Glou glou – Paul Reder

Glou glou – Paul Reder

 
Diffusion : Vendredi 10 décembre à 10h

Rediffusion : Dimanche 13 décembre à 19h15

Au début des années 2000, alors qu’il travaillait comme ingénieur à Houston au Texas dans l’industrie pétrolière, il a fallu une seule nuit de réflexion à Paul pour accepter de reprendre les vignes de son père Alain, qui partait à la retraite.

Il faut dire qu’il avait ces terres dans le sang. Des vignes plantées au milieu de 200 ha de garrigue, près de Cournonterral, un endroit sauvage, surplombé de falaises, où pâturaient également des brebis dans son enfance. Il a repris le fil de l’histoire familiale dans ce vignoble atypique, exclusivement planté en blanc et gris, converti le domaine en bio, évolué vers des vinifications de plus en plus nature, réinstallé des brebis…

Je vous propose de le découvrir et de déguster ses vins, en compagnie de Thierry Guichard, patron de la cave à vin La Part de l’Ange à Valras-Plage.

Après une halte à l’école et à la boulangerie de Cournonterral, Paul Reder remonte vers ses hautes terres de Comberousse. Son 4×4 vrombit sur la piste en terre que son père a créée il y a presque 50 ans. Au passage, il embarque Faïso, son patou, et ils partent tous les deux à la recherche de quelques brebis égarées sur les hauteurs, le troupeau ayant quitté son parc de nuit, à l’aube. Il coupe le moteur, claque la portière, ses pas crissent sur la rocaille puis s’interrompent pour écouter le silence, puissant, majestueux, de cette garrigue surplombée de falaises. Quelques bêlements se font entendre, et Faïso s’élance pour aller ramener les bêtes un peu trop éprises de liberté.

Ici, c’est bien ce que l’on célèbre en premier lieu, la liberté. Les brebis ne sont jamais enfermées, toujours en plein air, même la cave n’a pas de mur, juste un toit, celui de l’ancienne bergerie, construite dans les années 70 quand la famille Reder est venue s’installer, comme des pionniers ou des sauvages, dans ce coin de nature brute, à défricher. Qu’est-ce qui a poussé les parents de Paul dans cet endroit ? Un idéal post soixante-huitard de retour à la terre ? La nostalgie de grands espaces de l’Algérie où ils ont grandi ? Un désir de sobriété mûri lors de leur expatriation au Rwanda, en tant que chargés de développement rural ?

Toujours est-il que le petit Paul s’est tout de suite senti chez lui dans ces collines, prompt dès son plus jeune âge à donner un coup de main pour les vignes ou les brebis, tant et si bien que des années plus tard, il ne lui a fallu qu’une nuit pour se décider à quitter son poste dans l’industrie pétrolière au Texas, pour revenir et reprendre l’exploitation de son père qui partait à la retraite. C’était il y a 20 ans et c’est toujours une évidence.

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