Diffusion : Jeudi 22 décembre 2022 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 25 décembre 2022 à 11h
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
une émission préparée par Serge Vaute-Hauw
avec la participation de Betty Duffour et Vincent Alvernhe
sommaire
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
> Nelly Sachs
> halte poétique ‘le petit marché’, les coups de cœur des arpenteurs
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Nelly Sachs
Nelly est une poétesse suédoise, qui est née à Berlin le 10 décembre 1891 dans une famille allemande assimilée juive de la grande bourgeoisie, elle y grandit, tourmentée, jeune fille sage, à la fois réservée et retranchée. En 1921, elle publie Légendes et récits avec l’aide précieuse de l’écrivain Stefen Zweig.
Elle quitte précipitamment l’Allemagne nazie avec sa mère en 1940, pour Stockholm où elle vivra jusqu’à la fin de sa vie, et écrira l’essentiel de son œuvre profondément marquée par la shoah, et qui affectera considérablement sa santé mentale.
A travers cette poésie qui témoigne, Nelly Sachs est une l’une des poétesses majeures du XXème siècle.
En 1946, paraît son premier recueil Dans les demeures de la mort qui évoque le souvenir, l’exil, la nuit.
Elle reçoit en le prix de la Paix du syndicat du livre allemand en 1965, et le prix Nobel de littérature en 1966, pour sa remarquable œuvre lyrique et dramatique qui relate le destin d’Israël.
En France, on doit la découverte de son œuvre Grace à Maurice Nadau.
Enfin, une traduction entreprise depuis la fin du siècle dernier par Mireille Gansel et publiée par les éditions Verdier et regroupe en trois volumes l’ensemble des textes écrits de 1943 jusqu’à la disparition de la poétesse.
Les arpenteurs poétiques vous proposent d’écouter le chant lyrique de Nelly Sachs, qui cherche à s’élever vers la lumière, c’est une poésie du souvenir, un témoignage vibrant, une mémoire vive, ce sont des mots qui saignent, des êtres qui partent en fumée, des interstices où passe la lumière entre les lignes, et qui pourraient indiquer qu’il faut continuer de croire en l’homme, mais voici l’homme !
Nelly Sachs s’éteint le 12 mai 1970, quelques semaines après le décès de son ami Paul Celan.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
poèmes
Rêve qui pousse par-dessus le dormeur
saisie ainsi en des visions
nage la lettre de l’alphabet
Spirale ellipse cercle
nourrissons abreuvés de temps
membres morts
en tortures explosions guerres
ébranlés
de nouveau enracinés –
Je t’aime comme tous les nuages qui passent
comme tous les vents du monde –
Figure de ténèbres
bégayante cabrée dans l’effroi
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
personna déchiffrant la poussière
sombres noms scellés puisés
aux fontaines
Oural – Tibet – pays malades d’occident
murmurants – migrants sur des linceuls –
pèlerins dans l’infinitude –
Enfers et ciels
charpentés pour la seule terre
puis blanches taches sans images
mendiants – fin de l’imagination – morts
Quelle douleur est suspendue à la Croix du Sud
Quels sont ces voyageurs des constellations
dans l’anneau de brouillard de la lyre
Sur quelle planète
le jeu d’Adam et Eve
à cache-cache avec Dieu –
Lettres des alphabets
en quel lieu serez-vous encore manne quotidienne
sur quel Patmos stellaire
des tombes violées ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Si j’étais peintre, je peindrais la pierreté de la pierre. La roseté de la rose. L’humilité jusqu’au cœur des branches du saule, l’angoisse dans la toison fumante d’un chevreuil ; le dévouement est le nouveau pinceau. L’essence de la souffrance dans l’œil d’un poisson entre la vie et la mort. Payer les gorges écorchées. Un nouvel art sans nom ! Chacun donne les yeux fermés un bout de solitude. Il y en a bientôt assez pour le manteau qui dormira avec soin dans la tombe. Toutes les rivières s’en sont allées dans lesquelles on pouvait se jeter, à présent montrez-vous dignes de la mer, vous les larmes !
Poèmes extraits des recueils :
Eclipse d’étoile Nelly Sachs Éditions Verdier
Partage-toi, nuit Éditions Nelly Sachs Verdier
Et du livre :
Lettres en provenance de la nuit Nelly Sachs Éditions Allia
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
en savoir plus sur Nelly Sachs
https://www.espritsnomades.net/litterature/nelly-sachs-les-levres-et-les-paroles-contre-les-pierres-et-la-fumee/
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Musiques
Maurice Ravel Kaddish
Le chant des Déportés ou des Marais
Sonia Wieder Atherton –Kaddish– Chants Juifs
Lowell Liebermann “Immer” from Six songs of Nelly Sachs, Op.14 (1985)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
halte poétique ‘le petit marché »
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
merci à Laureen pour la technique !
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques