Les arpenteurs poétiques – Jaume Pont

Les arpenteurs poétiques – Jaume Pont

Diffusion : Jeudi 28 novembre 2024 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 1er décembre 2024 à 11h
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une émission préparée par Jean-Marc Barrier
avec la participation de Coralie Poch, Noée Maire et Vincent Alvernhe

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> Jaume Pont
> halte poétique ‘je te poème’ : Maria João Cantinho
> le petit marché,
les coups de cœur des arpenteurs 

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Jaume Pont

Jaume Pont est un poète catalan, il est né à Lleida en 1947. Il fait partie de la génération de poètes qui se sont fait connaître à partir des années 1970, aux côtés de Miquel de Palol et de Josep Piera. Il a reçu en 2006 le prix le plus prestigieux de la poésie en catalan : le Prix Carles Riba, et en 2012 le Prix Virgile du Cénacle européen francophone.

Selon les mots de son traducteur François-Michel Durazzo, dans Nulle part, Jaume Pont  « creuse à la source du langage pour célébrer les noces du moi avec l’autre, celui des hommes et des bêtes, celui des éléments conjurés. Nul poète catalan n’avait à ce point tendu la corde du langage, sans céder à l’hermétisme. »

Les titres de ses recueils nous donnent quelques indices : Raison de hasard, Vol de cendres, Nulle part, Cantique d’ombres, Miroir de nuit profonde…

Une gravité semble régner sur ses poèmes, mais l’aventure est belle de le suivre dans la profondeur 
– et d’y trouver de l’audace, d’y sentir dans une langue fine la dynamique des transformations intérieures.

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> merci à Gérard Martin, François-Michel Durazzo et à Cécile Ouhmani pour les éléments qui ont aidé à cette émission.

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voir l’article : https://www.recoursaupoeme.fr/jaume-pont-miroir-de-nuit-profonde/

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un poème  

à la source du ravin
se cache la clé qui t’ouvre mille portes.
Tant que les eaux ne seront pas claires,
                 ne bouge pas.

Cherche bien loin un abri, hors les murs,
la plante des pieds cousue à l’ombre
que jamais tu ne vois passer.
On t’appelle déjà du trou
où dort le bégaiement des Langues Coupées :
nenetremtremble pas, nenenebébébégaie pas,
une fée t’attend qui meurt d’amour pour toi,
à la source du ravin.

Ici commence le froid
consumé dans les yeux et la danse des pâtures stériles,
la terre où personne ne connaît ton nom.
Ici commence l’histoire de l’enfant
à l’oreille coupée.
l’enfant qui traverse
la flamme sans se brûler, le fou
qui fait des nœuds dans l’air,
et écrit cent dix-sept fois au tableau noir :

je est un autre je est un autre je est un autre
je est un autre je est un autre je est un autre.

Il faut rêver debout
à la réserve indienne.
il faut rêver debout à la source du ravin.

(extrait de Nulle part, éditions L’étoile des limites)

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les éditions L’étoile des limites

La création de L’Étoile des limites remonte à 1985.
Son nom provient du premier ouvrage publié, Le Solitaire des Ardennes, réédition d’un court roman de chevalerie du début du XIXe siècle. Dans la forêt ardennaise, où se situe l’action, il est en effet question d’un lieu, en forme d’étoile, dont chacune des branches est un chemin. Ce lieu imaginaire devient alors le symbole de la maison : un lieu d’édition à la croisée des hauts sentiers de l’écriture.
Le logo a été créé par le peintre Philippe Marie et apparaît en vignette de couverture sur chaque ouvrage depuis 2013.
Installée dans un premier temps dans les Ardennes, à Charleville-Mézières, L’Étoile des limites est, depuis 2013, située près de Figeac, dans le Lot.

Ont été édités par L’étoile des limites :

http://www.letoiledeslimites.com/

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traduction François Michel Durazzo

Tous les poèmes de Jaume Pont lus dans l’émission ont été traduits par François-Michel Durazzo.
> Miroir de nuit profonde a obtenu Le Prix Mallarmé étranger de traduction en 2023 

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halte poétique ‘je te poème’ :
Maria João Cantinho

Jean-Marc Barrier a rencontré la poète portugaise au festival Voix vives de Méditerranée en Méditerranée à Sète en juillet 2024.
Dans une conversation impromptue, elle nous livre quelques poèmes et quelques clés de son écriture.

Maria João Cantinho est née à Lisbonne, en 1961. Pendant l’enfance a vécu en Angola et a retourné après le 25 Avril de 1974 à Portugal. A etudié Philosophie et a soutenu son doctorat en Philosophie contemporaine à l’université Nouvelle de Lisbonne. A écrit des romans, essais et poésie. Elle a gagné le prix Glória de Sant’Anna avec son livre «O Ínfimo» (poésie) et le prix PEN Club pour son essai Walter Benjamin: Melancolia e Revolução. Elle est publié en beaucoup de revues de poésie portugaise et étrangères (Italie, Roumanie, Hongrie, France, Espagne, États Unis) et est critique littéraire. Elle a publié récement Avant Cela il y avait l’ombre (France, éditions Jacques-André). Est coordinatrice d’une revue online, «Revista Caliban». Membre du PEN Club Portugais et de l’Association de Critiques Littéraires portugaise.

bibliographie complète : https://pt.wikipedia.org/wiki/Maria_Jo%C3%A3o_Cantinho

son livre le plus récent : https://www.jacques-andre-editeur.eu/auteur/2954/

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un poème  

Quand les mots se refusent à ton joug
rien ne reste, en vérité,
si ce n’est cette volonté sourde, impérative,
de faire imploser les limites,
la clôture du mal, qui t’interdit le chant.

Reviens en arrière, poursuis le fil secret,
la magie qui se tient dans chaque nom, en épelant
la vie, l’incendie qu’il y a dans les êtres
que tu regardes et que tu veux appeler.

Le langage, alors, te fait balbutiement,
t’emporte jusqu’à l’impondérable de cette lumière
qui reluit, dans l’intime de chaque être?

célébration secrète,
et qui n’appartient qu’au silence.

 

(extrait de Avant cela il y avait l’ombre,
éditions Jacques André, traduction Cecilia Basílio)

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halte poétique ‘le petit marché’

les coups de cœur des arpenteurs…

Vincent : Anybody par Porridge Radio sur l’album Clouds in the Sky They Will Always be There for me
à écouter-voir sur Arte concert
https://www.youtube.com/watch?v=TCJd9lrymmo

Noée : Vivant parmi les vivants, un film de Sylvère Petit, bientôt sur Arte
https://www.lesfilmsdici.fr/fr/en-production/5281-vivant-parmi-les-vivants.html

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merci à Solène pour la technique
merci aux éditions L’étoiles des limites et à Gérard Martin pour leur aide
merci à Cécile Ouhmani pour son commentaire sur l’œuvre de Jaume Pont
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

Les arpenteurs poétiques – Sonate d’automne

Les arpenteurs poétiques – Sonate d’automne

Diffusion : Jeudi 24 octobre 2024 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 27 octobre 2024 à 11h
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une émission préparée
par Noée Maire, Coralie Poch, Jean-Marc Barrier et Vincent Alvernhe

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> Sonate d’automne
Vincent Alvernhe > Camille Readman Prud’homme
Noée Maire > Keki N. Daruwalla, Kama Das et Arun Kolaktar
Jean-Marc Barrier > Thierry Pérémarti
Coralie Poch > Gabrielle Filteau, Hortense Raynal et Clara Ysé
> Le petit marché
les coups de cœur des arpenteurs
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Sonate d’automne
poèmes aimés des arpenteurs

Une émission un peu différente, où chaque arpenteurs capte ce qui lui chante, qu’il a envie de partager.

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Vincent Alvernhe

Camille Readman Prud’homme, née à Montréal en 1989.
un extrait de son recueil : Quand je ne dis rien je pense encore aux éditions L’Oie de Cravan à Montréal.
Elle dit : « J’avais le désir de mettre le doigt sur des choses tellement petites qu’il serait impossible de les qualifier de péripéties mais qui pourraient peut-être faire des poèmes. »
un extrait :
tu vois dans les contours des enfermements.
ta peau te clôture.
quand tu te brûles ou te coupes tu crois t’échapper un peu.
musiques :
Thunderbird Road par Robin Guthrie
All The World Is Green par Tom Waits

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Noée Maire

Je ne connaissais pas la poésie indienne et c’est donc avant tout par curiosité que j’ai emprunté l’anthologie Un Feu au cœur du vent, Trésor de la poésie indienne, des Védas au XXI siècle (nrf Gallimard). Les trois poètes sélectionnés pour l’émission, Keki N. Daruwalla (1937-2024), Kamal Surayya, (1934-2009) et Arun Kolatkar (1932-2004) ont principalement écrit en anglais dans une langue assez simple qui nous relie à leurs sentiments et à leur environnement – évidemment indien – de façon assez directe, parfois descriptive, et humoristique en ce qui concerne Arun Kolatkar.Et pour les accompagner, si la première musique est traditionnelle, les autres fusionnent l’Inde et Occident avec notamment les deux filles de Ravi Shankar, Anouska puis Norah Jones.

musiques :
Ganesh Kumar Kanjira Solo  
Anouska Shankar, Voice of the moon 
Blues Walk – Wynton Marsalis Quintet with Sachal Jazz Ensemble at Jazz in Marciac 2013 
Norah Jones Visions 

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Jean-Marc Barrier

Automne… Après avoir goûté les couleurs nouvelles, on retourne à l’intérieur, on fait un feu. Et justement, je vais partager avec vous un feu muet… Feu muet, c’est le titre d’un futur recueil de Thierry Pérémarti, l’ami américain, le poète, qui nous confie ces textes inédits.
Vous allez entendre, c’est une poésie de l’intériorité, Thierry Pérémarti fore dans les couches du langage pour aller au plus près de ce qui semble ne pouvoir être dit. C’est une écriture douce et obstinée, qui retire les gangues, dessine par les creux une part intime de l’être, proche de l’indicible. C’est une écriture qui n’a rien à prouver, qui affronte les limitations. Quelqu’un est là, proche, l’autre…
Ni solution, ni affichage : le signe d’une présence attentive, qui célèbre la profondeur des ressentis comme les joies du langage. J’aime cette couleur, ce creusement.
(Thierry Pérémarti a choisi les musiques qui accompagnent son texte)

musiques :

Chiaroscuro de Sebastian Plano
Free in the Knowledge, The Smile

un extrait :

feu spacieux, imprenable
muet, inachevant

deuil d’amour sous les cailloux blancs
il en va du défi, du seuil à l’encontre

[…]
n’est plus nécessaire, rien
la langue le couteau

> Pour mieux connaître l’homme et son œuvre, voir l’émission que les arpenteurs poétiques lui ont consacré. https://www.rphfm.org/les-arpenteurs-poetiques-thierry-peremarti/

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Coralie Poch

Pour cette sonate d’automne, j’ai rassemblé les écritures de trois jeunes femmes :
Gabrielle Filteau-Chiba dont les poèmes témoignent d’une expérience vécue par l’auteur qui est partie s’encabaner seule dans une cabane au Kamouraska. Son recueil La forêt barbelée paru au Castor Astral, témoignent d’un lien au vivant intense et profond.
Hortense Raynal, est une jeune poète qui explore dans le recueil Bouche-Fumier, paru aux éditions Cambourakis, son rapport à la poésie et à la langue.
Clara Ysé est auteure, compositrice et interprète. Vous connaissez peut-être son album Oceano Nox. Son premier recueil Vivante, paru aux éditions Seghers, nous livre des poèmes brûlants de vie.

Extrait :

Malgré les tristes qui voudraient nous le faire oublier
Je le répète
Le monde est vaste
Le monde est grand et mystérieux
Dans le noir les lumières sont vives
Je vois nos têtes parsemées d’étoiles
Demain le jour sera clair »

Clara Ysé, Vivante, éditions Seghers

Musiques :
The lonely house, Marika Hackman, Big Sigh
L’étoile, Clara Ysé, Oceano Nox

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halte poétique le petit marché

Noée Maire : Une année à la campagne de Sue Heddel (préface de JMG Le Clézio dans l’édition de poche chez Folio), édité en 1983.

Cette Américaine, biologiste de formation, a décidé douze ans avant l’écriture du livre, de devenir apicultrice dans le massif des Ozarks, dans le Missouri. Le récit de sa vie au fil des saisons donne une grande importance à toutes les créatures qui vivent là et qu’elle regarde avec émerveillement : oiseaux, insectes, serpents, coyotes, cerfs … Ces animaux ont tous, dit-elle, un titre de propriété à faire valoir sur les hectares de forêt, de prairie et de rivière qu’ils partagent avec elle.

Coralie Poch : https://youtu.be/WymW9Q5qCBw?si=tZGkosnTW4NIeK_K

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merci à Solène pour la technique
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

Les arpenteurs poétiques – Octavio Paz

Les arpenteurs poétiques – Octavio Paz


Diffusion : Jeudi 26 septembre 2024 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 29 septembre 2024 à 11h
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une émission préparée par Jean-Marc Barrier
avec la participation de Laurence Bourgeois, Dani Frayssinet et Vincent Alvernhe

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> Octavio Paz
> halte poétique ‘poésie en miroir, poésie en écho’ : Alejandra Pizarnik et Jean-Luc Aribaud 
> halte poétique ‘je te poème’ : Aurélie Delcros

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Octavio Paz

En écho au festival Trace de poète (voir plus bas), les arpenteurs poétiques explorent la poésie mexicaine, en commençant par un maître tutélaire : Octavio Paz. Une émission en octobre 2024 évoquera les poètes contemporains du Mexique.

Grand poète mexicain, essayiste et diplomate, Octavio Paz a inventé une poésie où tout gravite, où la vie des hommes épouse les éléments, les matières sont des corps… pierre, sang, lumière… un monde habité de pulsations, et de souffle. Il magnifie la puissance évocatrice et expressive des perceptions visuelles. 

Il fut lauréat du Prix Cervantes en 1981 et du prix Nobel de littérature en 1990. Son œuvre élabore une cosmogonie inventive, personnelle et originale. Dans cette émission, nous partons en voyage sur les différents versants de son œuvre d’une puissante tonalité élégiaque, où un sentiment de « transportation » est accordé à chaque mot.

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un poème

Il n’a pas déjà de corps
ce printemps décoiffé.
Invisible et palpable
il saute là-bas, au coin,
passe et se volatilise,
touche mon front : personne.

Air de printemps.
On ne sait par où
il apparaît et disparaît.
Le soleil ouvre les yeux :
le monde vient
d’avoir vingt ans.

La lumière bat derrière
le rideau. Des rejetons
poussent dans ma pensée ;
de l’air plus que des feuilles,
un battement à peine vert.
Il tourne un instant et se dissipe.
Le temps passe moins.

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entendre Octavio Paz
https://www.youtube.com/watch?v=acoHa9cz-8s.

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le festival trace de poète

Depuis 1997, année de sa création,  trace de poète  se déroule chaque année à l’Isle-sur-la-Sorgue.
Ville de René Char, qui entretint tout au long de son oeuvre poétique un rapport étroit avec ses amis peintres, les « Alliés Substantiels », et qui organisa les rencontres philosophiques du Thor avec Heidegger, l’Isle-sur-la-Sorgue était un lieu tout désigné.
Articulée autour d’une exposition, un marché des éditeurs de poésie, des conférences et des lectures,  trace de poète  reprend chaque année ce dialogue entre la poésie, les arts plastiques, la philosophie, et la musique.

Le thème cette année est le Mexique.

Temps fort de l’animation culturelle de l’automne à L’Isle-sur-la-Sorgue mais aussi chez de nombreux partenaires régionaux, trace de poète présente un ensemble d’expositions, conférences, lectures, concerts, films, promenades poétiques ou théâtralisées, autour de la poésie littéraire et visuelle et du dialogue entre les arts.Si, depuis plus de vingt ans, la poursuite d’un dialogue transdisciplinaire nous permet d’aborder toutes les facettes de l’art, avec une constante : « habiter poétiquement le monde », l’écriture, le texte et le livre restent au cœur de notre programme.Mais le festival est aussi lieu de réflexion dans un monde qui bouge, un espace de dialogue apaisé où mettre en lumière des talents du territoire, résolument ouvert sur le monde. Un temps et un espace pour la connaissance du patrimoine et de la création actuelle, dédié à la défense d’un écosystème artistique et culturel, vivier indispensable à la création. Les constantes sont la curiosité et le désir de rencontre.

voir le programme du festival : https://www.tracedepoete.org/page/1887555-le-projet-artistique

 

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halte poétique ‘poésie en miroir, poésie en écho’ :
Alejandra Pizarnik et Jean-Luc Aribaud

Dani Frayssinet crée un lien entre des textes de ces deux auteurs…

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halte poétique ‘je te poème’ :
Aurélie Delcros

Jean-Marc Barrier a rencontré Aurélie Delcos… Elle nous lit trois poèmes et parle de son rapport à l’écriture et à la vie.

Enseignante en lettres à Pamiers (Ariège), Aurélie Delcros écrit de la poésie depuis une dizaine d’années. Au cours de ses études à Paris (ENS, agrégation de lettres), elle s’est intéressée au surgissement de l’écriture dans les Vidas médiévales ou dans l’expérience du vif chez Montaigne. C’est au cours d’un atelier avec Seyhmus Dagtekin qu’elle est entrée en poésie.

Ses textes sont présents dans les revues Le Journal des poètes, Les Hommes sans épaules (n°44 et 49), Décharge…  https://www.dechargelarevue.com/Voix-nouvelle-Aurelie-Delcros.html

Son poème Bol de lentilles est en cours de préparation aux éditions Les Monteils, sous la forme d’un livre d’artiste, avec les gravures de Marc Granier (parution fin septembre).

Elle aime donner des lectures à haute voix, seule ou avec d’autres poètes, accompagnée de musiciens ou de son propre instrument, le violon.  Elle mène aussi volontiers un travail de création avec des artistes : danseurs, plasticiens… car une quête commune anime les écritures poétique/picturale/spatiale.  Son compagnonnage avec l’artiste Chantal Barlier a donné lieu à des expositions :  A l’Amont de l’encre (galerie Canopy, Paris, 2018), Les bruissements de la terre (Hôtel Rochegude, Albi, 2023)

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un poème de Aurélie Delcros

Enfant, tu respires comme un coussin
un air épaissi de brume

après l’attaque des renards, j’ai essayé de réconforter la chatte
mais le talus lui-même a changé
il retient ma cheville quand je passe
et n’a plus son haleine de grand frère

Je pars chercher de quoi / le rasséréner

Enfant,
mon oiseau
ton repas est encore tiède si tu te lèves sans tarder
Prends du linge frais dans la commode
et des groseilles au potager

le bol est sur la table
et la cuiller émerge souplement

Ne hisse pas la grand voile avant d’avoir bordé au près
et pour le foc, attends le troisième bosquet
au fond du jardin    

Si le vent est suffisant tu peux m’attendre au port
je rentrerai à midi
réconforter le talus

Ensemble nous offrirons
un visage au renard

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merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

Les arpenteurs poétiques – Donika Kelly

Les arpenteurs poétiques – Donika Kelly

Diffusion : Jeudi 27 juin 2024 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 30 juin 2024 à 11h
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une émission préparée par Jean-Marc Barrier
avec la participation de Coralie Poch, Noée Maire et Vincent Alvernhe

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> Donika Kelly
> halte poétique ‘les échappées obliques’ : Aïdée Bernard et Mira Wladir
> le petit marché,
les coups de cœur des arpenteurs 

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Donika Kelly

Un coup de cœur en ce printemps 2024, les poèmes de Donika Kelly, découverte dans un recueil publié par les éditions Unes.

Donika Kelly est née en 1983 à Los Angeles (États-Unis). Spécialisée dans les études de genre dans la littérature américaine contemporaine, elle enseigne l’écriture poétique à l’université de l’Iowa. Plusieurs de ses poèmes ont été publiés dans divers journaux comme The New YorkerThe Atlantic ou encore The Paris Review et son premier livre, Bestiaire, paraît en 2016. Acclamé par la critique, l’ouvrage reçoit le Cave Canem Poetry Prize, le Hurston/Wright Award, le Kate Tufts Discovery Award et il est nominé pour le National Book Award. Son deuxième recueil, The Renunciations, paru en 2021, est salué par Joyce Carol Oates comme « un livre courageux, écrit avec délicatesse, à l’honnêteté dure ».

Les questions du traumatisme, de l’identité de genre et de l’homosexualité sont au cœur du travail de Donika Kelly, auquel elle mêle la violence de son histoire personnelle – le viol incestueux. Elle l’aborde d’une écriture qui, si elle regarde frontalement la cruauté des faits, ne se départit pas d’une quête de douceur et de désir, dont la précision psychologique, la radicalité et l’intense émotion donnent à sa poésie une densité âpre et élégiaque.

https://www.editionsunes.fr/catalogue/donika-kelly/

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Bestiaire,
de Donika Kelly, 80 pages,
traduction de l’anglais (Etats-Unis)
par Raluca Maria Hanea
et François Heusbourg.
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un poème extrait du livre 

Tu songes au fait d’être petite,
une enfant. Non. Plus petite,
un oiseau. Encore plus petite,
un petit oiseau. Tu songes
à l’art de porter,
d’être portée. Cette main
peut t’écraser.
T’écrabouiller et te plumer.
Pourrait vider l’air
de tous tes petits os.

Tu grandis. Tu es vaste.
Tu es un poème du xixe.
Toute l’Amérique est en toi,
un catalogue de vies et de terres,
de choses enfouies. Tu contiens
ceux que tu aimes : un champ, une bâtisse
en bois tendre. les oiseaux.
Toujours. Les oiseaux.

Bientôt tu seras une personne. Rien
ne changera. Ton corps ne fera qu’un
avec tous les autres corps : la grive,
le loir, le grand ours noir.
Quand tu ouvrira la bouche,
il n’y aura que de l’air.
Serre la gorge. Sonne,
Inexplicablement, comme une chose perdue.

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à découvrir

écouter Donika Kelly se présenter et lire un poème :

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halte poétique ‘les échappées obliques’ :
Aidée Bernard et Mira Wladir

avec Laurence Bourgeois, découvrons une œuvre par la voie des ondes et écoutons en résonance des mots de l’artiste ou d’un poète

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Au creux de toi

1. installation lumière et papier végétal,
hêtre, seigle, ortie, érable, renouée du Japon,
mousses, houx, iris.

Site de l’artiste : https://aidee-bernard.com/
et un film https://vimeo.com/418893342

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En écho des poèmes de Mira Wladir :
L’invention de la légereté, éditions Empreintes

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et puis il y a
approcher
les bras ouverts à l’équilibre
un corps écartelé
dans les plis de son ombre

approcher
tenir le bout des doigts dans l’air
et risquer

et risquer le silence des fougères
et les lieux
des eaux douces

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musiques

> Lionel Banevitch, création
> Les coquelicots, Laura Cahen

Vous pouvez retourver les échappées obliques sur Radio Transparence
www.radio-transparence.org/acceuil/categories/les-echapees-obliques

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halte poétique ‘le petit marché’

les coups de cœur des arpenteurs…

Vincent nous parle de Vera Sola, dont nous écoutons I’m lying
https://www.youtube.com/watch?v=xeiwo44yKVI

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merci à Solène pour la technique
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

Les arpenteurs poétiques – Brigitte Fontaine

Les arpenteurs poétiques – Brigitte Fontaine

Diffusion : Jeudi 23 mai 2024 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 26 mai 2024 à 11h
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une émission préparée par Vincent Alvernhe
avec la participation de Coralie Poch et Noée Maire

sommaire
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> Brigitte Fontaine
> halte poétique ‘les échappées obliques’ : Cécile Hug et Coralie Poch
> le petit marché,
les coups de cœur des arpenteurs 

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Brigitte Fontaine

[et Areski Belkacem]

C’était il y a longtemps… Les années 1975… 1977…
la découverte de chansons inclassables…
Des paroles libres, loin de ce qui se faisait ce moment là…
une complicité, de la poésie et de l’engagement…

Avant d’être vraiment connue dans les années 90, Brigitte Fontaine écrit des poésies, des romans,des nouvelles, des pièces de théâtre…
Et je dévore tout…
Les arpenteurs poétiques vous proposent de revenir sur ces années là, écoutant les textes des chansons.

De la poésie dans une naïveté sans mièvrerie, des textes presque enfantins pour dire les difficultés et les bonheurs de la vie……..
« Si vous pensez avoir enfin trouvé la solution, eh bien, une bonne nuit de sommeil et il n’y paraît plus »

Une réalité sur le monde, le tragique de la vie à traverser.
« J’aimais trop les vergers lorsque j’avais trois ans
Un jour il y a eu quelqu’un ou quelque chose
Un passant qui a dit quelques mots en passant
Un soldat enterré sous le buisson de roses. »

Une célébration de l’amour sous forme «d’esquisses de contes, de ritournelles effarées»
(Michael Patin )

De l’humour, de la tendresse, une pointe de délire, une pincée de surréalisme et de la douceur, de la douceur pour nous dire des choses importantes dans le creux de l’oreille.
« Je t’aimerai un soir que les blés seront mûrs, je t’aimerai un soir que la mer sera douce, je t’aimerai un soir que mon cœur sera sûr, que ma mort attendra assise sur la mousse »

Sans nostalgie, nous pouvons écouter à notre guise les univers de Brigitte Fontaine. Presque 50 ans après ils nous parlent toujours.
« Il y avait des œufs dans les paniers, il y avait du grain dans les greniers, il y avait des grands-mères qui commettaient l’adultère »

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Tous les bateaux chargés rentraient au port
Les femmes circulaient dans des draps d’or
En faisant des farandoles
Folles, folles, folles, folles
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je ne sais pas grand chose mais c’est quand même mieux que de tout savoir  

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musiques de l’émission

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halte poétique ‘les échappées obliques’ :
Cécile Hug et Coralie Poch

 

 

 

 

 

 

 

avec Laurence Bourgeois, découvrons une œuvre par la voie des ondes et écoutons en résonance des mots de l’artiste ou d’un poète (avec les voix de Laurence Bourgeois, Cécile Hug et Jean-Philippe Sadoux, à la technique Florian Auffray)

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Nos abris

1. fougère, blé, papier, cire, crayon pastel
16 x 7 x 10,5 cm

2. végétaux, papier, cire, crayon pastel
16 x 7 x 10,5 cm

Site de l’artiste : https://cecilehug.blogspot.com/

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En écho des poèmes de Coralie Poch, Tailler sa flèche, ed. La tête à l’envers
et Revue La forge, #2, ed. Corlevour

extrait

C’est beau
d’essayer de s’approcher du silence
comme d’un chevreuil
en plein jour.
J’avance en guetteuse
en chaussettes sous la pluie
dans les ourlets de mon territoire
j’apprivoise l’instant
chaque pas plus lent
est un lac que j’offre à ma vie
une translation du monde vers mon corps
je mets des virgules pour couper la vitesse du monde
frêles offrandes de moi

que je dépose au pied de mes arbres
j’enregistre les cris du loriot
l’imagine soleil entre les branches du frêne

