Irrigation, cultures, bassines ou retenues d’eau… quelle agriculture et alimentation demain dans l’Hérault ?

Irrigation, cultures, bassines ou retenues d’eau… quelle agriculture et alimentation demain dans l’Hérault ?

Après avoir questionné l’état de la ressource en eau dans l’Hérault aujourd’hui et dans les prochaines années, il est temps de se poser la question de son partage et de son utilisation.
Nous commençons par l’agriculture : viticulture, maraîchage, élevage… ont besoin d’eau pour exister.

 

 

Des réflexions sont en cours dans le département pour subvenir à ces besoins : irrigation, retenues d’eau collinaires que les associations de défense de l’eau appellent bassines…

Quels sont ces projets ? Sont-ils indispensables à notre agriculture ? Faut-il changer de modèle agricole et revoir jusqu’aux espèces-mêmes qui sont cultivées dans l’Hérault ? Comment, en résumé, l’agriculture s’adapte ou doit-elle s’adapter au changement climatique ?

Et, en tant que consommateurs, devons-nous changer nous aussi nos habitudes de consommation, notre alimentation ?

 

Autour de la table :

Capture d’écran coeur-herault.fr

Sophie Giraud, membre du Conseil de développement (Codev), qui élabore le Plan alimentaire territorial du pays Cœur d’Hérault, elle nous parlera notamment de ce qui pourrait se trouver dans nos assiettes dans le futur. Le Plan alimentaire territorial du pays Cœur d’Hérault veut « agir collectivement sur la valorisation du foncier non urbanisé, la préservation de la biodiversité et de la ressource en eau, la solidarité alimentaire et la coopération entre les acteurs de la chaîne alimentaire ».

 

Dominique Soulier, éleveur de cochons en plein air à la retraite, ancien viticulteur, membre de la Confédération paysanne de l’Hérault, membre du collectif de défense de l’eau Coord’Eau 34

– Sébastien Lugagne, viticulteur et président de l’Asa d’irrigation Haute Vallée du Salagou, à Octon. Lui apportera son propre éclairage sur l’irrigation et les projets de retenues d’ eau en réflexion au niveau du département. Mais aussi sur la diversification des cultures et les choix auxquels sont confrontés les viticulteurs notamment.

Nous ne sommes pas à l’abri de surprises, côté invités, certaines personnes devant encore nous confirmer leur venue.

Et bien sûr, la parole sera largement donnée au public, qui pourra poser directement ses questions aux invité.e.s. Plusieurs agriculteurs et agricultrice du département nous ont déjà annoncé venir ce mardi soir à Octon.

Nous vous attendons nombreuses et nombreux à cette deuxième soirée en public, à la salle des Fontanilles, juste en face du Villages des Arts et métiers, à Octon, au bord du lac du Salagou, mardi 12 décembre 2023, à 20h (ou un peu avant, les portes seront ouvertes à partir de 19h30 !). Renseignements auprès de : x.terrien@rphfm.org

Marie Noëlle Tournes, vigneronne au Clos des Combals

Marie Noëlle Tournes, vigneronne au Clos des Combals

Diffusion : mercredi 29 novembre à 16h30

Ancienne directrice d’Ehpad, Marie-Noëlle Tournes se convertit en vigneronne en 2018. Elle passe un brevet en agriculture pour reprendre le domaine agricole de sa belle-famille. Les vignes se trouvent à côté du Pont du Diable et Saint-Guilhem le Désert. L’agricultrice dispose de 20 ha, dont 7 ha vinifiés au Clos des Combals, et 13 ha engagés à la cave coopérative de Saint-Jean de Fos.

“La première année, j’ai converti uniquement la cave particulière en agriculture biologique, mais c’était très compliqué de mener deux itinéraires techniques différents, donc dès la deuxième année je suis partie en conversion AB sur la partie en cave coopérative. Aujourd’hui, tout est en agriculture biologique.” Marie-Noëlle Tournes

L’agricultrice utilise que des traitements naturels (cuivre, soufre, orange, douce, prêle,…) avec modération. Marie-Noëlle Tournes nous raconte son travail sur son exploitation et le concept du domaine. Tous les noms de sa cuvée mettre en lumière tout le travail des femmes de la lignée “la terre”, “la femme” et “une vigneronne”.

 

Chloé Amposta, maraîchère bio à Saint-Etienne de Gourgas

Chloé Amposta, maraîchère bio à Saint-Etienne de Gourgas

 
Diffusion : le mardi 28 novembre 2023

Chloé Amposta est issue du milieu agricole. Elle a un diplôme d’ingénieur et une expérience agricole conventionnelle (15 ha d’artichauts) dans les Pyrénées orientales. Elle s’est installée en 2020 à Saint-Étienne de Gourgas en agriculture biologique sur des terres familiales, qui sont déjà certifiées en bio par son père maraîcher. Chloé reprend en maraîchage (1,5 ha) avec des poules pondeuses et des plantations d’arbres.

“La philosophie de l’exploitation, dès que j’ai commencé, c’est de travailler en verger maraîcher, j’ai des haies fruitières tous les 12 mètres pour créer de l’ombre et favoriser la biodiversité, car j’avais peur du changement climatique. Je trouve que c’est complémentaire avec le maraîchage. Le feuillage qui tombe à l’automne, ça permet d’apporter de la matière organique. Avec les poules pondeuses, je récupère le fumier. J’ai essayé de faire un système assez cohérent et d’être autonome.” Chloé Amposta

Pour Chloé Amposta, c’est important d’être en agriculture biologique pour la santé humaine, à la fois pour sa propre santé et celle des consommateurs. Elle n’utilise pas d’engrais ni de produits chimiques qui polluent le milieu. Elle souhaite favoriser la protection de l’environnement et la biodiversité.

“Quand on plante sans amour, ça ne pousse pas !” Chloé Amposta

 

Ludovic Séguret, exploitant agricole à Saint-Bauzille de la Sylve

Ludovic Séguret, exploitant agricole à Saint-Bauzille de la Sylve

Diffusion : Vendredi 24 novembre 2023 à 16h30

Ludovic Séguret est exploitant agricole sur la commune de Saint-Bauzille de la Sylve. L’agriculteur exploite une quarantaine d’hectares, dont 12 hectares en Haute Qualité environnementale et le reste sur la coopérative agricole.

Andréa Dascanio et Lara Tonolli, Pane e Cipolla

Andréa Dascanio et Lara Tonolli, Pane e Cipolla


Diffusion : jeudi 23 novembre à 16h30

Lara Tonolli est maraîchère et paysanne boulangère, elle s’installe sur un petit jardin à Salasc en 2018. Andréa en parallèle créé son exploitation sur une plus grande surface pour faire du maraîchage mécanisé. Ils sont tous les deux d’origine italienne et s’installent en GAEC en 2020.

“Ce qui nous a amené ici c’est qu’il y avait des terres de très hautes valeurs agronomiques abandonnées dans un état de boisement depuis 30 ans… Les meilleures terres qui ont été cultivées par les ancêtres, qui reçoivent les béals, étaient abandonnées… On est tombé amoureux de ces cascades, de ces terres qui demandaient à être remises debout en bio.” Andréa Dascanio

Lara et Andréa racontent comment ils arrivent à l’agriculture et comment ils travaillent la terre, produisent et récoltent le blé. Ils ont une trentaine de variétés anciennes. Ils sont en contact avec plusieurs réseaux, les semeurs du lodévois et larzac, les semences paysannes…

“Selon la variété des blés et des mélanges que l’on fait, ça change complètement le type de pain. Ces blés anciens ont des caractéristiques complètement différentes des blés modernes… au niveau de l’arôme, du gluten, de la couleur… Il a fallu s’adapter et expérimenter. Chaque semaine, j’avais des sacs de farine différents. C’était la surprise. Il fallait tester la consistance de la pâte, l’hydrater… et voir comment les gens réagissent, car les gens ne sont pas habitués à ce type de pain plus dense, et puis on a réussi à stabiliser.”  Lara Tonolli

 

Anne-Laure Sicard, vigneronne au Mas Lasta

Anne-Laure Sicard, vigneronne au Mas Lasta

Diffusion : Mardi 21 novembre 2023

 

Anne-Laure Sicard est vigneronne au Mas Lasta sur la commune de Saint-Privat et de Saint-Jean de la Blaquière, depuis 2015. Premier millésime en 2016. Elle a repris les vignes qui étaient en coopération sur la commune de Saint-Privat en 2015. Il y avait 7,5 hectares. Son domaine comprend maintenant 8,5 hectares convertis en bio.

L’agriculture c’est une vocation pour Anne-Laure Sicard. Elle était partie dans l’élevage au début où elle a travaillé à Rocamadour sur la transformation de fromages “ça m’a toujours plu de faire un produit de la terre jusqu’à la fin.” L’astreinte étant forte dans l’élevage, elle décide de se réorienter et fait une école d’agronomie pour se diriger vers la viticulture.

“J’ai découvert toute la zone Terrasse du Larzac…. il y a des vignes ancestrales. C’était une zone dans laquelle je voulais m’installer. Il y a eu des rencontres… et de fil en aiguille, j’ai rencontré un coopérateur qui était à Saint-Privat et partait à la retraite et qui voulait transmettre ses vignes. C’était une culture de coopération et chimique. Et j’ai changé la façon de cultiver la vigne. Au début c’est dur, mais la nature est assez sauvage, la terre pardonne, et elle est revenue assez vite.”

Anne-Laure Sicard nous raconte comment elle travaille la terre et produit son vin nature Mas Lasta.

 

   

Élisa Bousquet rejoint l’exploitation familiale et plante des arbres fruitiers

Élisa Bousquet rejoint l’exploitation familiale et plante des arbres fruitiers

 
Diffusion : Jeudi 16 novembre à 16h30

Après ses études en agronomie et son expérience sur l’île de la Réunion, Élisa Bousquet décide de rejoindre l’exploitation familiale en 2018 à Saint-Étienne de Gourgas. Ses parents sont agriculteurs depuis 40 ans et se sont spécialisés dans les olives et la Lucques du Languedoc. Il y a 2 ans, Élisa Bousquet et son compagnon ont planté un verger de pommiers, de poiriers et de cognassiers.

Toutes les variétés plantées sont adaptées à l’agriculture biologique avec une gamme de produits variés et colorés : Topaze, Story, Gold Rush, Chantecler, Garance, Rouge de Gourgas (pommes) et Conférence, Harrow Sweet (poires). La première récolte a lieu en fin d’année 2023.

“On a de la chance ici, on a une terre très profonde très équilibrée. On nourrit la terre avec du composte végétal et de la fumure d’animaux. Je sens que la terre a été travaillée par des générations et des générations, et que je perpétue, ça me donne une force.” Élisa Bousquet

 

 

Thierry Arcier, vigneron au Domaine Perdigaïre à Saint-Pargoire

Thierry Arcier, vigneron au Domaine Perdigaïre à Saint-Pargoire

Diffusion : Mercredi 15 novembre à 16h30

Thierry Arcier s’est installé sur l’exploitation familiale de 8 hectares à Saint Pargoire en 2002, là où il cultive la vigne et il fait sa première récolte à son nom. Il commence la transformation des raisins en vin en 2016. Il se diversifie ensuite et plante un verger avec des oliviers, des grenadiers, des amandiers et des pommiers sur 2 hectares. Il cherche son propre chemin et valorise son travail grâce à son vin et à la diversification.

“Mes premières rencontres m’ont encouragé, grâce à des cavistes, des particuliers, des copains. On ne peut pas apprendre à transformer des raisins en vin dans des bouquins, ni en suivant des méthodes industrielles, avec un processus d’achat des levures. C’est grâce à l’échange et aux rencontres avec d’autres vignerons que l’on apprend.” Thierry Arcier 

Le raisin sain (sans autres intrants ni sulfites) n’est pas exempt d’attaque d’oïdium, de mildiou, de piqûres de verres de grappes. Le vin que cherche à produire le vigneron, c’est un vin avec le plus d’expression entre le raisin, la terre et le travail de l’homme et la femme qui s’en occupe.

Domaine Perdigaïre

 

 

Élisabeth Jacquier, vigneronne bio du Clos d’Elis

Élisabeth Jacquier, vigneronne bio du Clos d’Elis

Diffusion : vendredi 10 novembre à 16h30

Élisabeth Jacquier est œnologue de formation, elle travaille chez différents négociants et s’installe à son compte en tant que vigneronne en 2012. Elle implante son chai au Mas de Boissonade à Gignac en 2018. Les vignes du Clos d’Elis sont réparties sur trois îlots : Saint-Saturnin, Arboras et Aniane.

Elle commence sur une parcelle de 85 ares avec du cinsault et du grenache blanc et se développe rapidement avec du grenache noir et de la syrah, ce qui a permis à Élisabeth jacquier de bénéficier de l’appellation AOC Terrasse du Larzac.

“Quand j’ai pris ma propre affaire, j’ai fait du vin complètement différemment, j’ai tendu vers zéro traitement. Mais les traitements dans la vigne, on est obligé d’en faire un peu quand même. Au départ, sur les raisins, je sulfitais un tout petit peu. Le soufre, on dit que c’est l’aspirine du vin. C’est le médicament universel qui permet de limiter les levures et les bactéries, qui est un antifongique et un anti-occident.” Élisabeth Jacquier

Élisabeth Jacquier cultive en bio. Elle utilise des traitements préventifs (petit lait, prêle)  pour faire face aux maladies (mildiou, oïdium) et au changement climatique. Les stades les plus fragiles, c’est au printemps à partir du débourrement et à la formation de la grappe.

Sa terre est labourée à cheval ce qui permet à l’eau de mieux pénétrer dans le sol.

Les Clos d’Elis

 

Luc Martin, éleveur de porcs en plein air à Mérifons

Luc Martin, éleveur de porcs en plein air à Mérifons

Diffusion : jeudi 9 novembre à 16h30

Depuis 2015, Luc Martin et sa compagne Florence élèvent des porcs plein air et des brebis rouge du Roussillon à Mérifons. Tous deux sont inscrits dans une agriculture durable avec 250 cochons sur un terrain de 10 hectares.

Toutes les mises en bas des truies se font dans des cabanes sur la ferme ainsi que l’engraissement et la transformation. L’abattage se fait à Pézenas. Le couple d’agriculteurs cultive également des céréales (blé, orge, avoine) et des légumineuses (pois, féveroles) sur 140 hectares pour nourrir les cochons.

“Un porc industriel est abattu à l’âge de 6 mois, hors un porc élevé par nos soins vit jusqu’à l’âge de 12 ou 18 mois. Vous imaginez qu’en nourriture, c’est le double voir le triple en coût. Ils grandissent moins vite les cochons, la viande est plus ferme et meilleure en qualité.” Luc Martin

Toute la transformation des cochons se fait sans additif et manger de la nourriture de qualité, c’est un combat de tous les jours pour Luc et Florence Martin.