Reportage
Marché de Pézenas, samedi 3 septembre.
Devant la collégiale, une dizaine de militants déploie en silence une banderole sur laquelle sont écrits en couleur les mots : « Fuir la guerre ou la misère n’est pas un délit, mais un droit. »
Depuis cet été, ces bénévoles du collectif Solidarité Réfugiés de Pézenas soutiennent Amadou Tidiane Balde à l’occasion de leur manifestation mensuelle, chaque premier samedi du mois.
Vendu en Libye
Ce jeune Guinéen, né le 5 Mai 2003, habite en France depuis quatre ans. Comme beaucoup d’autres jeunes, il a dû fuir son pays. Il a suivi un « frère » plus âgé, ne sachant pas où ils allaient, fin 2017. Il a été vendu en Libye, a vu mourir son « frère » en Méditerranée.
Il est arrivé en France le 27 juillet 2018. Comme le veut la loi, il est « protégé » par l’Aide sociale à l’enfance (Ase) gérée par le Conseil départemental (avec un prolongement des aides possible jusqu’à ses 21 ans).
Colette Piedcoq, présidente de Stop Racisme Pézenas le rencontre dans un réduit, dans un hôtel de Béziers, sans accompagnement, avec seulement des tickets repas. Elle décide de l’héberger chez elle.
Aujourd’hui âgé de 19 ans, il vient d’obtenir son CAP Menuiserie au lycée professionnel Charles-Alliès, à Pézenas, avec les félicitations de ses professeurs.
Mais au lieu d’un titre de séjour, il a reçu cet été une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), signée par le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh. La justice conteste sa majorité, à cause d’un « début de calvitie ».
A Pézenas, c’est l’incompréhension car Amadou s’est bien intégré à la vie locale. La mobilisation s’organise, alors que le procès est en appel.
Une pétition a recueilli en ligne près de 900 signatures à ce jour.
Rencontre avec Amadou, dans ce reportage.
La première partie de notre reportage, à écouter ici :
Reportage, partie 2
Dans la deuxième partie de notre reportage, nous écouterons les éclairages de maître Christophe Ruffel, avocat montpelliérain en charge du dossier. Amadou revient sur les raisons qui l’ont poussé à quitter la Libye et les bénévoles piscénois protestent contre le traitement réservé, en général, aux jeunes migrants, en France en général et dans l’Hérault en particulier.
La deuxième et dernière partie de notre reportage, à écouter ici :