Les arpenteurs poétiques – Anna Milani

Les arpenteurs poétiques – Anna Milani

Diffusion : Jeudi 24 avril 2025 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 27 avril 2025 à 11h
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

une émission préparée par  Coralie Poch et Laurence Bourgeois
avec la participation de Noée Maire et Vincent Alvernhe

sommaire
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
> Anna Milani
> halte poétique ‘les échappées obliques’ : Eulàlia Llopart │ Jacques Ancet
> le petit marché, les coups de cœur des arpenteurs 

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Anna Milani

Anna Milani est née en Italie. Elle vit désormais à Montpellier. Elle écrit de la poésie et de la prose poétique en français et en italien. Elle anime des ateliers autour de la lecture, l’écriture, les langues.

Dans sa poésie il est question de corps, d’espaces à explorer et de langue.

Évoluant avec détermination dans un univers rare et bien personnel, elle arpente l’écriture de l’espace comme une géographie de la porosité. Le paysage est en elle, en même temps qu’elle fait corps avec le paysage. C’est en marchant qu’elle s’émerveille de la force du sauvage et qu’elle récolte des impressions qu’elle restitue avec sa langue de poète.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

un poème  

Un oiseau a niché dans mon dos, sous
l’épaule gauche, entre l’omoplate et la
septième vertèbre dorsale. Depuis le
commencement de cette cohabitation, je
me questionne sur la nature hybride de
mon corps. Je regarde le ciel avec un air
de connivence. Je me tourne souvent pour
adopter la perspective de l’oiseau. J’aimerais
l’interroger sur les raisons d’un choix aussi
insolite pour l’emplacement d’un nid. Mais
nous n’avons pas d’occasion d’entretien. Je
réalise, tout de même, que porter dans une
région de mon corps l’abri d’un oiseau, fait
soudain de ma personne un lieu sûr.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

un autre poème  

Le matin une femme descend pieds nus vers la rivière.
Elle entre dans l’eau jusqu’au ventre, habillée de sa
robe de nuit. Toutes ses cellules, ses fibres, ses membranes
cèdent, face au courant, et s’accordent au mouvement
du fleuve. Quand elle rentre à la maison, elle
importe le flux dans ses gestes, dans sa voix, dans ses
mots.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

bibliographie

Incantation pour nous toutes, en 2021, aux éditions Isabelle sauvage
Géographies de steppes et de lisières, en 2022 à Cheyne éditeur.
Œuvre collective : Ces mots traversent les frontières – 111 poètes d’aujourd’hui, éd. Le Castor Astral, 2023.
Cantique du lac, en 2025 à Cheyne éditeur.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Musiques de l’émission
programmation Cécile Hug

Gaspard Claus, Tancade, E.T
Gaspard Claus, Tancade, Rivage
Youn Sun Nah, Voyage, Calypso Blues
Carlos Cipa, Retronyms, And she was
Dom la nena, Piers Faccini, Dessa Vez
Askjell, iris, AURORA, Sofia
Woodkid & Nils Frahm, Winter Morning I
Clara Fiol, Sa Madona

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

halte poétique ‘les échappées obliques’ :
Eulàlia Llopart │ Jacques Ancet


Fragilitats 
Eulàlia Llopart, Gravure sur bois, 120 x 120cm, 2020

En écho des textes de Jacques Ancet,
Les travaux de l’infime, ed. érès, Po&psy in extenso

Musique
> Péril, René Aubry
> Universo, Leon, Dom La Nena
> Home is where it hurts, Camille

Tenir disait-il, tenir…Dehors un oiseau s’égosillait et les branches bougeaient comme si une menace diffuse recouvrait la lumière. Tenir comme le tronc enfoncé dans sa nuit, son bois têtu, sa tête haute. Tenir comme la tige inclinée mais que la moindre chaleur redresse. Comme la terre. Comme la chaîne plus forte de chaque maillon. Ses deux index repliés s’accrochaient l’un à l’autre, et il tirait. Comme la pluie. Comme le jour qui ne veut pas se rendre. Il montrait l’éclat rouge sur la vitre. Comme l’horloge du sang, là dans ta poitrine, qui continue, malgré tant de raisons de s’arrêter. Comme la tasse prisonnière de sa forme. Comme la vie … Sa main traçait un cercle autour de lui et l’espace d’un battement de paupière, tout se mettait à luire.

avec les voix de Laurence Bourgeois,  Cécile Hug, Jean-Philippe Sadoux, et Florian Auffray à la technique
Vous pouvez retourver les échappées obliques sur Radio Transparence
www.radio-transparence.org/acceuil/categories/les-echapees-obliques

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

merci à Solène pour la technique en studio
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques