Diffusion : Mercredi 30 octobre à 18h et vendredi 1er novembre à 22h
Invités : Jérémy Couraut – chanteur, compositeur et joueur d’espina des Djé Balèti
Aimat, Matèu et Benezet – le corps polyphonique en trio et en joie Aqueles
Reporter buissonier : Samuel Heyndrickx
A l’occasion de la sortie du dernier album carnavalesque transe trad multi métissé intemporel engagé et psyché des Djé Balèti, « La potion », Sam a profité d’une halte à Sète avec Jérémy Couraut pour parler miracle, sortilège, sirène, antidote, paradigme, vie, kiff et mort, et trouver une manière différente d’interagir avec ce foutu Gargantua.
Et parce que les bonnes idées se partagent comme la bonne humeur, on est allés voir le trio Aqueles pour une discussion articulée autour de 3 thématiques diverses : l’envoutement, l’afrobeat et les ancêtres. Les musiciens parlent comme « ils jouent aux cartes », dans le plaisir des retrouvailles.
Les Djé Balèti performeront au Sonamubule de Gignac le vendredi 08 novembre à partir de 20h avec leurs invités « Fixi et son redoutable accordéon et Maïa Barouh, la franco-japonaise à la pop électro acidulée » qui ont participé à l’album « La potion » dont vous pourrez apprécier des bouts de titres tout au long de l’émission. Le 07 novembre, ils seront également au Club à Rodez.
Quant aux Aqueles, ils chanteront la première semaine de décembre dans un intrigant cabaret sous chapiteau à Frontignan où se dérouleront moult aventures artistiques tout le long de ce mois…
Quant au réalisateur de cette émission, il repart l’esprit léger chantonner cet air entêtant du carnaval de Nice de 1922 : Velou ! Velou ! Velou ! E doun ? E doun ?… Es Carneval, lalalalalala…
Présentation officielle de Jeanne Lacaille – La potion de Djé Balèti
Conçu comme un antidote d’amour aux grands maux de l’époque, ce quatrième opus mêle dans l’athanor transe psychédélique, fièvre païenne et emprunts poétiques au répertoire occitan.
“On n’est pas le produit d’un sol, mais celui de l’action qu’on y mène” aimait dire le philosophe Félix Castan : une boussole pour Djé Balèti qui, depuis sa formation à Toulouse en 2011, maintient le cap des suds et du commun.
Ici, Antoine Perdriolle (batterie) et Menad Moussaoui (basse) sont réunis autour de Jérémy Couraut (chant, espina), grand manitou du trio qui entre dans la ronde de la scène occitane en animant pendant deux ans des balèti, ces fameux bals trads dont la liesse et l’essence populaire creusent le lit de la cohésion sociale par les danses collectives.
Parce qu’il a fréquenté les confréries gnaouas du Maroc au mitan des années 90, Jérémy Couraut sait que la musique et la transe sont de puissants leviers thérapeuthiques pour l’individu comme pour le corps social ; une recherche engagée par ailleurs par ses héros du rock psyché – Hendrix, Led Zeppelin, Pink Floyd, The Doors – qui ont fait leur la science des états modifiés de conscience. De ses parents hippies, de son enfance nomade (en camion !) au croisement des cultures méditerranéennes, sud-américaines et altermondialistes, le guitariste autodidacte hérite aussi d’une ouverture qui l’appelle à parcourir le monde pour tenter d’y trouver sa place. Saz, tempura, rabāb, guembri, delta blues, afrobeat, rumba, capoeira, chant carnatique, maqâm égyptien, jazz manouche ou new orleans : quitte à s’y perdre, Jérémy Couraut s’essaye à tout… Jusqu’au jour où !
Renouant avec ses racines niçoises, ce dernier découvre l’espina, une guitare archaïque au corps de calebasse dont les cordes pincées figuraient en bonne place des réjouissances carnavalesques. Disparue depuis les années 60, l’espina revient à la vie (de la graine à l’instrument) dans l’atelier du luthier Jérôme Desigaud qui l’électrifie, offrant ainsi à Jérémy Couraut des retrouvailles plein watts avé l’accent tonique de l’occitan nissart et la transe saturée du rock psychédélique. Libre d’être lui-même, au bon endroit, le musicien sait désormais quoi faire de sa singularité.
Porté par la vision des Fabulous Trobadors, en 2014, Djé Balèti se lance donc à son tour dans la défense de la “linha imaginòt” avec un premier album fait de rythmes métissés et de chansons fédératrices ; puis Moko, deux ans plus tard, un disque plus poétique dont les riffs à tendance chamaniques entrouvrent une porte sur l’invisible. En 2020, dans un troisième opus intitulé Pantaï, Djé Balèti creuse la veine mystique en adressant, dans l’espoir d’une guérison collective, ses incantations rock aux grandes divinités païennes du monde et de la tradition carnavalesque niçoise.
Avec Potion, Djé Balèti confirme ainsi son statut d’alchimiste rock des grands suds à mi-chemin entre le pow-wow anticapitaliste, le bal populaire et le rituel charivari, option transe et guérison collectives.
Présentation officielle Aqueles
A force de débartasser, ils ont fini par le trouver ce Sweet Languedoc.
Et ils le chantent avec la candeur espiègle qui est la leur. Dans leurs voix résonne ce pays aux frontières indéfinies. Véritable carrefour de cultures, leurs chansons débarquent tous les préjugés et invitent aux plaisirs et à la rencontre. Le répertoire, arrangé à la manière d’Aqueles, convoque l’imaginaire florissant de la langue d’oc. De l’amour et du soleil certes, mais aussi du drame, de l’argent sale, un rossignol charmeur, des oiseaux de mauvais augures… Trois voix qui font orchestre et en avant la zizique !
Le style ? Peu importe. Du chachacha, de la cumbia, un peu de swing, une valse des familles, un rocksteady de vendange. Tient, voilà un solo de trompette, une chanson sifflée, un riff de gratte… Et tout à la bouche. Enfin presque. Ecoutez cette ligne de contrebassine et ces quelques coups de bombes. Ça décoiffe, même sous le chapeau.
Mais finissez d’entrer !! En deux mots et trois chansons, avec Aqueles vous en saurez plus sur la face cachée du Languedoc.