Glou glou – Joseph Jefferies

Glou glou – Joseph Jefferies

 
Diffusion : Vendredi 14 mai à 10h

Rediffusion : Dimanche 16 mai à 19h15

En ce mois de mai, nous recevons Joseph Jefferies, Domaine Bories Jefferies à Caux.

Une émission où l’on parle…

de vélo, de Birmingham, de retaper une maison, d’amour, de coulée basaltique, de minéralité dans les vins, de l’azote et du carbone, de la bataille entre levures et bactéries lactiques, de terret-bourret, de la pierre de Sisyphe, de la petite maison dans la prairie…

En compagnie de Frédéric Lamboeuf, patron du Picamandil à Puissalicon.

Le jour n’est pas encore pleinement levé quand Jo Jefferies enfourche sa bicyclette, cuissard, maillot, casque et lunettes, les connaisseurs pourraient lui trouver une ressemblance avec son compatriote Bradley Wiggins. Il commence par tourner les jambes tranquillement, prend le temps d’humer l’air matinal, la fraîcheur de la rosée, et accueille les premiers rayons du soleil qui réchauffent ses mollets.

Il prend la route de Nizas, passe tout près de sa vigne de terret-bourret, se félicite de la vigueur de la vigne, notamment de ces jeunes ceps, que lui et sa femme ont planté il y a quelques années en sélectionnant les sarments des plus beaux pieds. Se dire qu’après avoir régénéré sa parcelle sans avoir recours à un pépiniériste, ils vont récolter bientôt les premières grappes, qu’il vont vinifier, le met en joie. Être responsable de l’ensemble de ce cycle, de la naissance à la transformation du produit, dans un respect et une compréhension de la nature et du vivant, donne tout son sens à sa vie.

Après Nizas, il accélère vers Fontès, sans chronomètre, en course contre personne, même pas lui-même, juste pour sentir son corps s’ébrouer. Il a juste le temps de constater les dégâts causés par le gel en bas des côteaux, appuie un peu plus fort sur les pédales pour se défaire de la rage que lui procure la répétition des dérèglements climatiques et des millésimes difficiles.

En grimpant vers Vailhan, lui vient l’idée d’une nouvelle cuvée. Il faudra qu’il en parle à Amandine en rentrant. Il espère que cette idée lui plaira. Il faudra lui trouver un nom. On mettra tout le monde à contribution, y compris Jeanne et Iris. Il se met en danseuse pour passer le col, et rit dans la descente, en se disant que s’ il osait, il l’appellerait « la petite maison dans la prairie ».

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Glouglou – Elisabeth Jacquier

Glouglou – Elisabeth Jacquier

 
Diffusion : Vendredi 9 avril à 10h

Rediffusion : Dimanche 11 avril à 19h15

En ce mois d’avril, direction le Mas de Boissonnade à Gignac, mais aussi Arboras et Saint-Saturnin où se situent principalement ses vignes, pour rencontrer la vigneronne Elisabeth Jacquier, Les Clos d’Elis.

Après 20 ans de travail pour des grands groupes comme œnologue ou commerciale, Elisabeth a depuis 10 ans choisi de faire son propre vin, en version nature et à taille humaine. 4ha de cinsault, grenache noir, grenache blanc, qu’elle cultive seule ou presque, pour produire des vins digestes, pas trop puissants, des vins de plaisir, mais de caractère, qui mettent en valeur le terroir et le millésime.

Glouglou vous propose de découvrir Elisabeth Jacquier, en compagnie de Corine Escaffit, Cave Au vin vivant à Sète, c’est vendredi 9 avril à 10h et dimanche 11 avril à 19h15 sur Radio Pays d’Hérault et RPH Sud.

Ah on l’imagine bien, le repas d’après vendanges sous le micocoulier tricentenaire du Mas de Boissonnade chez Elisabeth Jacquier. C’est une belle journée de septembre, bien chaude mais pas brûlante, il est 14h, le casse-croûte matinal est loin et les estomacs commencent à réclamer leur dû.  La table est dressée, sans chichi, mais avec goût. Vincent, le compagnon d’Elisabeth a allumé un bon feu pour la grillade.

Les corps des vendangeurs commencent à s’alanguir à l’ombre, marqués par les efforts de la matinée. Un verre de Tel Quel, cuvée 100% cinsault, les aide à accélérer la détente. Dans le chai juste en face, on entend le bruit du jet d’eau, signe que la mission du jour touche à sa fin, et que les agapes vont pouvoir commencer. L’ami Dominique Soulier arrive les bras chargés de saucisses et de coustillous de porc noir de sa production. Son arrivée est accueillie par les hourras des coupeurs de raisins affamés et les morceaux de viande crépitent déjà sur les braises brûlantes.

Elisabeth arrive avec des Octogénaires, son grenache noir de la gamme Boissonnade et tient aussi à ce qu’on goûte les quelques bouteilles d’Anaïs, la cuvée 2016 de cinsault et grenache, épuisée à la vente mais dont elle a gardé quelques flacons pour voir comment ça a vieilli.

On rit, on s’enthousiasme, on trinque à la nouvelle vendange, on évoque les premiers départs en fermentation, qui ont l’air de bien se passer, une bonne année, le repas s’étire, on parle plus fort, on chante même, on en réclame une à la patronne, qui, après s’être bien fait prier, consent à aller chercher sa guitare et exécute une reprise de Patti Smith. Tonnerre d’applaudissements sous le micocoulier. Bientôt il faudra allumer la guirlande d’ampoules. Vous prendrez bien un dernier verre avant de partir ?

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Glouglou – Aymeric Amiel

Glouglou – Aymeric Amiel

 

Diffusion : Vendredi 12 mars 10h

Rediffusion : Dimanche 14 mars 19h15

450 ans de travail de la terre à Montblanc, et aujourd’hui deux frères, Aymeric et Jordan, qui président aux destinées de ce domaine familial, le Domaine des Amiel.

Aymeric nous raconte cet héritage, cette histoire qui aurait pu s’interrompre à plusieurs reprises, le rôle important joué par leur père, pourtant prof d’espagnol, et leur installation il y a une dizaine d’années.

D’emblée, ils se dirigent vers une méthode culturale en bio et biodynamie et une vinification naturelle, dans laquelle ils ne s’autorisent qu’un seul intrant, et encore pas toujours, et à très petite dose, les sulfites.

Ils proposent 3 gammes différentes et pas moins de 25 cuvées ! Il fallait bien ça pour rassasier leur appétit de vie et leur créativité débordante. Comme leurs vins, Aymeric et Jordan transmettent de belles énergies.

Glouglou part à leur rencontre, accompagné d’un de leurs clients, Jérôme Abadie, gérant de la Biocoop d’Agde. Une occasion d’évoquer la place des vins, bios et nature, dans ce genre de magasins.

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Aymeric et Jordan Amiel ont 7 et 10 ans et jouent au ballon dans l’impasse, pour tromper l’ennui et la tristesse. Leur grand-père vient de partir, et ils ne savent pas qu’est en train de se jouer une partie de leur histoire. Là-haut, dans l’appartement de leurs grands-parents, leur père tourne en rond, les idées en boucle, le regard posé sur ses fils à travers la fenêtre de la cuisine. Et s’il gardait les vignes pour eux ? Et si un jour ils avaient envie de les reprendre ? En même temps, si c’est pour se foutre la santé en l’air avec tous ces produits ? Et si il les passait en bio ? Et si pour commencer, lui, le prof d’espagnol, il s’en occupait, de ces vignes ?

Les deux garçons poursuivent leurs jeux dans l’ancienne écurie. Jordan bricole avec les outils du grand-père, il est sur le point d’inventer un sécateur-pioche révolutionnaire. Aymeric a pris place au volant du tracteur. Ils ne se doutent pas que dans 20 ans, ils rénoveront entièrement cet endroit, en feront leur caveau et y accueilleront des clients, qui ne viendront pas brader les prix comme les négociants véreux qu’a connus leur grand-père, mais s’extasieront sur la fluidité de leurs jus, la profusion des arômes, la créativité des étiquettes…

A ce moment-là, ils ne savent pas encore qu’ils sont le prolongement d’une histoire vieille de plusieurs siècles, et que tous leurs ancêtres disparus placent secrètement leurs espoirs en eux. Ils jouent, rient, se chamaillent, sans se douter que leur duo se poursuivra bien au-delà de l’enfance. Un jour, ils imprimeront sur leur camion : « Ce véhicule transporte du vin naturel. En cas d’accident, courez acheter du pain et du fromage. » Parce qu’il faudra continuer à prendre la vie comme un jeu. Mais ils écriront aussi sur les bouteilles tous les noms de ceux qui les ont précédé. Parce que ce sera beau de rendre hommage à tous ceux qui ont contribué à cette histoire, le Domaine des Amiel.

Glou glou – Julien Trichard

Glou glou – Julien Trichard

Diffusion : Vendredi 12 février à 10h

Rediffusion : Dimanche 14 février à 19h15

C’est dans l’ancienne cave coopérative de Vendémian que Julien Trichard, Mas Pas Res, a élu domicile depuis quelques années pour faire son vin. Dans un des temples de la viticulture productiviste, lui, le petit vigneron indépendant qui a choisi de travailler la terre et de cultiver des raisins pour donner des racines à sa famille voyageuse, poursuit envers et contre tout, les millésimes difficiles et le formatage des goûts, son désir de faire un vin propre, sincère et sans chichis.

Nous allons à la rencontre de ce vigneron pur, libre et têtu, en compagnie de Corine Escaffit, patronne de la cave Au vin vivant à Sète.

 

Quand les fantômes des coopérateurs de Vendémian l’ont vu débarquer avec ses petites cuves en fibres, ses caissettes à vendanges et ses rendements à 15 ou 20 hecto, ils ont d’abord bien rigolé. Mais que vient faire dans leur cave coopérative ce vigneron qui combat le mildiou avec des tisanes et des huiles essentielles, qui est né ici mais qui parle pointu et dont la récolte annuelle ne remplit à peine qu’un quart d’une des 50 cuves en béton qui trônent ici ?

Accoudés aux garde-corps des coursives, assis sur la grande charpente en béton ou tapis au fond des cuves, ils l’ont regardé travailler, se sont amusés de le voir galérer avec les fermentations en 2019, un millésime brûlé de soleil : mais pourquoi il n’a pas levuré ? Et pourquoi il n’apporte pas de l’azote ? Et s’il ne sulfite pas, son vin il va être bon pour la distillerie…

Mais au milieu des railleries, certains ont commencé à apprécier l’opiniâtreté du bonhomme et son esprit insoumis. Il aurait sans nul doute fait bonne figure dans leurs combats contre les négociants véreux et pour la création de cette coopé en 1938. Ils ont vite compris que ce vigneron indépendant ne se la racontait pas et visait plus pour ses canons un coin de table et un bout de saucisson qu’une nappe blanche et des verres en cristal. Certains ont même commencé à diablement apprécier ses jus, aux parfums de fleurs et de fruits, qui leur rappelait le vin qu’ils faisaient dans leur jeunesse, avant les soi-disant progrès de l’œnologie.

Et puis ils l’ont vu inviter quelques collègues à venir travailler ici et ils se sont rendus compte que leur cave allait bel et bien revivre. Ils les ont même entendu parler de rouvrir le caveau, de servir des canons. Ils ont déjà ressorti leur costume du dimanche pour le jour de l’inauguration, où à nouveau leur slogan pourra s’afficher rouge et fier : l’union fait la force.

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Glou glou – Olivier, Corine et Carole Andrieu

Glou glou – Olivier, Corine et Carole Andrieu

 

Diffusion : Vendredi 8 janvier à 10h

Rediffusion : Dimanche 10 janvier à 19h15

Pour bien débuter l’année 2021, nous recevons, dans Glouglou, le Clos Fantine, 3 frère et sœurs qui prolongent l’histoire familiale et produisent des vins nature incontournables depuis 25 ans, à La Liquière, commune de Cabrerolles, en plein cœur de l’appellation Faugères.

3 frère et sœurs qui s’entraident, s’épaulent, se complètent… et se passionnent en particulier pour la vie dans les vignes. Car c’est là que tout commence. Et depuis 7 ans, ils ont décidé de ne plus labourer, pour favoriser le plus possible le développement des bactéries, des champignons, des insectes et autres petites bêtes qui permettent à la vigne de, petit à petit, s’auto-équilibrer et de pousser sur un humus qui se rapproche d’un sol de forêt.

Olivier, Corine et Carole Andrieu   viennent nous raconter tout ça dans Glouglou, et nous faire déguster leurs vins, en compagnie de Jean-Paul Badu, restaurateur et patron des chambres et tables d’hôtes La belle endormie à La Liquière.

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Le Clos Fantine c’est une histoire de famille. Trois frère et sœurs, qui travaillent des vignes qui, pour certaines étaient cultivées par leurs ancêtres depuis 150 ans, trois frère et sœurs, qui s’entraident, se complètent, se soutiennent quand l’un d’entre eux doute, trois associés qui prolongent les idées de l’un,  les phrases de l’autre et fêtent ensemble la réussite d’une cuvée, trois enfants qui poursuivent le rêve de leur père, parti trop tôt, un garçon et deux filles, dont la vie a été scellée par les coups du destins, devenus vignerons comme une évidence, une nécessité, une promesse, trois bras d’une même souche, trois yeux d’un même courson, trois moteurs dans le tracteur.

Est-ce ce lien puissant qui les unit qui les a conduits à voir la vigne comme un environnement où tout est relié, en symbiose ? Les ceps, les plantes, les champignons, les vers de terre, les scolopandres, les insectes, les bactéries…Même eux ne se sentent dans la vigne que comme une partie du tout, le dernier rameau de l’histoire familiale, le dernier geste du projet du biotope.

Fouler le sol d’une vigne d’Olivier, Corinne et Carole Andrieu a quelque chose de métaphysique. On y parle du sens de la vie et de la mort, en tâtant l’humus formé à la surface, du temps, en regardant une souche plantée il y a 100 ans et dont les bourgeons contiennent déjà la récolte de l’année prochaine, de transmission et de mémoire en rappelant que même les plantes gardent une trace du gel de 53 ou de la sécheresse de 2003. Mais plus que tout, il est question de l’intensité de la vie et de la place de chacun dans ce tourbillon. Sur ses terres, les enfants de Fantine ont décidé de recréer le paradis sur terre.

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Glou glou – Paul Reder

Glou glou – Paul Reder

 
Diffusion : Vendredi 10 décembre à 10h

Rediffusion : Dimanche 13 décembre à 19h15

Au début des années 2000, alors qu’il travaillait comme ingénieur à Houston au Texas dans l’industrie pétrolière, il a fallu une seule nuit de réflexion à Paul pour accepter de reprendre les vignes de son père Alain, qui partait à la retraite.

Il faut dire qu’il avait ces terres dans le sang. Des vignes plantées au milieu de 200 ha de garrigue, près de Cournonterral, un endroit sauvage, surplombé de falaises, où pâturaient également des brebis dans son enfance. Il a repris le fil de l’histoire familiale dans ce vignoble atypique, exclusivement planté en blanc et gris, converti le domaine en bio, évolué vers des vinifications de plus en plus nature, réinstallé des brebis…

Je vous propose de le découvrir et de déguster ses vins, en compagnie de Thierry Guichard, patron de la cave à vin La Part de l’Ange à Valras-Plage.

Après une halte à l’école et à la boulangerie de Cournonterral, Paul Reder remonte vers ses hautes terres de Comberousse. Son 4×4 vrombit sur la piste en terre que son père a créée il y a presque 50 ans. Au passage, il embarque Faïso, son patou, et ils partent tous les deux à la recherche de quelques brebis égarées sur les hauteurs, le troupeau ayant quitté son parc de nuit, à l’aube. Il coupe le moteur, claque la portière, ses pas crissent sur la rocaille puis s’interrompent pour écouter le silence, puissant, majestueux, de cette garrigue surplombée de falaises. Quelques bêlements se font entendre, et Faïso s’élance pour aller ramener les bêtes un peu trop éprises de liberté.

Ici, c’est bien ce que l’on célèbre en premier lieu, la liberté. Les brebis ne sont jamais enfermées, toujours en plein air, même la cave n’a pas de mur, juste un toit, celui de l’ancienne bergerie, construite dans les années 70 quand la famille Reder est venue s’installer, comme des pionniers ou des sauvages, dans ce coin de nature brute, à défricher. Qu’est-ce qui a poussé les parents de Paul dans cet endroit ? Un idéal post soixante-huitard de retour à la terre ? La nostalgie de grands espaces de l’Algérie où ils ont grandi ? Un désir de sobriété mûri lors de leur expatriation au Rwanda, en tant que chargés de développement rural ?

Toujours est-il que le petit Paul s’est tout de suite senti chez lui dans ces collines, prompt dès son plus jeune âge à donner un coup de main pour les vignes ou les brebis, tant et si bien que des années plus tard, il ne lui a fallu qu’une nuit pour se décider à quitter son poste dans l’industrie pétrolière au Texas, pour revenir et reprendre l’exploitation de son père qui partait à la retraite. C’était il y a 20 ans et c’est toujours une évidence.

Glou glou – Thomas Rouanet

Glou glou – Thomas Rouanet

 
Diffusion : Vendredi 13 novembre à 10h

Rediffusion : Dimanche 15 novembre à 19h15

 

Même pendant le confinement, Glouglou continue et vous propose de rencontrer Thomas Rouanet, vigneron à Creissan, près de Saint-Chinian.

Le monde du vin nature s’est révélé à lui lors d’une visite au salon des vins de Christine Cannac à Bédarieux, il y a une dizaine d’années, et la rencontre avec Yannick Pelletier s’avèrera déterminante. C’est d’ailleurs chez lui que Thomas réalisera sa première cuvée, avant de reprendre les vignes familiales et de rénover la cave de son grand-père. Sur les terroirs argilo-calcaires de Creissan, il fait d’abord des vins plutôt puissants, mais il renonce rapidement à rentrer dans l’appellation Saint-Chinian et évolue aujourd’hui vers des jus plus souples et plus fluides. Seule l’épidémie qui bloque ses commandes vient contrarier, en ce moment, son enthousiasme pour ce métier et son choix de vie.

Ne pouvant le recevoir en studio, du fait des mesures de confinement, je vous propose un entretien, sous forme de conversation spontanée, chez Thomas, dans sa cave et ses vignes, suivi d’une dégustation de ses vins avec Aurore Baconnais, au Café de la Poste à Aspiran.

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Matin de novembre. Après avoir déposé Alessandro à l’école, Thomas Rouanet n’a que quelques pas à faire pour rejoindre sa cave. Il pousse le vieux portail qui grince, un des derniers vestiges de la remise telle qu’elle était avant qu’il la rénove, salue de la main un des vieux du village qui passe dans la rue, et dont le regard, un brin nostalgique, s’attarde sur un de ces rares jeunes qui a repris la propriété du grand-père, et puis il entre.

Dans sa cave, murs en pierre passés à la chaux, béton ciré, cuves en fibres et deux en béton, pressoir vertical, cerclage en bois, il y a encore pas mal de cartons au sol… Ce jour-là Thomas aurait dû commencer la mise en bouteille de Bonbadilom 2019, sa cuvée de Grenache -Carignan, celle par laquelle il a commencé le métier, celle qui l’a fait connaître. Mais il enrage trop de voir ces palettes bloquées depuis le premier confinement. Dans son ventre, fermente une colère contre ce monde où les faiseurs de bon temps et de bonne chère tremblent, endurent, et pour certains mettent la clé sous la porte.

Comme il ne veut pas transmettre ce sentiment à ses jus, il remet à plus tard la mise en bouteille. A un jour où il ne pensera plus au covid, aux bars à vins fermés, aux clients qui risquent de disparaître. Un jour sans vent, où un beau soleil d’automne se lèvera sur Creissan, un jour qui commencera avec Jacques Higelin à fond dans le poste, le souvenir joyeux de son grand-père et de son camion Le Voltigeur – qui a donné son nom à une de ses cuvées, un jour où « Tom Bonbadilom dira « je m’en fous » « lâchez tout », s’ils n’en font jamais qu’à leur tête, Ils feront sauter la planète, Moi je retourne chez les lutins et les fous »*.

* Extrait des paroles de la chanson Tom Bonbadilom, de Jacques Higelin
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Glou glou – Sara Lombardi et Charles Mackay

Glou glou – Sara Lombardi et Charles Mackay
      Sara Lombardi et Charles Mackay

Diffusion : Vendredi 9 octobre à 10h

Rediffusion : Dimanche 11 octobre à 19h15

Ce mois-ci dans Glouglou, nous recevons Sara Lombardi et Charles Mackay, du domaine Obrière à Béziers.

Artisans vignerons d’un petit domaine de 7ha, Sara et Charles ont décidé de faire du vin, et nature, pour mettre en actes leurs convictions écologiques. Déterminés à produire des jus sains et de qualité, ils viennent d’obtenir la possibilité d’apposer la certification « vin méthode nature », le premier label officiel du genre.

S’ils ont à un moment rêvé de vignes en coteaux, dans un terroir réputé, ils sont finalement heureux et fiers de cultiver ces terres qu’ils ont en fermage près de Béziers, de les choyer, de les faire progresser, et d’en honorer l’histoire, certaines ont plus de 80 ans.

Sara Lombardi et Charles Mackay sont dans Glouglou, en compagnie de Corine Escaffit, une des patronnes d’Au vin vivant, cave et bar à vins à Sète.

Elle a déposé Chiara à l’école et s’est dépêchée de le rejoindre à la vigne, toute contente de démarrer la semaine avec lui, avant de reprendre le lendemain son mi-temps chez Terra Hominis, et de pouvoir lui annoncer la bonne nouvelle : ils sont retenus pour le salon des vins  « Que du bon » à Paris.

Elle le trouve arpentant les rangs de la vigne de carignan, s’accroupissant pour gratter la terre avec ses doigts, vérifiant si le sol est suffisamment aéré et souple, se demandant s’il ne faudrait pas tenter de le griffer un peu en surface…

Il accueille la nouvelle d’un « Bravo madame la responsable marketing » auquel elle répond « Bravo monsieur le vigneron ». S’ils s’amusent à se reconnaitre l’un l’autre des prés carrés, ils ont, en réalité, plaisir à tout faire ensemble.

Du haut de la modeste butte sur laquelle est juché le domaine, ils regardent leurs parcelles bordées de roseaux et de pinèdes, goûtent le silence des lieux malgré la proximité de la ville. Ils ont remisé leurs désirs de s’expatrier vers des terroirs plus réputés, en coteaux, et se disent qu’ils ne sont pas si mal, là, sur les terres de Martial Sans, à quelques encablures de Béziers, et que ça a du sens de s’occuper de ces vignes auxquelles ils se sont maintenant attachés.

Après l’Ecosse, l’Italie, la Bolivie, Paris, c’est là que leur histoire va continuer à s’écrire. Et comme l’avenir semble gorgé de promesses, Charles s’approche du ventre de Sara et, avec la jovialité et l’humilité qui le caractérisent, murmure: tu vois, c’est là que tu vas grandir, et j’espère qu’un jour tu pourras dire mes parents ont tenté de faire quelque chose de bien.

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Glou glou – Julie Brosselin & Ivo Ferreira

Glou glou – Julie Brosselin & Ivo Ferreira
      Des cigales dans la Fourmilière

 

Diffusion : Vendredi 11 septembre 10h

Rediffusion : Dimanche 13 septembre 19h15

En compagnie de Barbara Gheude, Babou Burger à Puéchabon

Le ciel est d’un bleu pur de septembre, délesté du voile blanc des chaleurs excessives de l’été. Il pousse à envisager la nouvelle année avec joie, sérénité et excitation à l’idée de faire les choses encore mieux qu’avant. Maintenant que les vendanges ont lieu en août, septembre a aussi le goût grisant de la rentrée pour les vignerons. Peu préoccupés par les fermentations, qui sont allées très vite et sans accroc, Ivo Ferreira et Julie Brosselin peuvent achever sans pression la vinification de ce millésime et se projeter tranquillement sur le prochain.

Il flotte un doux parfum de bonheur dans la cave des Cigales dans la Fourmilière, rue des dysses à Montpeyroux. Aivi, le copain récemment embauché, est arrivé le premier, tellement il est heureux de découvrir cette nouvelle vie choisie pendant le confinement. Il a mis de la musique pour rendre encore plus gai le démarrage de la journée. James Brown accompagne les dernières levures encore en activité et rend légers tous les gestes que ces trois-là ont à faire pour presser la vendange du muscat petits grains qui macérait depuis 1 mois.

Cela n’a pas toujours été aussi facile. Il y a eu les premières vinifs dans des caves exigües, les récoltes un peu insuffisantes pour satisfaire tous les clients, la difficulté à trouver de nouvelles vignes… alors, aujourd’hui, dans leur longue cave voûtée où on a la place de travailler et d’où devraient sortir cette année 35 000 bouteilles, dont une bonne partie est déjà vendue grâce à des clients fidèles, ils goûtent d’autant plus l’harmonie du moment. Pour fêter ça, Ivo, chevalier servant, a offert à sa Julie, une cuve inox de 100 litres en guise de bouquet de fleurs. Elle va pouvoir tester sa macération longue de 12 mois, c’est son dada, sa petite folie, sa cigale dans la fourmilière.

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