical Instrument / Shemonmuanaye)
Mulatu Astatke / The Heliocentrics – Addis Black Widow (Inspiration Information 3)
Bonus Tracks:
Mahmoud Ahmed – Erè Mèla Mèla / Mètché Nèu
Mahmoud Ahmed – Sidetegnash Negn
Présentation officielle ETHIODA

Ethioda revisite le jazz éthiopien à travers des compositions originales et des arrangements de musiques traditionnelles éthiopiennes. 

Le groupe instaure une transe qui devient le fil rouge de leurs concerts.  L’Ethio Jazz, dont l’âge d’or se situe dans les années 70, laisse resurgir des sonorités orientales surprenantes sur des rythmiques funky, reggae et latin-jazz rappelant la musique africaine. Les musiciens se livrent sans limite dans leurs improvisations, créant des ambiances electro aéri ennes et des grooves qui entrainent immédiatement le public dans la danse. Les concerts d’Ethioda sont une véritable invitation au voyage, l’occasion de découvrir ou redécouvrir la musique éthiopienne, avec un regard original et actuel.

Ethioda s’inspire des grooves d’Abyssinie et propose une fusion originale, à la croisée du jazz, du rock et des musiques africaines. Cette aventure humaine et musicale a commencé en 2010, à l’initiative du pianiste et compositeur Daniel Moreau.

Musiciens :

Pascal Bouvier – Trombone / Armel Courrée – Saxophones / Baptiste Clerc – Guitare / Eric Durand – Percutions / Romain Delorme – Basse Samuel Devauchel : Batterie

Albums :

2012 Ethioda EP « Ethiojazz groove »

2014 Araray

2016 Tezet Rezet

2019 Timkat (Feat. MacSinge)

Intro Rimbaud

Dans une de nos précédentes émissions avec Sara de Radio Onda Païs nous avons exploré les liens existant entre le Reggae et l’Ethiopie, ce pays qui fut un empire faste et respecté, et qui a travers ses figures politiques a défendu sa vision d’un monde en paix, une Éthiopie éloignée des devinettes éthipionnes vaseuses où chaque réponse implique un grain de riz.
Il est un auteur célèbre du XIXème qui n’a pas aidé à inscrire dans nos têtes la richesse d’un tel pays, lui qui a passé beaucoup de temps à se lamenter sur son sort et à dénigrer ces terres, alors qu’il sortait avec une abyssienne et marchandait comme il pouvait
voici une des dernières lettres qu’il a adressé à ses proches avant de mourir :

« A présent, je suis condamné à errer, attaché à une entreprise lointaine, et
tous les jours je perds le goût pour le climat et les manières de vivre et même la
langue de l’Europe. Hélas ! à quoi servent ces allées et venues, et ces fatigues et ces
aventures chez des races étranges, et ces langues dont on se remplit la mémoire, et
ces peines sans nom, si je ne dois pas un jour, après quelques années, pouvoir me
reposer dans un endroit qui me plaise à peu près et trouver une famille, et avoir un
fils que je passe le reste de ma vie à élever à mon idée, à orner et à armer de
l’instruction la plus complète qu’on puisse atteindre à cette époque, et que je voie
devenir un ingénieur renommé, un homme puissant et riche par la science ? Mais qui
sait combien peuvent durer mes jours dans ces montagnes-ci ? Et je puis disparaître,
au milieu de ces peuplades, sans que la nouvelle en ressorte jamais.
Vous me parlez des nouvelles politiques. Si vous saviez comme ça m’est
indifférent ! Plus de deux ans que je n’ai pas touché un journal. Tous ces débats me
sont incompréhensibles, à présent. Comme les musulmans, je sais que ce qui arrive, et c’est tout.
La seule chose qui m’intéresse, ce sont les nouvelles de la maison et je suis toujours heureux à me reposer sur le tableau de votre travail pastoral. C’est dommage qu’il fasse si froid et lugubre chez vous, en hiver ! Mais vous êtes au printemps, à présent, et votre climat, à ce temps-ci, correspond avec celui que j’ai ici, au Harar, à présent.
Ces photographies me représentent, l’une, debout sur une terrasse de la maison, l’autre, debout dans un jardin de café ; une autre, les bras croisés dans un jardin de bananes. Tout cela est devenu blanc, à cause des mauvaises eaux qui me servent à laver. Mais je vais faire de meilleur travail par la suite. Ceci est seulement pour rappeler ma figure, et vous donner une idée des paysages d’ici.
Au revoir,

Harar, le 6 mai 1883 »

Arthur Rimbaud

Comme quoi de sauteries poétiques avec Verlaine à la vie éthiopienne il n’y a qu’un pas !

Vivre la nuit – Sara Liliane Fernandez et l’Ethio Jazz, l’expression des êtres humains libres

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