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musiques

The curse, Myopia Agnès Obel
Firefly, Shapes of the fall, Piers Faccini

Vous pouvez retourver les échappées obliques sur Radio Transparence
www.radio-transparence.org/acceuil/categories/les-echapees-obliques

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halte poétique ‘le petit marché’

les coups de cœur des arpenteurs…

Noée Maire nous parle de Drive my car, film de Ryüsuke Hamaguchi | 2h 57 min
et de l’émission sur Nina Simone sur Arte :
Six artistes et autant d’univers pour faire vibrer le Panthéon au rythme de reprises pleines d’émotions. En 2003, la voix contralto de Nina Simone s’éteignait, laissant un grand vide dans le monde du jazz. En hommage, ARTE Concert, FIP et le Centre des monuments nationaux font revivre la magie de la diva dans un lieu prestigieux à la mesure de son engagement pour les droits civiques : le Panthéon. Dans ce monument où nombre de personnalités célébrées ont lutté pour l’abolition de l’esclavage, six artistes réarrangent à leur sauce des sommets de son répertoire. ALA.NI, Patrice, Celeste, Kareen Guiock Thuram, Kham Meslien et Youn Sun Nah font jaillir des effluves de grâce, tandis que l’aura de la grande dame disparue semble s’élever sous la vertigineuse coupole.
https://youtu.be/0bRneoY4sYk?si=du1oNV87qvL_V7c6

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merci à Solène pour la technique
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

Les arpenteurs poétiques – Poésie des steppes

Les arpenteurs poétiques – Poésie des steppes


Diffusion : Jeudi 25 avril 2024 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 28 avril 2024 à 11h
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une émission préparée par Laurie Courtois et Jean-Marc Barrier
avec la participation de Noée Maire, Coralie Poch et Vincent Alvernhe
et des étudiantes de Oulan Bator

sommaire
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> Poésie des steppes, un voyage poétique en Mongolie
> halte poétique ‘je te poème’ : Laurie Courtois
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Poésie des steppes

Une promenade poétique en Mongolie
« …Poussé par la grande majuscule que lui donne le français épris d’universel, le mot “grâce” s’est posé là, à l’encontre du geste, à la rencontre de l’autre, de son ciel. La grâce, on le sait déjà dans la langue française, peut se décliner, se jouer à l’insaisissable et sous ses différents visages, la grâce peut trouver un lieu où se traduire.  Mais que nous dit-elle depuis cet ailleurs,  que nous n’aurions encore songé ?… » Tentons de redécouvrir par la langue mongole et de dessiner en creux le mot grâce, par des poèmes que de jeunes femmes mongoles ont rassemblés avec l’aide de Laurie Courtois, qui enseigne actuellement à l’Université d’Oulan Bator.

Avec la participation des étudiantes de Oulan Bator : Uyanga, Tsatsral, Temuulen, Munkjkhin, Nomin, Nandin-Erdene, Munkhshur, Maral, Ganshimeg, Bayarmaa, Ayashakhan.

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un poème  

L’herbe a des yeux,
l’eau une mélodie,
les étoiles ont une mémoire,
et le ciel,
chaque mois, a un fils.

Mon crayon s’encre dans les larmes du chameau
et je peux écrire des poèmes dans le ciel,
parmi les beaux chevaux au galop.
Dans la merveilleuse lumière de la lune d’orient,
puissions-nous être heureux comme les poètes orientaux
buvant du vin.

Nyamsüren

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musiques de l’émission

Amore, Ryuichi Sakamoto
Outro (Urban remix), Okna Tsahan Zam
Ólafur Arnalds live from Hafursey, Iceland.

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halte poétique ‘je te poème’
Laurie Courtois

Par-delà les distances, Laurie Courtois dialogue
avec Jean-Marc Barrier et révèle poèmes et pensées,
parfois reliées à son expérience actuelle en Mongolie.
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bibliographie 

Hypomnemata, Editions Phloème, 2016
Autres versants – Luènh de l’ostal, Atelier du Grand Tétras, 2018
La Nuit de l’Homme, Editions Phloème, 2019
Variation autour de Moun, Revue de Poésies Plastiques, 2021
Continent, Editions Phloeme, 2022
Les Voies d’ossécaille, Editions Phloème, 2023
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biographie 

Longtemps, j’ai beaucoup appris. J’ai étudié les Lettres puis les Sciences, Sciences Cognitives, Epistémologie, Philosophie des Sciences, Sciences du langage. J’ai renversé ma tête au-dessous des étoiles pour observer et étudier les nébuleuses, j’ai scruté avec étonnement ce que des années de danse ont imprimé à mon corps, j’ai emporté partout avec moi mes instruments de musique et mon appareil argentique. Tout cela dans le monde qui tourne, et l’Homme qui y tisse patiemment son sens d’être, c’était alors ma fascination et ma nourriture d’écriture. Longtemps j’ai quêté une exigence poétique comme mode de vivre.

Ma poésie lentement comprend mieux son respir. Désormais je ne quête plus ; je vais, seulement, et la poésie n’est plus un mode. C’est vivre, à l’amplitude de l’insignifiant et du soulèvement, ces deux extrêmes où nous nous donnons et nous éprouvons sans cesse.

J’aime le vaste mouvement du partir. Ce qu’il engendre, de ce qu’il dénude et ce qu’il croît.

Je l’explore et patiemment – c’est à cela qu’œuvre la poésie – je l’aime. Cette amitié est le grand sens de la philia d’où a germé la philosophia.

Je ne voudrais plus qu’écouter le froissement immense et insoutenable de la pensée qui, dans un matin vigoureux et étonné, se déchire et se déploie.

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crédit photos : © Solène Artisié et Thomas Ruelle
merci à Laurie Courtois pour tout le travail fait en amont à Oulan Bator,
merci aux étudiantes
merci à Solène pour la technique
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

Les arpenteurs poétiques – Anna Serra

Les arpenteurs poétiques – Anna Serra

 Diffusion : Jeudi 28 mars 2024 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 31 mars 2024 à 11h
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une émission préparée par Coralie Poch
avec la participation de Jean-Marc Barrier et Vincent Alvernhe

sommaire
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> Anna Serra
> halte poétique ‘les échappées obliques’ : Laurence Nicola et Marie Huot
> le petit marché,
les coups de cœur des arpenteurs 

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Anna Serra

Anna Serra est une exploratrice des oralités du poème qu’elle fait vivre dans ce qu’elle nomme la poésie pulsée. Sa poésie est puissante, inspirée, cosmique. On sent dans son écriture la quête et la transmission de l’intensité d’écrire et de vivre. On sent surtout que pour Anna l’un ne va pas sans l’autre. Son écriture est un engagement dans le corps, dans le son, dans la vie. Une vibration qui résonne avec le monde. Anna, il faut l’écouter et la voir dire, pulser ses poèmes. Elle écrit dit sa poésie en français et en Catalan, la langue de sa terre d’origine. Elle a fondé l’association radio O pour donner une place aux pratiques orales et sonores de la poésie et a aussi initié la revue papier OR, une revue de poésie sonore et visuelle avec une application de réalité augmentée.
En ce moment, elle fait pousser une association de poésie pulsée dans une ferme du Morvan, un lieu qu’elle restaure au fil des mois, et qu’elle dédie à la poésie. Elle y organise un festival de poésie en juillet : « La vacance de la perle ».

Vous trouverez ici de nombreux textes pulsés par Anna ici : https://soundcloud.com/anna-serra-10

Le site d’Anna Serra : https://www.annaserra.fr/

revue OR : https://www.orrevue.com/

radioO : https://radioo.online/

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un poème  

la correspondance ce n’est pas rationnel
c’est poétique
c’est à dire que c’est sensationnel
ce sont des allers-retours sensationnels
entre les choses qui sont là
et celles qui ne sont pas là
nos corps réfléchissent encore
par correspondances
il y a toujours un fonctionnement
poétique en nous
qui nous donne vie par les sensations
surtout surtout
il donne vie à notre corps
en même temps qu’à l’univers
dans mon corps il y a un relais pour faire
passer le ciel
le ciel est un état que le poème élabore
il se dégage à la lecture de plusieurs vallées
mais l’unique relai pour sentir
le ciel est le lalala
le la l’amour

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musiques de l’émission

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halte poétique ‘les échappées obliques’ :
Laurence Nicola et Marie Huot

 

 

 

 

 

 

 

avec Laurence Bourgeois, découvrons une œuvre par la voie des ondes et écoutons en résonance des mots de l’artiste ou d’un poète (avec les voix de Laurence Bourgeois, Cécile Hug et Jean-Philippe Sadoux, à la technique Florian Auffray)

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Apparition, projections de diapositives réalisées en mica, 60 x 80 cm
Site de l’artiste : https://www.laurencenicola.com/labo/

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En écho des poèmes de Marie Huot, in Le nom de ce qui ne dort pas, ed. Al Manar

extrait

Dans ma nuit au carré multiplié à l’infini d’elle
dans ma nuit sans bord empilée sur ma nuit
dans ma nuit à pierre d’attente où une autre viendra
s’accoler
Ma voix blanche dit :
Quel est le nom de ce qui ne dort pas ?
Et sa question jetée tel un caillou rebondit en écho
sur chacune des parois de ma nuit

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musiques

As bestas, Olivier Arson
Aux portes de l’excès, Henriette

Vous pouvez retourver les échappées obliques sur Radio Transparence
www.radio-transparence.org/acceuil/categories/les-echapees-obliques

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halte poétique ‘le petit marché’

les coups de cœur des arpenteurs…

Jean-Marc :
un livre, Mon âme ne roule pas en Audi, de Dominique Sampiero, éditions L’herbe qui tremble.

Coralie : un livre, Border la bête, de Lune Vuillemin, éditions La contre-allée

Vincent : musique : Lucie Antunes, Ho ho, album Carnaval (2023)

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les portraits de Anna Serra sont de Marine Sanna, Jean-Claude Liehn, Gérard Vincent et Marco Caccialupi
merci à Solène pour la technique
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

Les arpenteurs poétiques – Ana Brnardić

Les arpenteurs poétiques – Ana Brnardić

Diffusion : Jeudi 22 février 2024 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 25 février 2024 à 11h
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une émission préparée par Jean-Marc Barrier
avec la participation de Noée Maire, Vincent Alvernhe et Serge 
Haute-Hauw
(rediffusion partielle)

sommaire
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> Ana Brnardić
>
halte poétique ‘les échappées obliques’ :
Forough Farrokhzad | Yosra Mojtahedi 

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Ana Brnardić

Allons dans le monde boisé et singulier d’Ana Brnardić, qui sait conjuguer profondeur des ressentis, porosité des corps et petites réalités domestiques – dressant ainsi un tableau très vif et joyeusement déroutant de notre vibration au monde. Elle dessine une cartographie nouvelle d’émotions pourtant familières.

Ana Brnardić, jeune poète croate, est éditée en français par les éditions de L’Ollave, dans sa collection domaine croate – ils sont traduits par Brankica Radić et Vanda Mikšić.

Ses textes, sa voix nous saisissent, comme de petits contes très intimes, allusifs ; ils dessinent une cartographie nouvelle d’émotions pourtant familières. Ce mélange épicé et doux, grave et léger ouvre un nouveau chemin poétique.

une poésie née du silence

Ana Brnardić est aussi violoniste professionnelle, elle nous écrit : « Il me semble qu’une bonne
partie de mon inspiration vient de l’écoute de toutes sortes de sons, d’une présence au monde sonore (…).Ce qui est le plus excitant pour moi actuellement, c’est le silence, le silence total – où tout peut advenir. Le silence, un silence tendu, avant le son le plus ténu, le plus fragile, imparfait, quelque chose entre le bruit et le son, qui émerge et naît dans une forme rythmique – mots, vers, phrases. »

née dans plusieurs langues

Et aussi : « Quand je pense à ma vie en écriture, je réalise que j’ai toujours eu le même point de départ, enraciné dans la nature… (sans intention préalable, la plupart des titres de mes livres comportent des noms d’animaux – serpents, oiseaux – ou d’arbres). C’est l’endroit où je me sens bien et duquel, à travers mes poèmes, j’ai pu aborder tout ce qui m’est important – grandir à la campagne, la guerre, les relations en famille, la maternité, la question du langage – ; tout cela est très politique, surtout dans mon pays. J’aime avoir grandi dans un pays, la Yougoslavie, où beaucoup de langues coexistaient, semblables mais différentes en syntaxe, en vocabulaire, nuances, phrasés… (ma grand-mère serbe habitait Zagreb, et parlait un mélange de serbe et de dialecte de Zagreb). C’est un bon départ pour un poète ! Car l’opinion règne parfois qu’il faut séparer drastiquement les langues, pour ne pas perdre ce que l’on nomme « notre identité », mais quel pauvre identité cela ferait !

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un poème  

Un arbre fortuit

Je suis un arbre, un arbre fortuit pour ma fille.
Elle me touche car je suis rugueux, car j’ai des racines
avec mes cinq orteils qui sortent de terre, pour ses petits pieds.
Mes yeux sont disposés sur des feuilles, 
frémissent dans le vent
et suivent leur fille du regard.

Les filles sont des planètes ardentes et dès que les fleurs
se redressent le matin dans leur lit, ces planètes brûlent déjà entre les pétales.

Les arbres ne connaissent pas la manière
qu’ont les filles de t’aimer et de t’adopter. Ils ne font que suivre de leurs feuilles
les boules de feu qui descendent le long des tiges,
dégringolent les pentes jusqu’au ruisseau gelé, dans une nuée de petites mains.

Ma mère aussi est un arbre fortuit.
Je me lève le matin, je prépare un café
et avec ma tasse je marche sur ses racines
dans lesquelles les trains se sont éteints,
les pensées refermées, seuls deux brins d’herbe ont frémi.
Mes pieds font de la musique sur des touches froides
et je sais que c’est un bonheur ordinaire et doux.

extrait de Devant toi le jour, éditions de l’Ollave
traduction Vanda Mikšić et Brankica Radić

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le livre


« Devant toi je jour », de Anna Brnardić

aux éditions de L’Ollave,
dans la collection Domaine croate, dans une traduction de Brankica Radić et Vanda Mikšić.

Ana Brnardić écoute le monde avec une oreille musicale. Ces poèmes-partitions superposent des époques de vie, les épreuves initiatiques d’une femme, l’expérience de la nature et de l’écriture, les sons les plus infimes, les pulsations, les vibrations, la respiration.

Un livre de 62 pages, au format 15 x 21 à la française, avec un portrait photographique de l’auteure. Un choix de poèmes traduits par Vanda Mikšić, Brankica Radić.
13 euros + 4 euros de frais d’envoi | ISBN: 979-10-94279-32-8

> commander le livre : http://www.ollave.org

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écouter un poème en croate, lu par l’auteure

https://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/des-marais-par-ana-brnardic

 

 

 

 

 

 

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quelques liens vers son travail : https://hrvatskodrustvopisaca.hr/hr/clanstvo/clan/ana-brnardic

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également disponible en français : l’épaule

L’épaule, poème de Ana Brnardic et peintures de Marie-Claire Avesque, collection fibre.s

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musiques de l’émission  

They sink, Ólafur Arnalds
Armaine’s Song, Yamaneko
The Boss Bossa-Nova, Sivert Høyem, in Lioness
Reminiscence, Ólafur Arnalds & Alice Sara Ott, The Chopin Project 
Mad Rush Organ, Philip Glass & Pantha du Prince, ReWork
RebirdRicardo Villalobos & Max Loderbauer, ECM
We did it, Thomas Dybdhal
ReemergenceRicardo Villalobos & Max Loderbauer, ECM
Strange daysAn Pierlé
Rehearsal, Andrey Dergatchev, ECM Selected Signs III-VIII

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les échappées obliques : Forough Farrokhzad | Yosra Mojtahedi 

avec Laurence Bourgeois, approchez une œuvre par la voie des ondes et en résonance des mots d’un poète. Aujourd’hui c’est une installation de Yosra Mojtahedi, Reliquiae MiraBilis

 

Sculpture interactive, art numérique et dessins augmentés, 2022
Video de l’installation : https://www.youtube.com/watch?v=xwGODSZy_OE
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En écho des poèmes de Forough Farrokhzad
extraits de l’Œuvre poétique complète, 1934-1967, ed. Lettres Persanes
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extrait :

Pourquoi m’arrêterais-je?
j’allaite de mes seins les grappes vertes du blé. La voix, la voix, seule la voix
La voix du désir clair de l’eau qui coule
La voix de l’écoulement de la lumière , de l’étoile
sur la féminité de la terre
La voix de la conception d’un embryon du sens
Et l’extension de l’esprit commun de l’amour
La voix, la voix, la voix, seule la voix demeure.

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musiques :

> Confluence, le chant des sources, Isabelle Courroy, O Skáros
> Pyromane, Clara Ysé
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> vous pouvez retrouver les échappées obliques sur Radio transparence :
https://www.radio-transparence.org/acceuil/categories/les-echapees-obliques

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remerciements à Adrian Oproiu pour avoir enregistrer la voix d’Ana Ana Brnardić
crédits photo : X, Nikola Kuprešanin, Jean-Marc Barrier
merci à Solène pour la technique !
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

Les arpenteurs poétiques – Thierry Pérémarti

Les arpenteurs poétiques – Thierry Pérémarti

Diffusion : Jeudi 25 janvier 2024 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 28 janvier 2024 à 11h
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une émission préparée par Jean-Marc Barrier
avec la participation de Noée Maire, Coralie Poch et Vincent Alvernhe

sommaire
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> Thierry Pérémarti
> halte poétique ‘les échappées obliques’ : Gorgia O’Keeffe et Laura Vazquez
> le petit marché,
les coups de cœur des arpenteurs 

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Thierry Pérémarti

Qu’il arpente les déserts ou les résonances intérieures des événements vécus, ressentis, Thierry Pérémarti creuse la langue, la pousse vers des recoins endormis. Il cherche la force du langage, ses limites, pour être au plus près.
Etabli depuis 1985 aux Etats-Unis, il a fréquenté les plus grands musiciens dans son activité de journaliste de jazz, mais aussi des peintres. Thierry Pérémarti vit à Dallas, après avoir habité New York et Los Angeles. Il a notamment publié en 2009 Visiting Jazz aux éditions Le mot et le reste, ouvrage regroupant les portraits intimes d’une centaine de musiciens.
Et c’est avec les mots qu’il plonge dans la matière de nos intériorités, mais ils sont chargés à la fois de musique et de retenue, celle des amoureux de l’authenticité.
C’est une plongée douce, avec éclats de crudité, c’est un ensorcellement feutré et tenu, une expérience où l’on se reconnaît, où l’on touche à la richesse de l’expérience de vivre, trésors et pertes, et cette ardeur qui nous prolonge. 

Né en 1957, il est l’auteur d’une quinzaine de recueils de poèmes entre 1976 et 1992, Thierry Pérémarti a collaboré en tant que chroniqueur à la revue de poésie Décharge de 1986 à 1992. Il est revenu à la poésie en 2015, et plusieurs livre sont nés, parus aux éditions Gros Textes, Abordo, La tête à l’envers, Douro, Phloème et en janvier 2024 aux Carnets du dessert de lune.

> voir son site https://thierryperemarti.com 

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un poème extrait de Un jour plus loin dans le jour

semer ou démolir
et vivre ailleurs

survivre en dedans
de tout ailleurs

d’un soi pour germer

respirer, jacent
disjoint pour se tourner
vers la montée du jour

l’aléa de l’air
qui veut et va

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dans le regard des mots
quoi s’inscrit

qui attire
le nu, ses lumières

je suis la lèvre
de tes premiers
baisers

l’ivresse meurtrie

rouverte la plaie
ne sachant
se taire

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parution de Un jour plus loin dans le jour

livre à paraître le 8 février 2024
mot de l’éditeur :
« Suivre les pas de Thierry Peremarti dans sa quête de vérité,
poème après poème, produit en nous comme un effet
vertigineux d’effacement. C’est perdre pied dans la lecture.
Chaque strophe est un commencement à neuf, où la pensée
se heurte à la grande équation qui résiste, refusant le biais de
tout expérience passée. Abandon du décorum, marche dans
l’abstrait, jusqu’au mélange des perceptions, terriblement
crues en même temps que vivantes, pour ne pas dire sauvages.
C’est l’effort de l’esprit chauffé à blanc qui voudrait embrasser
l’eau réelle de la vie, et qui chaque fois se trempe, se trompe
et recommence. »

 

 

 

 

 

 

 

 

un lien vers le livre sur le site de l’éditeur :
https://dessertdelune.com/boutique/lune-de-poche/un-jour-plus-loin-dans-le-jour/

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livres de Thierry Pérémarti

détail sur les éditions, artistes, et liens pour les acquérir : https://thierryperemarti.com/publications

 

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musiques de l’émission

Ólafur Arnalds – and we’ll leave it there… (feat. Ella McRobb) : https://www.youtube.com/watch?v=FDC3lc_5xc8

Walker, Ryuichi Sakamoto : https://www.youtube.com/watch?v=1MxvVacrT2M

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halte poétique ‘les échappées obliques’ :
Georgia O’Keeffe et Laura Vazquez

 

 

 

 

 

 

avec Laurence Bourgeois, découvrons une œuvre par la voie des ondes et écoutons en résonance des mots de l’artiste ou d’un poète.
Aujourd’hui Iris noir, une œuvre de Georgia O’Keeffe qu’accompagnent ici des textes de Laura Vazquez

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Black iris
Georgia O’Keeffe, huile sur toile 91,4 × 75,9 cm

Livre : Peindre au corps à corps, Les fleurs et Georgia O’Keeffe, Estelle Zhong Menghal, ed. Actes sud

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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En écho des poèmes de Laura Vazquez
extraits du recueil, Vous êtes de moins en moins réels, Laura Vazquez, ed. Points poésie

extrait

La lumière vient sur nous
parce que c’est un beau jour
Les dimensions aiment la lumière
Toutes les dimensions sont fortes et inoubliables
Au commencement il y eut une explosion
Et
C’est ce que j’ai cru
Chaque particule fuit
Je le sens
Que l’espace soit fini ou infini n’y change rien

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musiques

> Drosera, Myopia, Agnès Obel
> Novembre éternel, ELOI

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halte poétique ‘le petit marché’

les coups de cœur des arpenteurs…

 

 

 

 

 

 

Noée : un livre, Le Cœur pur, écrit par Sylvia Townsend Warner en 1929 (éditions Philippe Picquier)
Jean-Marc : un film, L’innocence de Hirokazu Kore-Eda,  2 h 07 mn, prix du scénario au festival de Cannes 2023.
Vincent : une chanson / Stéphane Milochevitch, Mississippi rêveur, dans le nouvel album « La Bonne Aventure » sorti le 13 octobre 2023

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les portraits de Thierry Pérémarti sont de Manny Rodriguez

merci à Corine Pagny qui a fait connaître Thierry Pérémarti à Jean-Marc Barrier
merci à Solène pour la technique
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

Les arpenteurs poétiques – Askinia Mihaylova

Les arpenteurs poétiques – Askinia Mihaylova

 
Diffusion : Jeudi 28 décembre 2023 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 31 décembre 2023 à 11h
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une émission préparée par Vincent Alvernhe
avec la participation de Noée Maire, Coralie Poch et Jean-Marc Barrier

sommaire
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> Askinia Mihaylova
> halte poétique ‘les échappées obliques’ : Edi Dubien et Anna Milani

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Askinia Mihaylova

« Aksinia Mihaylova est une alchimiste. Elle s’empare de mots que nous croyons connaître, les emmène ailleurs, les plonge dans le puits de sa vie et nous les rend transfigurés. »
Nicolas Crousse, Le Soir Plus

Amoureuse de la langue française, née en Bulgarie, Askinia Mihaylova est d’abord traductrice, professeur. Parallèlement, elle commence à écrire des vers pour elle-même. Son premier recueil en bulgare paraît en 1994, elle a trente ans. L’amour, l’amour, c’est le sujet, le seul sujet.
Le lieu de tous les bonheurs et de tous les risques, de tous les dangers. Pas de mièvrerie. Des surprises, de la liberté. Les gestes simples de la vie de tous les jours en écho à la sensualité de la rencontre.

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livres en français

Ciel à  perdre (Gallimard, 2014)  Prix Apollinaire 2014
Le baiser du temps (Gallimard, 2019)  Prix Max Jacob 2020
et  Ciel à  perdre suivi de Le jardin des hommes (Poésie/Gallimard, 2021

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un poème de Askinia Mihaylova 

Le regard posé sur le ciel, la table nue.
Blanc J’étais la part féminine
de ton ombre,
celle qui pousse de ton talon gauche.
Je suivais en permanence
tes hésitations, tes peurs
je tournais habilement les rames
je me couchais dans tes pieds
ou bien liée au mat
je buvais de ton vin
et c’est ainsi que je traversais les détroits
de la tristesse. De nuit, tu me reconnaissais
tu m’appelais avec des noms différents
et me semais au fond
des entrailles féminines du hasard.
Je n’ai pas tissé de voiles,
j’ai cajolé des mots
mais les marées des mots sont versatiles ;
maintenant je ne suis ni l’eau
ni la terre ferme
ni la maison
où tu peux revenir.

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pour aller plus loin

l’émission « Ça rime à quoi » :
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/ca-rime-a-quoi/aksinia-mihaylova-pour-ciel-a-perdre-7884920

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halte poétique ‘les échappées obliques’ : Edi Dubien et Anna Milani

 

 

 

 

 

 

 

avec Laurence Bourgeois, découvrons une œuvre par la voie des ondes et écoutons en résonance des mots de l’artiste ou d’un poète.
Aujourd’hui Premier jour, une œuvre d’Edi Dubien qu’accompagnent ici des textes de Anna Milani.

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Premier jour
Crayon aquarelle et acrylique sur papier, 105 x 75 cm, 2018

Livre : Edi Dubien. L’homme aux mille natures, ed.musée d’Art contemporain de Lyon
France inter : Edi Dubien, poétique de l’infinie tendresse
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-heure-bleue/l-heure-bleue-du-jeudi-23-mars-2023-8495798

 

 

 

 

 

 

 

 

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En écho des poèmes D’Anna Milani
extraits de Géographie des steppes et des lisières, ed. Cheyne

extrait

Un oiseau a niché dans mon dos, sous
l’épaule gauche, entre l’omoplate et la
septième vertèbre dorsale. Depuis le
commencement de cette cohabitation, je
me questionne sur la nature hybride de
mon corps. Je regarde le ciel avec un air
de connivence. Je me tourne souvent pour
adopter la perspective de l’oiseau. J’aimerais
l’interroger sur les raisons d’un choix aussi insolite
pour l’emplacement d’un nid.
Mais nous n’avons pas d’occasion d’entretien.
Je réalise, tout de même, que porter
dans une région de mon corps l’abri d’un oiseau,
fait soudain de ma personne un lieu sûr.

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musiques

> The Glass House, Ryuichi Sakamoto, Alva Noto
> Nuit Forêt, Laura Cahen

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merci à Solène pour la technique
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques