21/04/23
Reportage
Un reportage à écouter ici :
Ganges, 10h30, jeudi 20 avril 2023. Une heure environ avant l’arrivée du président de la République. Emmanuel Macron a choisi un collège héraultais pour annoncer plusieurs mesures pour l’enseignement, accompagné de son ministre de l’Education nationale et de la jeunesse, Pap Ndiaye, et de la secrétaire d’État chargée des Anciens Combattants et de la Mémoire, Patricia Mirallès.
Le collège Louise-Michel, avec ses 625 élèves pour 24 classes, est identifié par l’Elysée comme « un établissement qui s’est saisi de ses projets [et qui] dans le cadre des conseils nationaux de la refondation territoriaux a créé une dynamique ». Exemple que le président entend généraliser.
Coupure de courant
Une nouvelle coupure de courant à son arrivée revendiquée par la CGT, l’a forcé à improviser la réunion dans la cour du collège, le CDI étant plongé dans le noir. Il a alors annoncé un investissement de l’Etat de 3 milliards d’euros à la prochaine rentrée scolaire, notamment pour augmenter la rémunération des enseignants. Une augmentation socle, sans condition, de tous les enseignants « entre 100 et 230 euros (net) en plus par mois ».
De 100 € à 230 € d’augmentation pour tous les enseignants
Hausse accompagnée d’une augmentation supplémentaire pour celles et ceux qui accepteront le pacte (des missions supplémentaires basées sur le volontariat), qui pourrait aller « jusqu’à 500 euros par mois ».
Des annonces accueillies avec scepticisme par les enseignants sur place. « On attend de voir ! », a réagit Julien Bernard, professeur d’anglais qui a pu échanger avec le Président.
Annonce accueillie avec scepticisme
Sébastien Rome, député Nupes de la 4e circonscription de l’Hérault dont Ganges fait partie, salue lui aussi l’exemplarité du collège Louise-Michel et les projets mis en place par l’équipe enseignante, mais il dénonce ces mesures « contraignantes pour les enseignants ».
L’ancien directeur d’école avait accueilli quelques minutes plus tôt Emmanuel Macron en lui offrant un livre sur les Camisards, « qui ont combattu contre le Monarque absolu ».
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Gaz lacrymogène vs casseroles
Pendant ce temps, un comité d’accueil d’un millier de manifestants environ attendait Emmanuel Macron dans les rues du village. Des gendarmes avaient [saisi] les casseroles de certains manifestants venant sur le site, au nom d’un arrêté préfectoral : tollé, suivi d’un démenti de la préfecture de l’Hérault dans la foulée. L’arrêté (ci-dessous) ne mentionne pas en effet le mot casserole, mais interdit sur le site les dispositifs sonores.
Recueil spécial n°56 du 19 avril 2023 by Xavier Trn on Scribd
Des casseroles sont toutefois parvenues jusqu’au rassemblement, avec des échanges par ailleurs musclés au niveau des barrages de CRS, bloquant les manifestants à quelque 500 mètres du collège. Des échanges de gaz lacrymogène, et autres lancers de pommes de terre et d’œufs ont émaillé la manifestation.
Embouteillages
Les manifestants ont ensuite bloqué l’avenue de l’Europe, vers 15h, pour gêner le retour du président de la République, provoquant quelques kilomètres de bouchons.
Mais celui-ci était déjà en route vers Pérols, pour une marche dans la ville, loin du millier de manifestants qui l’attendait.
Il a ensuite repris l’avion pour quitter le département. Laissant derrière lui « quelques » mécontents, loin d’être apaisés…
Un reportage de Xavier Terrien et Carla Dieudé.
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