Diffusion : Jeudi 25 mai 2023 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 28 mai 2023 à 11h
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une émission préparée par Vincent Alvernhe
avec la participation de Noée Maire, Coralie Poch et Jean-Marc Barrier
sommaire
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> Milène Tournier
> halte poétique ‘les échappées obliques’ : Pier Paolo Pasolini et Ernest Pignon-Ernes
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Milène Tournier
Milène Tournier est une marcheuse. Entre 20 et 30 kilomètres par jour… dans la ville… et elle écrit : L’Autre jour, Je t’aime comme,
Se coltiner grandir, Ce que m’a soufflé la ville, des textes poétiques. Elle écrit aussi des pièces de théâtre. Elle est née à Nice en 1988. Docteur en études théâtrales et professeure documentaliste…
« elle écrit sur Facebook, dont elle se sert comme un grand brouillon… ».
Elle a besoin du corps pour écrire. Du corps et de la ville. Elle pense que pour écrire, elle aime mêler plusieurs façons :
– regarder une chaise et la décrire. Écrire.
– penser à toutes les chaises de son enfance. Lesquelles ont compté, sur lesquelles elle levait le doigt ou s’asseyait à demi? Écrire.
– s’asseoir trente minutes sur une chaise immobile et écrire, après cette expérience.
– regarder une chaise pendant trente minutes. Enlever la chaise. Écrire.
– aller marcher. Regarder toutes les chaises dans la ville. Écrire.
– penser très fort ou pas très fort mais très noir, très étrange, au mot «chaise», dans sa tête. Une chaise. Une chaise. Chaise. Chaise. Écrire.
– sans jamais verser dans le trivial. »
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un poème
J’avancerai vers toi
Avec mes cœurs sous peau de poitrine,
Mes cœurs comme couleurs d’as de trèfle, pique,
carreau – et cœur quand même aussi –
Et, ainsi qu’on se débarrasse
De son sac sur la table,
J’avancerai vers toi avec
Mes quatre cœurs lourds,
Comme les émissions où
Des filles très gentilles ont de trop gros seins et les
garçons ne voient qu’eux,
Alors les filles gentilles vont
Les opérer pour moins,
Et moi, mes quatre cœurs en mains,
Comme on arrive au café avec tous ses sacs de courses,
Ou comme un clochard dans le métro, qui a trop de
choses sur lui pour en avoir d’autres ailleurs, et l’on sait
que c’est un clochard à son vent d’odeur et
Parce que quand un kiwi a roulé, personne ne s’est penché pour le lui rendre,
Jusqu’à ce que quand même quelqu’un l’arrête d’un
pied et demande : «Vous en avez besoin ?»
Et le clochard a hoché oui,
Que oui,
Il a besoin d’un kiwi.
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un lien
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halte poétique ‘les échappées obliques’
Pier Paolo Pasolini et Ernest Pignon-Ernest
Avec Laurence Bourgeois, découvrons une œuvre par la voie des ondes et en résonance des mots de l’artiste ou d’un poète. Aujourd’hui c’est un dessin d’Ernest Pignon Ernest, Extase.
Dessin collé sur des plaques alu/pvc/alu avec cintrage spécifique
Portait de Louise du Néant : la 8e extasiée
En écho un poème de Pier Paolo Pasolini: Les pleurs de l’excavatrice,VI / Il pianto della scavatrice, VI, Pier Paolo Pasolini, ed. Poésie /Gallimard.
Ernest Pignon-Ernest dit de Pasolini qu’il était comme un sismographe.
« Les déchirements permanents de sa personne et de son cœur ont nourri mon travail d’artiste…
Il éprouvait une passion viscérale, sensuelle, pour la matérialité physique des êtres et des lieux.
En même temps, il était habité d’une conscience profonde de la sacralité des êtres ».
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Extrait d’un poème de Pasolini
Ce qui pleure, c’est ce qui change, même si
C’est pour être meilleur. La lumière
Du futur ne saurait cesser un seul instant
De nous blesser : elle est là, qui nous brûle,
En chacun de nos actes quotidiens,
Angoisse, même en cette confiance
Qui nous donne la vie…
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Musique :
> Reminiscence, Olafür Arnalds et Alice Sara Ott, the Chopin project
> Guarda la luna, Petra Magoni
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merci à Solène pour la technique
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques