Diffusion : Jeudi 23 février 2023 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 26 février 2023 à 11h
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une émission préparée par Jean-Marc Barrier
avec la participation de Noée Maire, Vincent Alvernhe et Dani Frayssinet (voix espagnole)
sommaire
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> Luis Mizón
> halte poétique‘les échappées obliques’, Graça Morais et Clarice Lispector
> halte poétique ‘le petit marché’, les coups de cœur des arpenteurs
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Luis Mizón
Luis Mizón est une grande voix du Chili et de la poésie contemporaine. Et cela ne nous éloigne pas de lui : ses textes nous sont proches. Luis Mizón nous a quitté, et c’est une tendresse
que de le relire, de le mettre dans nos voix, le partager. Il dit :« Ce qui est propre à la poésie, c’est de donner matière à l’invisible, d’incarner l’âme étrangère du langage, de se laisser habiter dans la lecture par l’âme d’autrui. Ce que l’esprit exige, c’est le corps. Le langage passe de corps à corps et ainsi se remplit de sens caché, de manières de dire la même chose, et plus encore, de sens sans direction précise, de dessins, de schémas, de paroles qui touchent au plus secret et au plus intime du cœur. » C’est ce que produisent ses poèmes. Pas d’esbroufe, pas de Vous-allez-voir-ce-que-vous-allez-entendre, mais une musique douce et profonde – on s’enfonce dans ses poèmes, vers un lieu calme, intime, profond, partagé. Bien sûr, il y est parfois question d’exil…
Claude Couffon, son traducteur, dit de la poésie de Luis Mizón « qu’elle aime par tempérament le côté caché, l’aspect voilé, replié des choses. L’envers plutôt que l’endroit. Luis Mizón marche au milieu des siens comme à travers une forêt d’ombres dont il cherche la motivation secrète, le mobile inconscient, l’essence profonde sous les actes et les effets, les folies, les résignations. La poésie est pour lui une façon de lever délicatement les masques, d’interroger les labyrinthes creusés sous les apparences, de deviner les signes muets et les appels étouffés, de pressentir la transcendance sous
la banalité, de débusquer l’imaginaire derrière l’écorce rationnelle du réel. »
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à propos de Luis Mizón
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poèmes
Neón en gota
limones cortados.
Sólo el plato contiene los colores
y el vaso de agua
un caballo de polvo blanco
que se deshace como un cuento.
Adivinamos así
el paisaje del corazón.
*
No hay un solo ángel
en nuestro vacío rincón de cielo.
Sólo cardos con alas
y la tierra quemada hasta los huesos.
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Néon en gouttes
Citrons coupés.
L’assiette seule contient les couleurs
et le verre d’eau
un cheval de poussière blanche
se désagrégeant comme un conte.
Nous devinons ainsi
le paysage du cœur.
*
Il n’y a pas un ange
dans notre recoin de ciel vide.
Seulement des chardons ailés
et la terre brûlée jusqu’aux os.
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halte poétique ‘les échappées obliques »
Graça Morais / Clarice Lispector
Laurence Bourgeois nous propose une œuvre par la voie des ondes, et en résonance des mots d’un poète. Aujourd’hui c’est une encre de Graça Morais, Métamorphoses
Métamorphoses
gomme laque et encre de chine sur papier
15×15
Livre : la violence et la grâce, Graça morais,
ed Fondation Calouste Gulbenkian
En écho une nouvelle de Clarice Lispector
« c’est là que je vais. »
Nouvelle extraite du recueil, Où étais tu pendant la nuit ?, éditions Des femmes.
Au-delà de l’oreille existe un son, à l’extrémité du regard un aspect des choses,
au bout des doigts un objet
___ c’est là que je vais
A la pointe du crayon le trait,
là où expire une pensée il y a une idée, à la dernière bouffée de joie une autre joie,
à la pointe de l’épée la magie
___ c’est là que je vais
A la pointe des pieds le saut.
c’est un peu l’histoire de quelqu’un qui est parti et qui ne revint jamais
___ c’est là que je vais
Jardin sous la lune, Trio zéphyr
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Musiques
Nicolas Jaar Sunflower
Nicolas Jaar Etre
Rosalía Catalina
Stephan Micus The temple
Benat Achiary Acércate Más
Nicolas Jaar Colomb
Nicolas Jaar Pass the time
Thomas Dybdhal Stray dogs
Thomas Dybdhal Interlude
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halte poétique ‘le petit marché »
une fête, encore et toujours.
Dani : Une odyssée, livre de Daniel Mendelsshon, éditions Flammarion
traduit de l’américain par Isabelle Taudière et Clotilde Meyer,PRIX TRANSFUGE 2017 DU MEILLEUR LIVRE AMÉRICAIN, PRIX MÉDITERRANÉE ÉTRANGER 2018
Lorsque Jay Mendelsohn, âgé de quatre-vingt-un ans, décide de suivre le séminaire que son fils Daniel consacre à l’Odyssée d’Homère, père et fils commencent un périple de grande ampleur. Ils s’affrontent dans la salle de classe, puis se découvrent pendant les dix jours d’une croisière thématique sur les traces d’Ulysse. Croisant les thèmes de l’enfance et de la mort, de l’amour et du voyage, de la filiation et de la transmission, cette exploration fascinante de l’Odyssée fait écho au récit merveilleux de la redécouverte mutuelle d’un père et de son fils.
éditions du Noroît : la voix inimitable de la poète québécoise à nouveau sur le fil entre confidence et retenue avec des aveux, des fulgurances calmes. Accompagnés de dessins de l’auteure.
« Des formes utiles est un recueil de vaillance et de veille. Il est le côté face du vide et des manques, du froid et de l’oubli. Ce à quoi le coeur résiste ou cède. Et il est tout autant, depuis l’entaille profonde, à coup de questions, d’étonnements et de rêves, ce que, de l’être et du comment, les mots donnent à voir ou à taire. Peut-être ce à quoi les vents nous préparent. »
https://lenoroit.com/produit/des-formes-utiles/
Vincent : Morning Flight, morceau du dernier album de H-Burns, Sunset Park
> H-Burns sera au Sonambule à Gignac le 28 mars.
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merci à Laureen pour la technique
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques