Les arpenteurs poétiques – Andrée Chedid

Les arpenteurs poétiques – Andrée Chedid


Diffusion : Jeudi 23 décembre 2021 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 26 décembre 2021 à 11h
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une émission préparée par Coralie Poch
avec la participation de Leila Laghribi, Noée Maire, Vincent Alvernhe et Serge
Vaute-Hauw

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> Andrée Chedid
>
halte poétique ‘je te poème’
entretien de Jean-Marc Barrier avec Thierry Pérémarti
>
halte poétique ‘le petit marché’
les coups de cœur des arpenteurs

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Andrée Chedid

« Je veux garder les yeux ouverts sur la cruauté du monde mais aussi célébrer la vie et tout ce qui aide à parier sur l’avenir »

Andrée Chédid est née en 1920, au croisement de plusieurs cultures. Elle a grandit au Caire dans trois langues : l’arabe, le français et l’anglais. Outre son œuvre romanesque, ses nouvelles et son théâtre, Andrée Chédid laisse derrière elle, une œuvre poétique immense qui a été récompensée par de très nombreux prix.

Sa poésie profondément humaniste appelle toujours à l’amour, à la fraternité, à la rencontre. Ce qui ne l’empêche pas de voir et de dire avec beaucoup de lucidité les souffrances et les horreurs de ce monde. Du début à la fin de son œuvre, elle crie l’espoir et la nécessité d’une  entente entre les hommes. Elle n’a de cesse de nous dire combien la vie est précieuse et combien il faut la vivre « au plus haut ». Persuadée qu’on ne peut vivre « pleinement qu’adossé à la mort » sa poésie réunit les contraires. Hantée par l’image du visage humain, elle cherche, au-delà des différences, l’universel qui rassemble. 

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un poème  

Jeunesse qui t’élances
Dans le fatras des mondes
Ne te défais pas à chaque ombre
Ne te courbe pas sous chaque fardeau
Que tes larmes irriguent
plutôt qu’elles te rongent
Garde-toi des mots qui dégradent
Garde-toi du feu qui pâlit
Ne laisse pas découdre tes songes
Ni réduire ton regard
Jeunesse entends-moi
Tu ne rêves pas en vain. 

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liens

à voix nue, un cycle de 5 émissions sur France Culture, rencontre avec Andrée Chédid animée par Catherine Pont-Humbert.
(les extraits sonores avec la voix d’Andrée Chédid sont extraits de cette émission). 

https://www.franceculture.fr/emissions/voix-nue/andree-chedid-15-hommage. 

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halte poétique ‘je te poème’ : Thierry Pérémarti

Jean-Marc Barrier a rencontré Thierry Pérémarti, qui évoque son rapport à l’écriture et au monde, et nous lit quelques poèmes.

Thierry Pérémarti, né en 1957, s’est voué à deux passions. Celle des mots, en tant que poète, auteur, traducteur ou correcteur d’épreuves ; et celle de la musique, comme journaliste, critique, ou consultant pour le numérique et l’écoute en continu. Originaire de Bordeaux, il n’a vécu que dans les grandes villes. Paris, New York, Los Angeles. Naturalisé américain après avoir immigré aux États-Unis en 1985, il réside aujourd’hui à Dallas, au Texas. Son premier recueil de poésie fut publié en 1976.

Ses livres :

Présence éveillée des fissures suivi de Enonciation du vide
éditions Abordo, 2019 ¬ Préface de Jacques Josse
« Dans le cas de Thierry Pérémarti, l’expression de la douleur l’inscrit d’emblée dans une pensée haute : l’évidence de la survie contraint cette douleur-là, vive, insupportable, à se muer en peine profonde, définitive. Au sentiment d’écartèlement entre le vide présent et l’intensité de la présence perdue, succèdent, par degrés, la conscience du néant de l’homme face à l’immuabilité des éléments du monde, puis une poignante humilité devant la mort. Images soutenues, abstraites, brisures de la phrase soulignées par la disposition typographique dans le blanc de la page soulignent un cheminement poétique obstiné vers la difficile acceptation de l’impermanence. Ainsi l’exigeante écriture de Pérémarti révèle-t-elle son attachement à une modernité conçue comme tension entre fermeté formelle et vérité propre. »

Visiting Jazz – Quand les jazzmen américains ouvrent leur porte
éditions Le mot et le reste, 2009 ¬ préface de Alex Dutilh
« Thierry Pérémarti a animé pendant dix ans, la rubrique « At home with… » pour Jazzman. L’idée consistant à rencontrer à leur domicile d’importants acteurs de l’histoire du jazz, Visiting Jazz regroupe quelques dizaines de ces entrevues menées sur les côtes ouest et est des États-Unis. Grâce à ces interviews accompagnées des photos prises par l’auteur, vous pourrez ainsi rencontrer sur le seuil de la porte, dans un canapé ou en chaussettes, les grands noms du jazz : Gato Barbieri, Ray Ellis, Chico Hamilton, Freddie Hubbard, Michel Petrucciani, Pharoah Sanders, Lalo Schifrin, Joe Zawinul… »

L’Absence intérieure
éditions Gros textes, 2018
« Suis-je la trouée aveugle / qui appelle / à soi la lumière / ce cliquetis d’étoiles / la horde fluette / porteuse de toute une histoire / ou le vœu du désert / à qui veut bien l’entendre / et si à jamais / tu étais sertie / dans ce recoin / moléculaire de mon corps / toute entière abrupte / dans mes encoches / respirantes / je n’oublie rien des ruines / à moi tout seul je suis / la surdité du ciel. »

à paraître en janvier 2022 :

Bout portant 
avec des photographies de Dimitris Gavalas
éditions la tête à l’envers, collection fibre.s

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halte poétique ‘le petit marché’ : Compartiment n°6

 

Noée Maire nous parle de ce film (Hytti Nro 6) germano-estono-russo-finlandais réalisé par Juho Kuosmanen.
C’est l’adaptation du roman du même nom paru en 2011 de l’écrivaine finlandaise Rosa Liksom.

 

 

 

 

 

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musiques de l’émission  

The feeling begins – Peter Gabriel
https://www.youtube.com/watch?v=yvjA25SPsK8

Wait by the water – Piers Faccini
https://www.youtube.com/watch?v=5vH19r7DPqE

Je dis M – Matthieu Chédid
https://www.youtube.com/watch?v=6hV-UnrC9tU

Manitoumani – Mathieu Chédid, Toumani Diabate, Fatoumata Diawara
https://www.youtube.com/watch?v=S7q5CXiwsME

Bonobo – Matthieu Chédid
https://www.youtube.com/watch?v=mgkMkxfq3lE

Saycet, Dont’ cry little girl

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crédits photo : X, Monard Nichols pour le portrait de Thierry Pérémarti
merci à Solène pour la technique !
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

Les arpenteurs poétiques – Ana Brnardić

Les arpenteurs poétiques – Ana Brnardić

Diffusion : Jeudi 25 novembre 2021 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 28 novembre 2021 à 11h
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une émission préparée par Jean-Marc Barrier
avec la participation de Noée Maire, Vincent Alvernhe et Serge 
Haute-Hauw

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> Ana Brnardić
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halte poétique ‘Chaque arbre celui de mon ombre’
entretien avec Noée Maire

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Ana Brnardić

Allons dans le monde boisé et singulier d’Ana Brnardić, qui sait conjuguer profondeur des ressentis, porosité des corps et petites réalités domestiques – dressant ainsi un tableau très vif et joyeusement déroutant de notre vibration au monde. Elle dessine une cartographie nouvelle d’émotions pourtant familières.

Ana Brnardić, jeune poète croate, vient d’être éditée en français par les éditions de L’Ollave, dans sa collection domaine croate – ils sont traduits par Brankica Radić et Vanda Mikšić. 

Ses textes, sa voix nous saisissent, comme de petits contes très intimes, allusifs ; ils dessinent une cartographie nouvelle d’émotions pourtant familières. Ce mélange épicé et doux, grave et léger ouvre un nouveau chemin poétique.

une poésie née du silence

Ana Brnardić est aussi violoniste professionnelle, elle nous écrit : « Il me semble qu’une bonne
partie de mon inspiration vient de l’écoute de toutes sortes de sons, d’une présence au monde sonore (…).Ce qui est le plus excitant pour moi actuellement, c’est le silence, le silence total – où tout peut advenir. Le silence, un silence tendu, avant le son le plus ténu, le plus fragile, imparfait, quelque chose entre le bruit et le son, qui émerge et naît dans une forme rythmique – mots, vers, phrases. »

née dans plusieurs langues

Et aussi : « Quand je pense à ma vie en écriture, je réalise que j’ai toujours eu le même point de départ, enraciné dans la nature… (sans intention préalable, la plupart des titres de mes livres comportent des noms d’animaux – serpents, oiseaux – ou d’arbres). C’est l’endroit où je me sens bien et duquel, à travers mes poèmes, j’ai pu aborder tout ce qui m’est important – grandir à la campagne, la guerre, les relations en famille, la maternité, la question du langage – ; tout cela est très politique, surtout dans mon pays. J’aime avoir grandi dans un pays, la Yougoslavie, où beaucoup de langues coexistaient, semblables mais différentes en syntaxe, en vocabulaire, nuances, phrasés… (ma grand-mère serbe habitait Zagreb, et parlait un mélange de serbe et de dialecte de Zagreb). C’est un bon départ pour un poète ! Car l’opinion règne parfois qu’il faut séparer drastiquement les langues, pour ne pas perdre ce que l’on nomme « notre identité », mais quel pauvre identité cela ferait !

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un poème  

Un arbre fortuit

Je suis un arbre, un arbre fortuit pour ma fille.
Elle me touche car je suis rugueux, car j’ai des racines
avec mes cinq orteils qui sortent de terre, pour ses petits pieds.
Mes yeux sont disposés sur des feuilles, 
frémissent dans le vent
et suivent leur fille du regard.

Les filles sont des planètes ardentes et dès que les fleurs
se redressent le matin dans leur lit, ces planètes brûlent déjà entre les pétales.

Les arbres ne connaissent pas la manière
qu’ont les filles de t’aimer et de t’adopter. Ils ne font que suivre de leurs feuilles
les boules de feu qui descendent le long des tiges,
dégringolent les pentes jusqu’au ruisseau gelé, dans une nuée de petites mains.

Ma mère aussi est un arbre fortuit.
Je me lève le matin, je prépare un café
et avec ma tasse je marche sur ses racines
dans lesquelles les trains se sont éteints,
les pensées refermées, seuls deux brins d’herbe ont frémi.
Mes pieds font de la musique sur des touches froides
et je sais que c’est un bonheur ordinaire et doux.

extrait de Devant toi le jour, éditions de l’Ollave
traduction Vanda Mikšić et Brankica Radić

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le livre


« Devant toi je jour », de Anna Brnardić

vient de paraître en français aux éditions de L’Ollave,
dans la collection Domaine croate, dans une traduction de Brankica Radić et Vanda Mikšić.

Ana Brnardić écoute le monde avec une oreille musicale. Ces poèmes-partitions superposent des époques de vie, les épreuves initiatiques d’une femme, l’expérience de la nature et de l’écriture, les sons les plus infimes, les pulsations, les vibrations, la respiration.

Un livre de 62 pages, au format 15 x 21 à la française, avec un portrait photographique de l’auteure. Un choix de poèmes traduits par Vanda Mikšić, Brankica Radić.
13 euros + 4 euros de frais d’envoi | ISBN: 979-10-94279-32-8

> commander le livre : http://www.ollave.org

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écouter un poème en croate, lu par l’auteure

https://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/des-marais-par-ana-brnardic

 

 

 

 

 

 

> quelques liens vers son travail : https://hrvatskodrustvopisaca.hr/hr/clanstvo/clan/ana-brnardic

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musiques de l’émission  

They sink, Ólafur Arnalds
Armaine’s Song, Yamaneko
The Boss Bossa-Nova, Sivert Høyem, in Lioness
Reminiscence, Ólafur Arnalds & Alice Sara Ott, The Chopin Project 
Mad Rush Organ, Philip Glass & Pantha du Prince, ReWork
RebirdRicardo Villalobos & Max Loderbauer, ECM
We did it, Thomas Dybdhal
ReemergenceRicardo Villalobos & Max Loderbauer, ECM
Strange daysAn Pierlé
Rehearsal, Andrey Dergatchev, ECM Selected Signs III-VIII

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parution : Chaque arbre celui de mon ombre », de Noée Maire

Chaque arbre celui de mon ombre — Éditions Musimot / 2021
14 cm X 16 cm / 72 pages — ISBN 979-10-90536-46-3 — Prix : 15 €

« Chaque ombre est celle de ma soif / chaque arbre celui de mon ombre — deux vers pour tenter de dire mon intimité avec les arbres. Ceux de mon pays sec, et tous les autres aux feuilles plus tendres. Arbres-corps, arbres-demeures (arbres demeurent), arbres aux mots lents. Car la parole se donne dans la terre où les racines, à la verticale du ventre / fécondent le temps du rêve.

Le recueil Chaque arbre celui de mon ombre s’ouvre sur un premier mouvement nommé « La Forêt mémorielle ». Là les strates de temps se mélangent en un langage où la nature tient place, avec ses éléments, ses lieux et ses sonorités. L’angoisse n’est pas loin mais l’enfant-biche qui fuit l’ogre éternellement nourrit à même le ventre ma force de petite ; et du feuillage consolateur je m’envole avec l’oiseau.
Dans la deuxième partie intitulée « Les longues noces » j’invente des visages d’amour inscrits, écrits, dans des paysages expressifs et sensuels où chaque instant porte tous les autres tout en cherchant à s’en affranchir.

J’ai voulu rassembler un chant où la joie et la beauté existent parce qu’elles sont aussi faites de nuit ; parce que les arbres et tous les êtres poussent droit entre terre et ciel. »

Noée Maire

« Dans une respiration commune, le corps et les arbres s’écoutent, se parlent. Forêt mémorielle. On la sent, elle nous environne du poids de ses ombres… On s’enfonce avec la femme-devenue, on capte des indices, et soudain la fraîcheur d’un mot nous saisit, caillou blanc parmi les fuites et la nuit des arbres. On entend les révoltes, le sursaut de l’être, la vie qu’elle gagne, résolument. On suit les cailloux blancs parmi les fougères émeraudes. Et vient un autre, son odeur d’homme, et les noces seront longues. La plante pousse droit en elle, de grands oiseaux apparaissent, l’intimité s’est trouvée dans la solitude, comme une renouée, pour que naisse la mémoire nouvelle – celle que l’on invente. Car bien sûr, c’est ailleurs que la vie nous appelle. Dans la maison de notre amour et de notre vivacité. Là où nous mène cette immersion sensuelle au pays des rythmes – suspens, rebonds, sonorités de sous-bois – avec des mots de sève, dans la liberté qu’on se donne. »

extrait de la préface de Jean-Marc Barrier

commander le livret…
http://musimot.e-monsite.com/pages/poesie/a-a-e/chaque-arbre-celui-de-mon-ombre.html
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remerciements à Adrian Oproiu pour avoir enregistrer la voix d’Ana Ana Brnardić
crédits photo : Nikola Kuprešanin, Jean-Marc Barrier
merci à Solène pour la technique !
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

Les arpenteurs poétiques – Kae Tempest

Les arpenteurs poétiques – Kae Tempest


 
Diffusion : Jeudi 28 octobre 2021 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 31 octobre 2021 à 11h
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une émission préparée par Vincent Alvernhe
avec la participation de Noée Maire, Jean-Marc Barrier
et Serge Vaute-Hauw

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> Kae Tempest
>
halte poétique ‘son-poème-son’ : Quine Chevalier
> halte poétique ’76 clochards célestes ou presque’ : Gonjasufi
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Les arpenteurs poétiques – Samuel Beckett

Les arpenteurs poétiques – Samuel Beckett

Diffusion : Jeudi 23 septembre 2021 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 26 septembre 2021 à 11h
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une émission préparée par Jean-Marc Barrier
avec la participation de Noée Maire, Laurence Bourgeois, Vincent Alvernhe,
Olivier Baltus et Serge Vaute-Hauw

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> Samuel Beckett
>
halte poétique ‘je vous écris’ : Michel Gendarme
> halte poétique ’76 clochards célestes ou presque’ : John Jacob Niles
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Les arpenteurs poétiques – Philippe Jaccottet

Les arpenteurs poétiques – Philippe Jaccottet

 
Diffusion : Jeudi 24 juin 2021 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 1er juillet 2021 à 11h
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une émission préparée par Serge Haute-Hauw
avec la participation de Coralie Poch, Vincent Alvernhe et Jean-Marc Barrier

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> Philippe Jaccottet
>
halte poétique ‘des étoiles et des chiens… 76 inconsolés’ : Erik Satie
textes de Thomas Vinau, une halte proposée par Vincent Alvernhe.
> halte poétique ‘le petit marché’, les coups de cœur des arpenteurs.
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Philippe Jaccottet

« Le poète de l’intime du dehors, de l’instant présent, de l’incertitude magnifique… »

Philippe Jaccottet poète, traducteur, écrivain, de nationalité suisse est né en 1925 à Moudon. Très tôt son enfance est marquée par l’écriture. Sa famille s’installe à Lausanne où il suivra des études de lettres à l’université. Il va faire une rencontre déterminante dans sa jeunesse avec le poète Gustave Roud, avec qui une importante correspondance sera échangée, et qui lui fera découvrir le romantisme allemand, ce qui l’incitera à traduire Hölderlin, Novalis, Rilke poètes qu’il affectionne.

Il s’installera à Grignan dans la Drôme en 1953 avec son épouse Anne-Marie Haesler artiste peintre, où il résidera jusqu’à la fin de sa vie, les paysages et les alentours de son village, sont très omniprésents dans l’œuvre du poète.

Jean Starobinski  écrira de lui dans une très belle préface consacrée à sa poésie :

« Le regard se porte alors vers le monde qui se tient devant lui. La réflexion à la première personne, qui prend ici sa source, n’est pas un monologue clos, ni un discours régi par les contraintes de la logique. Le mouvement reste celui d’un dialogue ; mais d’un dialogue intériorisé, et, si « fluide » et mélodieuse qu’en soit l’élocution, un inapaisement toujours en haleine empêche de rien tenir pour acquis. Car entre un terme et son opposé, entre le spectacle extérieur et la méditation intérieure, puis au sein de celle-ci, entre la parole de l’un et celle de l’autre, du doute et de son contradicteur, jamais ne cesse le débat d’un mouvement inquiet, d’une insatisfaction tenace, si ce n’est dans la pause ou la trouée miraculeuse, ou (à la faveur d’une extrême attention ou peut-être d’une souveraine distraction) soudain la cime est seule en vue, la lumière seule à parler : le temps fuyant d’un poème. »

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l’ignorant

Plus je vieillis et plus je crois en l’ignorance,
plus j’ai vécu, moins je possède et moins je règne.
Tout ce que j’ai, c’est un espace tour à tour
enneigé ou brillant, mais jamais habité.
Où est le donateur, le guide, le gardien ?
Je me tiens dans ma chambre et d’abord je me tais
(le silence entre en serviteur pour mettre un peu d’ordre),
et j’attends qu’un à un les mensonges s’écartent :
que reste t-il ? que reste t-il à ce mourant
qui l’empêche de si bien mourir ? Quelle force
le fait encore parler entre ces quatre murs ?
Pourrais-je le savoir, moi l’ignare et l’inquiet ?
Mais je l’entends vraiment qui parle, et sa parole
pénètre avec le jour, encore que bien vague :
« Comme le feu, l’amour n’établit sa clarté
que sur la faute et la beauté des bois en cendres… »

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Toiles, bois, pierres humides
pays poursuivi par l’eau,
comme la femme nocturne,
la beauté pluvieuse et chaude.

Forêt marine à l’aurore,
touffue et trempée de vent,
j’entre et je suffoque en toi.

Paresseuse comme l’huile,
mais l’huile devient lueur
brûle, murmure, jubile
dans la veilleuse en sueur.

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pour découvrir un peu plus Philippe Jaccottet

https://www.swissinfo.ch/fre/po%C3%A9sie-suisse_philippe-jaccottet–la-lumi%C3%A8re-pour-l-%C3%A9ternit%C3%A9/46409166

http://www.gallimard.fr/Contributeurs/Philippe-Jaccottet

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références bibliographiques  

Paysages avec figures absentes, éditions Gallimard 1997
Cahier de verdure suivi de Après beaucoup d’années, éditions Gallimard 1990|1994
Poésie 1946-1967, éditions Gallimard 2020
Tache de soleil ou d’ombres : notes sauvegardées 1925-2005, éditions Le bruit du temps 2013

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halte poétique ‘des étoiles et des chiens… 76 inconsolés’
Erik Satie

Vincent nous fait partager des portraits très enlevés et inspirés écrits par Thomas Vinau (éditions le Castor Astral). Une galerie de portraits d’artistes décalés, à la vie et au destin hors du commun. Ces textes d’hommage mêlent poésie du quotidien, souffle lyrique et humour. Vincent Alvernhe lie les textes à des extraits musicaux…

Des étoiles et des chiens… 76 inconsolés – des portraits d’artistes décalés, abîmés, des inconsolés qui nous consolent. Ces destins extraordinaires sont présentés avec la sensibilité de Thomas Vinau, qui mêle fulgurance et écriture de l’intime. Ce sont des portraits teintés d’une poésie du quotidien, oscillant entre les caresses et les crocs, qui donne envie d’en savoir toujours plus sur ces artiste

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halte poétique « le petit marché »

 

Jean-Marc Barrier > un livre : Un été prodigue de Barbara Kingsolver, Rivages poche
Très beau livre où se mêlent trois narrations prenant place dans la même montagne des Appalaches, des portraits magnifiques, un très beau style et le plaisir de sentir comment des êtres se transforment ou changent leur regard l’espace d’un été. Le rapport à la nature y est puissant, animal.

Serge Vaute-Hauw un auteur, des poèmes :  Jean Venturini
Dans la veine de Rimbaud Jean Venturini Outlines, l’unique recueil de poèmes de ce poète édité en 1939 à Casablanca et retrouvé dans la bibliothèque d’un sous-officier radio…Le poète de 19 ans a sombré dans un sous-marin en 1940 au large de la Tunisie. Une poésie sensuelle et de plein soleil à découvrir aux Editions Vaillant.

Poème extrait du recueil  : Les baisers

Les baisers des amants, sont des fleurs fanées…
– Cruel, le vent du désir effeuille
Leurs corolles lourdes de parfum surannés
Qu’elles courbent gémissantes dans les jardin en deuil.

Les baisers des amants sont tristes et meurent
Aux bord des lèvres humides, comme des soupirs.
Blêmes, sont qui ont joui de leur fades saveurs
Ecoutent bruire leur doux murmures de souvenir.

Oh aimez-vous ! Cueillez ces fleurs, l’amour grimaçant
Dans l’ombre vous observe et rit…Fantoches
Pitoyables entre ses mains aux gestes caressants
Mêlez vos corps et vos âmes – l’heure est proche

Où précédée de violes se pâmant en longs pleurs
La mère viendra…La mère aux entrailles vides.
…Déjà le jour pâle qui réchauffe vos dernières ardeurs
Joue sur la blancheur de son front sans rides.

 

 

 

 

 

 

 

 

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merci à Laureen pour la technique !
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

Les arpenteurs poétiques – Claude Esteban

Les arpenteurs poétiques – Claude Esteban

 
Diffusion : Jeudi 27 mai 2021 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 30 mai 2021 à 11h
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une émission préparée par Jean-Marc Barrier
avec la participation de Noée Maire, Laurence Bourgeois, Vincent Alvernhe et Jean-Marc Barrier

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> Claude Esteban
>
halte poétique ‘des étoiles et des chiens… 76 inconsolés’ : Pascal Comelade
textes de Thomas Vinau, une halte proposée par Vincent Alvernhe.
> halte poétique ‘les échappées obliques’, par Laurence Bourgeois :
Pommes dans l’atelier de Alberto Giacometti, et textes de Jean Genet
> halte poétique ‘le petit marché’, les coups de cœur des arpenteurs.
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Claude Esteban

Une voix qui accompagne, une figure aussi. Homme de solitude et de partages, poète,
traducteur, directeur de revue et de collections… Claude Esteban et ses textes existent avec la même force et une belle attention, une proximité à la vie

Empruntons ces mots très justes à Gil Pressnitzer : « Pour Claude Esteban, le partage des mots ne devait que nous rendre présents à l’étrangeté du monde, et à la proximité du vide (…) Ces titres nous le révèlent. Lui, « l’étranger devant la porte », a voulu prendre le risque d’entrer de l’autre côté – au risque du néant. Du presque rien.
La poésie de Claude Esteban est une route blanche.
Il y chemine en glanant les morceaux du vent.
Il fallait trouver la juste pierre au bon endroit, ainsi se présentent ses poèmes. »
Merci à Gil Pressnitzer pour ces lignes.

Et dans un recueil comme Conjoncture du corps et du jardin, il révèle une autre couleur, très sensuelle.

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un poème  

Une femme a souri
dans son sommeil et dehors
le premier oiseau commence à dire
que c’est l’aube et cette femme
bouge un peu, elle a des seins
qu’il faudrait caresser, je crois, pour
vivre encore, un peu
de temps encore et je suis
là, près d’elle, comme
une pierre et cette femme qui sourit existe au loin.

extrait de Le jour à peine écrit, Gallimard

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deux poèmes

Où suis-je pour t’aimer ? Tu vis plus loin que nous, parmi tes songes.
Laisse le souffle t’envahir. Je t’enlacerai avec lui.
Je te ploierai, fille sans nom, dans la fraîcheur des feuilles
qui frémissent. Toi, ton rire de matin rose, tes yeux amers.
Dénude-toi. Démembre-toi. je veux cette salive encore sous
ta langue. Toi, tes cavernes d’ombre, tes cils secrets.

Espace clair. je contemple. Je prends mesure. je m’accoutume
aux quatre angles de mon jardin. Il a grandi sans croire
à ses limites. Il est lui lentement, plus loin que lui.

extraits de Conjoncture du corps et du jardin, in Le jour à peine écrit, Gallimard

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pour découvrir un peu plus Claude Esteban

le voir et l’entendre :
https://www.youtube.com/watch?v=HzuA8ReCP_U

un bel article et sa bibliographie :
https://www.espritsnomades.net/litterature/claude-esteban-un-homme-entre-deux-langues-ou-lordre-donne-a-la-nuit/

suivre la page Facebook « Claude Esteban 1935-2006 »

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musiques  

Quest, in End to end, Barre Philips
La Bohème, in Imaginarium par Kevin Seddiki et Bijan Chemirani
Sous l’horizon, in Rivages, par Jean-Louis Matinier et Kevin Seddiki
Que Se Muere Que Se Muere , Rosalia et Raül Refree 
Intimo in Albores, par Dino Saluzzi
Anájikon,  Nils Mönkemeyer, William Youn, Minguet Quartett, Lucerne Academy Orchestra et Konstantia Gourzi
Media Luz par Jean-Marie Machado, Dave Liebman, Claus Stötter et le Quatuor Psophos
Goliath, par Woodkid
A Forest, par Alta Novo
Raised By Wolves, in Innocence, U2
Winter Rune, par Sinikka Langeland
Africa Blues, in Africa on the move

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halte poétique « 76 clochards célestes… ou presque » 
Pascal Comelade

Après le succès des 76 clochards célestes… ou presque, Thomas Vinau revient avec cette suite très attendue : Des étoiles et des chiens… 76 inconsolés – des portraits d’artistes décalés, abîmés, des inconsolés qui nous consolent. Ces destins extraordinaires sont présentés avec la sensibilité de Thomas Vinau, qui mêle fulgurance et écriture de l’intime. Ce sont des portraits teintés d’une poésie du quotidien, oscillant entre les caresses et les crocs, qui donne envie d’en savoir toujours plus sur ces artistes

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halte poétique « les échappées obliques »
Alberto Giacommeti : Pommes dans l’atelier | textes de Jean Genet

Laurence Bourgeois propose une escapade visuelle
et poétique un peu particulière :
percevoir par les ondes, en aveugle une œuvre picturale
et tout proches, des poèmes, en lumière obliq

L’atelier représenté ici est « la caverne-atelier » dans lequel Giacometti a aménagé en décembre 1926 à Paris. Malgré la petite taille et l’inconfort du lieu, il ne le quittera plus jamais.
L’atelier était à bien des égards la coquille de Giacometti, son autre moi, l’essence et le résidu ultime de son apport artistique, peut-être la plus importante et la plus totale de ses œuvres, en même temps qu’un reflet fidèle de son mode de vie spartiate, exigeant et tendu vers un seul but
A la question d’André breton — Qu’est-ce que ton atelier ?
Giacometti répond « Ce sont deux petits pieds qui marchent. »

En oblique dans la lumière du tableau laissons raisonner quelques textes de Jean Genet,
Aucun autre que Genet n’a aussi bien rendu compte de l’esprit qui régnait dans l’atelier mythique que l’artiste occupa pendant quarante ans. L’écrivain a prolongé ses visites et leurs conversations par un texte emblématique, parmi les plus beaux écrits sur le processus artistique. Il y décrit cette matrice de la création que constitue l’atelier.

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halte poétique « le petit marché »

Vincent Alvernhe > il y a 40 ans, Bob Marley disparaissait… redécouvrons Redemption song interprété par Johnny Cash et Joe Strummer

Jean-Marc Barrier > le recueil Sacrifice de Laurence Bourgeois et Ellie Davies, aux éditions La tête à l’envers, collection fibre.s, 6 euros.

Nous connaissons tous ces mélanges étonnants d’émotions que la vie place en nous et nos œuvres, et quand le tragique survient, cette acrobatie à vivre la désolation tout en étant du côté de la vie. Laurence Bourgeois est sur ce fil, et tente ici le plomb et l’or, le tissage qui réunit ; elle coule le tragique dans la saveur des mots, leur allant, leur suspens, leur moelleux. Ils se lient aux images d’Ellie Davies – une forêt qui prend l’arbuste sous son aile et une clairière enchantée comme une matrice… Une enfance,une famille apparaissent entre les branches.
Ecrire permet de dévorer ce qui nous dévore, disait Paul Gadenne. Au-delà, cela permet – malgré tout – de célébrer la vie et la beauté, les liens qui nous constituent, des joies profondes qui continuent de vivre en nous. Ici, une forme les manifeste, son charme, nourri des mystères, en nous les prolonge.

« l’eau de l’arbre
aux yeux de l’enfant
à peine né
encore collés de sève
sous l’écorce d’un frère »

commander le livret…
https://www.editions-latetalenvers.com

Noée Maire >  Djuru de Balaké Sissoko, qui a invité dans son album la chanteuse Camille, Feu Chatterton, Piers Faccini, etc.

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crédits photo : Michel Durigneux, X, Jean-Marc Barrier
merci à Solène pour la technique !
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

Les arpenteurs poétiques – Emily Dickinson / Dominique Fortier

Les arpenteurs poétiques – Emily Dickinson / Dominique Fortier

Diffusion : Jeudi 22 avril 2021 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 25 avril 2021 à 11h
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une émission préparée par Vincent Alvernhe
avec la participation de Noée Maire, Coralie Poch et Serge 
Vaute-Hauw
et Elizabeth Boquet pour la voix anglaise (américain)

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> Emily Dickinson / Dominique Fortier 
>
halte poétique ‘des étoiles et des chiens, 76 inconsolés’ : Emily Dickinson
textes de Thomas Vinau, une halte proposée par Vincent Alvernhe.
> halte poétique ‘son-poème-son, par Serge Vaute-Hauw : Coralie Poch
> le petit marché, coups de cœur des arpenteurs
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Emily Dickinson / Dominique Fortier

En 2020 a paru aux éditions Grasset, un livre de Dominique Fortier, Les villes de papier sous-titré Une vie d’Emily Dickinson. Une chance pour replonger dans l’univers de cette immense poète. Nous vous proposons ici de croiser ce livre etles poèmes d’Emily Dickinson.
« à partir des lieux où Emily vécut (…), Dominique Fortier a imaginé sa vie (…). D’âge en âge, elle la suit et tisse une réflexion d’une profonde justesse sur la liberté, le pouvoir de la création, les lieux que nous habitons et qui nous habitent  en retour. » (4e de couverture du livre)

Se répondent donc deux voix, plus celles des lecteurs, plus la voix américaine d’Elizabeth Boquet (que nous remercions) pour essayer modestement de rendre compte des textes d’Emily « dont la grâce saccadée n’a d’égale que celle des proses cristallines de Rimbaud » (Christian Bobin).

« C’est dans cette exquise répétition des choses, dans ce temps suspendu, qu’elle arrive, par éclairs, à saisir ce que murmure l’herbe et ce que souffle le vent. Il n’y a pas d’autre moyen de s’arrêter que de tourner exactement au même rythme que la Terre qui tournoie autour du Soleil, et de s’abandonner à ce vertige. » Elle se réveille souvent pour écrire les lettres qu’elle n’a pas pu rédiger pendant la journée. Elle compose des missives de dix, huit, sept lignes, infiniment légères, comme si elles étaient destinées à voyager à la patte d’un moineau.

Les villes de papier, une vie d’Emily Dickinson de Dominique Fortier
https://www.youtube.com/watch?v=LuhrlMOv7vc

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Dominique Fortier

C’est dans cette exquise répétition des choses, dans ce temps suspendu, qu’elle arrive, par éclairs, à saisir ce que murmure l’herbe et ce que souffle le vent. Il n’y a pas d’autre moyen de s’arrêter que de tourner exactement au même rythme que la Terre qui tournoie autour du Soleil, et de s’abandonner à ce vertige. » Elle se réveille souvent pour écrire les lettres qu’elle n’a pas pu rédiger pendant la journée. Elle compose des missives de dix, huit, sept lignes, infiniment légères, comme si elles étaient destinées à voyager à la patte d’un moineau.

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 poèmes d’Emily Dickinson
Emily Dickinson, poésies complètes, traduction Françoise Delphy

Nuits Sauvages —Nuits Sauvages !
Si j’étais avec toi
Ces nuits sauvages seraient
Notre luxe !
Futiles – les vents –

Pour un Cœur dans le port –
Finie la Boussole –
Finie la Carte !

Ramant dans l’Éden –
Ah – la Mer!
Si je pouvais jeter l’ancre –cette nuit

– En toi ! 

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C’était un Jour apparemment tranquille –
Rien de mal sur la terre ni dans le ciel –
Jusqu’à ce qu’à la fermeture du soleil
Se glissât égaré un Rouge accidentel
Une Teinte baladeuse, aurait-on dit
À l’ouest de la Ville –

Mais quand la Terre commença à bailler
Et que les Maisons disparurent en un rugissement
Et que la Nature Humaine se cacha
Nous comprîmes par l’Effroi
Comme les témoins de la Dissolution
Le Coquelicot dans le Nuage –

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Elizabeth Boquet


Poète belge-américaine, Elizabeth Boquet enseigne l’anglais
et traduit de français en anglais entre Caux et Lausanne.
Plus de trente de ses poèmes en anglais ont été publiés
dans diverses revues littéraires.
Son premier recueil de poésie, Galoshes, a été publié
en octobre 2020.

www.elizabethboquet.com

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musique de l’émission
Brian Eno, Thursday Afternoon
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halte poétique « des étoiles et des chiens, 76 inconsolés »
Emily Dickinson

Vincent nous fait partager des portraits très enlevés et inspirés écrits par Thomas Vinau (éditions le Castor Astral). Une galerie de portraits d’artistes décalés, à la vie et au destin hors du commun. Ces textes d’hommage mêlent poésie du quotidien, souffle lyrique et humour. Vincent Alvernhe lie les textes à des extraits musicaux… Après le succès des 76 clochards célestes… ou presque, Thomas Vinau revient avec sa suite très attendue : Des étoiles et des chiens, 76 inconsolés – des portraits d’artistes décalés, abîmés, des inconsolés qui nous consolent. Ces destins extraordinaires sont présentés avec la sensibilité de Thomas Vinau, qui mêle fulgurance et écriture de l’intime. Ce sont des portraits teintés d’une poésie du quotidien, oscillant entre les caresses et les crocs, qui donne envie d’en savoir toujours plus sur ces artistes

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halte poétique « son-poème-son »
Coralie Poch

Coralie Poch écrit des poèmes, son recueil Le bruit des cailloux
a été publié par La voix du poème en 2015.
Elle enseigne le français à Lodève, et verra cet automne 2021
naître son prochain recueil aux éditions la tête à l’envers.
Serge Vaute-Hauw nous la fait découvrir dans une ambiance
sonore qu’elle a choisie.

elle se tient là
la moi
à l’affut
dans sa robe presque oubliée
au milieu de ce qui va venir
avec les biches et les heures libres
ses pulls recouvrent presque l’hiver
je la laisse partir, la rivière avec mon lit
je marche sur les bois morts, les cornes cassées
la mue des vêtements qu’on enterre ou qu’on brûle après qu’on a laissé mourir l’amour en soi
un jour on se réveille :
le ciel n’est plus le même

le même n’est plus le ciel
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le petit marché

Noée Maire :
Le fascinant roman L’ancêtre de Juan Jose Saer nous immerge dans le récit et les réflexions de son narrateur du XVIe siècle revenant sur les événements de sa vie. A l’âge de 15 ans, une tribu amérindienne du Rio de la Plata l’a accueilli en son sein après avoir massacré tous les membres de l’équipage des trois vaisseaux les ayant menés jusque dans ces contrées sauvages. Les descriptions des paysages sont d’ailleurs extraordinaires, et la langue précise et évocatrice de Saer se fait profonde pour les nombreux passages réflexifs du livre.
un extrait :
« La petite lumière ténue qu’ils portaient en eux et qu’ils parvenaient à grand peine à maintenir allumée éclairait, malgré sa fragilité, de ses reflets changeants, le cercle incertain et obscur qu’était l’extérieur et qui commençait à leurs propres corps. Le vaste ciel ne les abritait pas, tout au contraire il dépendait d’eux pour pouvoir déployer, sur cette terre nue, sa fixité étoilée. »

 

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merci à Solène pour la technique !merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

Les arpenteurs poétiques – Cédric Demangeot

Les arpenteurs poétiques – Cédric Demangeot

Diffusion : Jeudi 25 mars 2020 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 28 mars 2020 à 11h
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une émission préparée par Dani Frayssinet
avec la participation de Noée Maire, Laurence Bourgeois, Vincent Alvernhe et Jean-Marc Barrier

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> Il paraît qu’antimatière, de Cédric Demangeot
>
halte poétique ‘je te poème’ : Quine Chevalier
une halte proposée par Jean-Marc Barrier.
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Les arpenteurs poétiques – Le souci de la terre

Les arpenteurs poétiques – Le souci de la terre

Diffusion : Jeudi 25 février 2021 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 28 février 2020 à 11h
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une émission préparée par Laurence Bourgeois
avec la participation de Noée Maire, Vincent Alvernhe et Jean-Marc Barrier

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> Le souci de la terre, nouvelle traduction des Géorgiques de Virgile par Frédéric Boyer
>
halte poétique ‘des étoiles et des chiens, 76 inconsolés’ : Colette Magny
textes de Thomas Vinau, une halte proposée par Vincent Alvernhe.
> halte poétique ‘les échappées obliques’, par Laurence Bourgeois :
Natura morta 1920 de Giorgio Morandi, et poèmes de Philippe Jaccottet
> le petit marché, coups de cœur des arpenteurs
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Le souci de la terre

nouvelle traduction des Géorgiques de Virgile
par Frédéric Boyer, aux éditions Gallimard

À l’automne en plein confinement je découvre ce livre,  intriguée par son titre « le souci de la terre », une traduction d’un texte ancien, les géorgiques de Virgile.
Le nom du traducteur Frédéric Boyer m’invite à ouvrir le livre . J’avais déjà consacré une émission à sa traduction des sonnets de Shakespeare en février 2016. Cet homme poète, écrivain, éditeur me touche par son humanité, sa bienveillance  et une nouvelle fois sa traduction vient bouleverser l’accueil  du texte qui entre étrangement en résonance avec nos préoccupations contemporaines

Cantique à la terre vivante ,sur les apparitions et les disparitions qui rythment le vivant «Le souci de la terre » rayonne, surtout à notre époque où le care est au centre de bien des investigations philosophiques, et où la terre apparaît comme le sujet dont nous devons réapprendre à nous soucier.

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un extrait

Quoi faire pour le bonheur des champs
Sous quelle étoile la terre retourner, Mécène
Et aux ormeaux attacher les vignes comme il faut
Quel souci des vaches
Quel entretien pour obtenir les troupeaux
Et pour les abeilles rares quelle expérience
C’est ici mon chant qui commence

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un autre extrait

La laine est ton souci ? Commence par oublier les bois rugueux, bardanes et plantes épineuses
Fuir  les pâturages fertiles et choisir aussitôt des troupeaux blancs à poils doux
Oui c’est par le don d’une laine blanche comme neige…que Pan dieu d’Arcadie t’a attrapée, lune,
en te trompant par ses appels dans les grands bois . Et tu n’as pas repoussé qui t’appelait

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Frédéric Boyer


une lecture
de Frédéric Boyer,
sous l’éclat des flèches
à la Maison
de la poésie
de Paris
en décembre
2020…
https://www.youtube.com/watch?v=Ig_zH2E26Xs&ab_channel=MaisondelaPo%C3%A9sie

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musiques de l’émission

Clara Ysé, Mama
Léonard Cohen, Happens to the Heart
Alain Bashung, Apiculteur
Clou, jusqu’ici tout va bien
Robert Rich & Brian Lustmord,  delusion fields Album (Stalker)
Robert Rich, Hidden Refuge
Alva Noto, A forest
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halte poétique « des étoiles et des chiens, 76 inconsolés »
Colette Magny  

Vincent nous fait partager des portraits très enlevés et inspirés écrits par Thomas Vinau (éditions le Castor Astral). Une galerie de portraits d’artistes décalés, à la vie et au destin hors du commun. Ces textes d’hommage mêlent poésie du quotidien, souffle lyrique et humour. Vincent Alvernhe lie les textes à des extraits musicaux…

Après le succès des 76 clochards célestes… ou presque, Thomas Vinau revient avec sa suite très attendue : Des étoiles et des chiens, 76 inconsolés – des portraits d’artistes décalés, abîmés, des inconsolés qui nous consolent. Ces destins extraordinaires sont présentés avec la sensibilité de Thomas Vinau, qui mêle fulgurance et écriture de l’intime. Ce sont des portraits teintés d’une poésie du quotidien, oscillant entre les caresses et les crocs, qui donne envie d’en savoir toujours plus sur ces artistes

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halte poétique « les échappées obliques »
Giorgio Morandi : Natura Morta 1920 | poèmes de Philippe Jaccottet

Laurence Bourgeois propose une escapade visuelle
et poétique un peu particulière :
percevoir par les ondes, en aveugle une œuvre picturale
et tout proches, des poèmes, en lumière obliqu

Natura Morta 1920 de Giorgio Morandi

poème de Philippe Jaccottet :

Il y a longtemps que je cherche à vivre ici, dans cette chambre que je fais semblant d’aimer, la table, les objets sans soucis, la fenêtre ouvrant au bout de chaque nuit d’autres verdures, et le cœur du merle bat dans le lierre sombre, partout des lueurs achèvent l’ombre vieillie.
J’accepte moi aussi de croire qu’il fait doux, que je suis chez moi, que la journée sera bonne.
Il y a juste, au pied du lit, cette araignée (à cause du jardin), je ne l’ai pas assez piétinée, on dirait qu’elle travaille encore au piège qui attend mon fragile fantôme

Un essai par Florence Trocmé  sur les relation entre le peintre et le poète
https://www.maulpoix.net/morandi.html

Un livre : Philippe Jaccottet, Le Bol du pèlerin (Morandi), Genève, La Dogana, 2001 

et les musiques : Udu drum sound, koshi chimes & tibetan sound bowls
Clara Yse, le monde s’est dédoublé

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le petit marché

Noée Maire : Les villes de papier, de Dominique Fortier, éditions Alto, Québec.
Dominique Fortier a écrit Les Villes de papier. Une vie d’Emily Dickinson – et remarquez qu’il s’agit d »une vie » et non pas de « la vie » de la célèbre poète américaine, qui nous échappe forcément … alors pourquoi pas le pari de l’invention pour combler les trous de l’histoire officielle ? L’auteure québécoise s’est lancée dans cette aventure avec talent. Son livre qui a gagné le prix Renaudot essais 2019, de fait inclassable, est empreint de poésie.

> Jean-Marc Barrier : L’arbre de nerfs IX et X, Naxos, de Lara Dopff, éditions Phloème

Faisons un voyage, marchons dans les mots et la rêverie de Lara Dopff, il faut lire cette suite de carnets qui gardent typographiquement la présentation des manuscrits, écrits sur les chemins, et pour ce recueil, à Naxos. C’est une poésie du corps, du ressenti de la nature et une exploration verbale du plus authentique de l’être, le parler nu de ce qui nous étonne, rejoint, émeut. Commander ou voir plus en détail le livre :
http://www.editionsphloeme.fr/de-langue-française/oeuvres/l-arbre-de-nerfs-carnets-viii-ix-x-ελλάδα-grèce/

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merci à Solène pour la technique !
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

Les arpenteurs poétiques – Federico García Lorca

Les arpenteurs poétiques – Federico García Lorca

 
Diffusion : Jeudi 28 janvier 2021 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 31 janvier 2021 à 11h
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une émission préparée par Coralie Poch
avec la participation de Laurence Bourgeois, Serge 
Vaute-Hauw et Alexandre Desloir (voix espagnole)

sommaire
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> Federico García Lorca
>
halte poétique ‘Des étoiles et des chiens, 76 inconsolés’ : Tricky
textes de Thomas Vinau, une halte proposée par Vincent Alvernhe.
> halte poétique ‘les échappées obliques’, par Laurence Bourgeois :
Jean Dubuffet : La porte au chiendent, avec des poèmes de Eugène Guillevic
> halte poétique ‘le petit marché’, les coups de cœur des arpenteurs.
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Federico García Lorca

Je me souviens de Grenade, de la lune, des vieux qui promènent leurs ânes dans le soleil ou l’inverse. Et je me souviens de Lorca, de l’enfant intimidée et fascinée que j’étais devant les affaires du poète, devant ses poèmes manuscrits dans sa maison de Huerta de San Vicente. 
J’ai 18 ans, je suis dans un petit village blanc près de Grenade, je me souviens de ce vieil homme qui n’avait plus de voix, de son corps prostré autour
 de la table, éteint presque. En parlant, je lui glisse que j’aime la poésie et Lorca. Je me souviens alors, de ses yeux qui soudain s’éclairent, il se lève et
qui me déclame des poèmes entiers de Lorca avec sa voix presque éteinte, éraillée comme une pierre.
Je me souviens comme c’était beau, la poésie offerte, inattendue, la poésie vivante autour de la table, au milieu des verres de vin.     Coralie Poch

Lorca était poète et dramaturge mais il était aussi peintre, pianiste et compositeur. Passionné de musique et particulièrement de Flamenco, il se lie d’amitié avec Manuel de Falla. Ensemble il créent le premier concours de Canto Jondo de Grenade. Et plus tard il crée La Barraca, une troupe de théâtre ambulant dont la mission était de faire des tournées dans les campagnes pour diffuser le théâtre classique espagnol aux plus déshéritées. Lorca, c’est vraiment le poète du peuple. Parce que sa poésie parle du peuple, et parce qu’elle puise sa source profonde dans le canto jondo, le flamenco pur, le chant des origines. Son recueil, le plus connu, El romancero gitano, célèbre les gitans qui sont aux yeux de Lorca : « ce qu’il y a de plus élevé, de plus profond, de plus aristocratique dans mon pays, de plus représentatif de sa manière et ce qui conserve la braise, le sang et l’alphabet de la vérité andalouse et universelle »
A 22 ans, Lorca plonge dans une dépression liée à son homosexualité qu’il n’ose pas révéler à ses amis et sa famille. Quelques années plus tard, il quitte l’Espagne pour l’Amérique. Là-bas il écrit son recueil Poète à new York.
Six ans après son retour en Espagne, en juillet 1936, la guerre civile éclate. Lorca, depuis toujours antifasciste, se réfugie chez un ami poète où il se pensait en sécurité. Il s’y fait arrêter. Il est fusillé le 19 août.

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un poème  

Je n’ai rien voulu
Rien voulu te dire.
J’ai vu dans tes yeux
Deux jeunes arbres fous
De brise, de rire et d’or,
Qui remuaient.
Je n’ai rien voulu
Rien voulu te dire.

No quise.
No quise decirte nada.
Vi en tus ojos
dos arbolitos locos.
De brisa, de risa y de oro.
Se meneaban.
No quise.
No quise decirte nada. 

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musiques  

1 – Titi Robin, Taqsim y martinetes  
2 – Estrella Morente – SOLEA
https://www.youtube.com/watch?v=U9iw1gMVoO0 

3 – Asturias, Juan Quesada
https://www.youtube.com/watch?v=jsqhS3OoDSY
4 – Gustavo Santaolalla. Babel.
https://www.youtube.com/watch?v=uvdzavGmZww
5- Babel Cumbria sobre el Rio
6- Amparo Lagares Verde que te quiero verde
7- Camaron de la Isla, La leyenda del tiempo.
8 – Jean Ferrat – Federico Garcia Lorca

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halte poétique « des étoiles et des chiens… 76 inconsolés » 
Tricky

Vincent nous fait partager des portraits très enlevés et inspirés écrits par Thomas Vinau (éditions le Castor Astral). Une galerie de portraits d’artistes décalés, à la vie et au destin hors du commun. Ces textes d’hommage mêlent poésie du quotidien, souffle lyrique et humour. Vincent Alvernhe lie les textes à des extraits musicaux…

Des étoiles et des chiens… 76 inconsolés, de Thomas Vinau – des portraits d’artistes décalés, abîmés, des inconsolés qui nous consolent. Ces destins extraordinaires sont présentés avec la sensibilité de Thomas Vinau, qui mêle fulgurance et écriture de l’intime. Ce sont des portraits teintés d’une poésie du quotidien, oscillant entre les caresses et les crocs, qui donne envie d’en savoir toujours plus sur ces artistes

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halte poétique « les échappées obliques »
Jean Dubuffet : La porte au chiendent | Eugène Guillevic, poèmes

Laurence Bourgeois propose une escapade visuelle
et poétique un peu particulière :
percevoir par les ondes, en aveugle une œuvre picturale
et tout proches, des poèmes, en lumière oblique.

La porte au chiendent
Jean Dubuffet, 1957, huile sur toile 189x 146 cm,
The Salomon R. Guggenheim Museum, Ney York, USA

 

 

 

 

 


Jean Dubuffet et le langage des murs

http://www.dubuffetfondation.com/expositions-tour.php?quelle_exposition=186&lang=fr

Dubuffet musicien
http://www.dubuffetfondation.com/focus.php?menu=37&lang=fr
http://www.franceculture.fr/emissions/latelier-du-son/semaine-art-jean-dubuffet-et-ses-experiences-musicales-feu-dyvan-etienne

Poème Guillevic
http://www.poemes.co/eugene-guillevic.html?page=2

musique : IL EST OÙ LE SAV ?, Suzanne
à voir : http://www.youtube.com/watch?v=Vn2GjrsyE8U

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halte poétique « le petit marché »

Coralie Poch > la revue Bouts du Monde

Serge Vaute-Hauw > D’étranges histoires rêvées par un livre
de Anne de Commines, Editions Unicité 2020.
http://www.editions-unicite.fr/auteurs/COMMINES-Anne-de/d-etranges-histoires-revees-par-un-livre/index.php
site de l’auteure : https://www.les-mots-arts-associes.fr/

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merci à Solène pour la technique !
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques