Diffusion : Vendredi 14 mai à 10h
Rediffusion : Dimanche 16 mai à 19h15
En ce mois de mai, nous recevons Joseph Jefferies, Domaine Bories Jefferies à Caux.
Une émission où l’on parle…
de vélo, de Birmingham, de retaper une maison, d’amour, de coulée basaltique, de minéralité dans les vins, de l’azote et du carbone, de la bataille entre levures et bactéries lactiques, de terret-bourret, de la pierre de Sisyphe, de la petite maison dans la prairie…
En compagnie de Frédéric Lamboeuf, patron du Picamandil à Puissalicon.
Le jour n’est pas encore pleinement levé quand Jo Jefferies enfourche sa bicyclette, cuissard, maillot, casque et lunettes, les connaisseurs pourraient lui trouver une ressemblance avec son compatriote Bradley Wiggins. Il commence par tourner les jambes tranquillement, prend le temps d’humer l’air matinal, la fraîcheur de la rosée, et accueille les premiers rayons du soleil qui réchauffent ses mollets.
Il prend la route de Nizas, passe tout près de sa vigne de terret-bourret, se félicite de la vigueur de la vigne, notamment de ces jeunes ceps, que lui et sa femme ont planté il y a quelques années en sélectionnant les sarments des plus beaux pieds. Se dire qu’après avoir régénéré sa parcelle sans avoir recours à un pépiniériste, ils vont récolter bientôt les premières grappes, qu’il vont vinifier, le met en joie. Être responsable de l’ensemble de ce cycle, de la naissance à la transformation du produit, dans un respect et une compréhension de la nature et du vivant, donne tout son sens à sa vie.
Après Nizas, il accélère vers Fontès, sans chronomètre, en course contre personne, même pas lui-même, juste pour sentir son corps s’ébrouer. Il a juste le temps de constater les dégâts causés par le gel en bas des côteaux, appuie un peu plus fort sur les pédales pour se défaire de la rage que lui procure la répétition des dérèglements climatiques et des millésimes difficiles.
En grimpant vers Vailhan, lui vient l’idée d’une nouvelle cuvée. Il faudra qu’il en parle à Amandine en rentrant. Il espère que cette idée lui plaira. Il faudra lui trouver un nom. On mettra tout le monde à contribution, y compris Jeanne et Iris. Il se met en danseuse pour passer le col, et rit dans la descente, en se disant que s’ il osait, il l’appellerait « la petite maison dans la prairie ».