Glou glou – Julien Trichard

Glou glou – Julien Trichard

Diffusion : Vendredi 12 février à 10h

Rediffusion : Dimanche 14 février à 19h15

C’est dans l’ancienne cave coopérative de Vendémian que Julien Trichard, Mas Pas Res, a élu domicile depuis quelques années pour faire son vin. Dans un des temples de la viticulture productiviste, lui, le petit vigneron indépendant qui a choisi de travailler la terre et de cultiver des raisins pour donner des racines à sa famille voyageuse, poursuit envers et contre tout, les millésimes difficiles et le formatage des goûts, son désir de faire un vin propre, sincère et sans chichis.

Nous allons à la rencontre de ce vigneron pur, libre et têtu, en compagnie de Corine Escaffit, patronne de la cave Au vin vivant à Sète.

 

Quand les fantômes des coopérateurs de Vendémian l’ont vu débarquer avec ses petites cuves en fibres, ses caissettes à vendanges et ses rendements à 15 ou 20 hecto, ils ont d’abord bien rigolé. Mais que vient faire dans leur cave coopérative ce vigneron qui combat le mildiou avec des tisanes et des huiles essentielles, qui est né ici mais qui parle pointu et dont la récolte annuelle ne remplit à peine qu’un quart d’une des 50 cuves en béton qui trônent ici ?

Accoudés aux garde-corps des coursives, assis sur la grande charpente en béton ou tapis au fond des cuves, ils l’ont regardé travailler, se sont amusés de le voir galérer avec les fermentations en 2019, un millésime brûlé de soleil : mais pourquoi il n’a pas levuré ? Et pourquoi il n’apporte pas de l’azote ? Et s’il ne sulfite pas, son vin il va être bon pour la distillerie…

Mais au milieu des railleries, certains ont commencé à apprécier l’opiniâtreté du bonhomme et son esprit insoumis. Il aurait sans nul doute fait bonne figure dans leurs combats contre les négociants véreux et pour la création de cette coopé en 1938. Ils ont vite compris que ce vigneron indépendant ne se la racontait pas et visait plus pour ses canons un coin de table et un bout de saucisson qu’une nappe blanche et des verres en cristal. Certains ont même commencé à diablement apprécier ses jus, aux parfums de fleurs et de fruits, qui leur rappelait le vin qu’ils faisaient dans leur jeunesse, avant les soi-disant progrès de l’œnologie.

Et puis ils l’ont vu inviter quelques collègues à venir travailler ici et ils se sont rendus compte que leur cave allait bel et bien revivre. Ils les ont même entendu parler de rouvrir le caveau, de servir des canons. Ils ont déjà ressorti leur costume du dimanche pour le jour de l’inauguration, où à nouveau leur slogan pourra s’afficher rouge et fier : l’union fait la force.

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