Les arpenteurs poétiques – Joséphine Bacon

Les arpenteurs poétiques – Joséphine Bacon

Diffusion : Jeudi 27 février 2025 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 2 mars 2025 à 11h
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

une émission préparée par Coralie Poch
avec la participation de Noée Maire, Vincent Alvernhe et Jean-Marc Barrier

sommaire
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
> Joséphine Bacon
> halte poétique ‘les échappées obliques’ : Véronique Matteudi / Michel Gendarme
> halte poétique ‘le petit marché’ 

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Joséphine Bacon

Joséphine est une poète innue originaire de Pessamit, née en 1947. Réalisatrice, conteuse et parolière, elle est considérée comme une autrice phare du Québec. Comme beaucoup d’enfants de son âge elle a été enlevée à sa parents à l’âge de quatre ans pour être élevée dans un pensionnat catholique. Toute sa vie, elle l’a passée à collecter les récits de ses aînés. Sa poésie porte en elle toute la sagesse de son peuple. Un peuple nomade, relié à la terre et à l’esprit des animaux. Joséphine Bacon dit souvent d’elle-même qu’elle n’est pas poète, mais que dans son cœur nomade et généreux, elle parle un langage rempli de poésie où résonne l’écho des anciens qui ont jalonné sa vie. Tous ses recueils sont publiés aux édictions Mémoires d’encrier dans une édition bilingue en français et en innu.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

deux poèmes 

Ma vie me parle
D’où arrives-tu ?
Je ne te vois plus sur la terre
je ne t’entends plus quand tu rêves
j’ai perdu tes traces
où sont passés 
les chemins de portage ?
On dévie tes rivières,
les lacs crient et t’invitent à les secourir 

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

nous sommes rares
nous sommes riches
comme la terre nous rêvons

Les ancêtres m’ont dit :
« Ton âme a rêvé bien avant toi.
Ton cœur a entendu la terre. »

 Joséphine Bacon, Bâtons à message 

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

bibliographie

Recueils entendus pendant l’émission :
Bâtons à message / Tshissinuashitakana, Mémoire d’encrier, 2009.
Un thé dans la toundra / Nipishapui nete mushuat, Mémoire d’encrier, 2013
Uiesh – Quelque part, Mémoire d’encrier, 2018.
Joséphine Bacon, Kau Minuat – Une fois de plus, Mémoire d’encrier, 2023, 136 p. 

Autres recueils de poésie :
Joséphine Bacon et José Acquelin, Nous sommes tous des sauvages, Mémoire d’encrier, 2011.
Joséphine Bacon et Laure Morali (dir.), Nin Auass / Moi l’enfant, Mémoire d’encrier, 2021, 353 p.
(ISBN 9782897126919, 9782897126933 et 9782897126926)

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

documentaire consacré à Joséphine Bacon

Je m’appelle humain réalisé et écrit par Kim O’bomsawin, Canada, Québec, 78 minutes
Vous avez aussi entendu un extrait de Joséphine à La fabrique culturelle
https://www.youtube.com/watch?v=CTzGVvj8IXs

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Musiques

Soda – Cinématic orchestra  https://www.youtube.com/watch?v=SA8q-9X1cdk
Jeremy Soule – Toundra  https://www.youtube.com/watch?v=hCPOPQVajWQ
Alela Diane / Oh! My Mama  https://www.youtube.com/watch?v=b3lxA6iK65I
Hania Rani / Glass  https://www.youtube.com/watch?v=mneDuKb3BT8
Thierry Bleton – Elf forest   https://www.youtube.com/watch?v=biYT8fKDdVg
Send Us to the mountains / Siika  https://www.youtube.com/watch?v=JQpqrZZ0oCQ
Andrew Bird – Epilogue  https://www.youtube.com/watch?v=lBasrOS8rnE

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

halte poétique « les échappées obliques » 
Véronique Matteudi / Michel Gendarme

Tisser l’avenir, dessin à la mine de plomb, 297 x 420 mm
Site de l’artiste Véronique Matteudi : https://www.matteudi.com/

En écho, des poèmes de Michel Gendarme, Les poèmes arrangés, éditions Sinope.

Sa poésie parle de ce qui est en lisière, de ce qui peut être vu depuis un refuge, du point de vue d’un être indéfini, caché, par besoin, par survie
Son refuge est une forêt dans laquelle il enfouit sa vie, dans laquelle il s’enfuit, de laquelle il ne peut s’enfuir vraiment.

Poème 19

allongé je regarde le ciel venir établir l’ordre je croyais que la terre elle allait vite si
vite quand le vent et ça filait dans le ciel les nuages ils défilaient si vite sans bruit le
vent si mais les nuages non ils imitaient les sons des songes m’emmenaient loin dans
la terre à l’intérieur(e)

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Musiques

> Mali Sajio, Ballaké Sissoko et Ludovico Einaudi
> I Inside the Old Year Dying, PJ Harvey

avec les voix de Laurence Bourgeois, Coralie Poch et Noée Maire
à la technique Solène…
Vous pouvez retourver les échappées obliques sur Radio Transparence
www.radio-transparence.org/acceuil/categories/les-echapees-obliques 

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

halte poétique ‘le petit marché‘  Les coups de cœur des arpenteurs…

Coralie évoque la leçon inaugurale de Wajdi Mouawad au collège de France : « L’ombre en soi qui écrit »
https://www.college-de-france.fr/fr/agenda/lecon-inaugurale/ombre-en-soi-qui-ecrit/ombre-en-soi-qui-ecrit

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

merci à Solène pour la technique
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

Les arpenteurs poétiques – Ritta Baddoura

Les arpenteurs poétiques – Ritta Baddoura

 

Diffusion : Jeudi 23 janvier 2025 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 26 janvier 2025 à 11h
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

une émission préparée par Noée Maire
avec la participation de Vincent Alvernhe et Jean-Marc Barrier

sommaire
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
> Ritta Baddoura
> halte poétique ‘je te poème’ : José Manuel de Vasconcelos
> halte poétique ‘le petit marché’ 

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ritta Baddoura

« Parfois pour nous comprendre nous joignions nos langues et mêlions nos salives et nos souffles et donnions à l’autre un peu des mots qui manquent à sa phrase et du sens qui manque au baiser

Les mots que tu ajoutais et ôtais à ma bouche n’étaient pas des mots mais ton corps que tu prolonges

Défaire tout cela c’est prendre le risque qu’il ne reste que des lettres et qui sait dans quelle langue elles sont écrites »

Ritta Baddoura, autrice libanaise d’expression française, vit en France depuis 2008.
Née en 1980, elle a vécu la guerre durant son enfance puis jeune adulte. Elle a commencé à écrire très tôt, en même temps qu’elle se nourrissait des livres de la bibliothèque de ses parents et qu’elle grandissait trop vite sous les bombardements ; en 2006 c’est son blog de poésie « Ritta parmi les bombes » qui l’a fait connaître. Elle pratique aussi la danse, la peinture et la musique et relie ces arts dans ses lectures-performances poétiques. Dans ses textes parfois surréalistes – en particulier le premier, Parler étrangement, qui a reçu le prix Max Jacob dans la catégorie « découverte » – le danger et la violence rôdent derrière la douceur.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

bibliographie

Étoiles d’araignée, Mokhtarat,
La naissance du dé, Dar An-Nahan
Ritta parmi les bombes, Londres/San Francisco/Beyrouth, Dar al-Saqi

Ritta Baddoura et Randa Mirza,
Ici désert : des rives du Niger au large du Ténéré, Dergham

et les trois recueils cités :

Parler étrangement, Amay, L’arbre à paroles
Arisko Palace, Barjols, Pleine Page
Désaltère, L’arbre à paroles

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

un poème  

Peur de rien.
De presque rien.
Rien de ce qui pourrait arriver ne me fait peur.
Tout ce qui me fait peur vient de l’intérieur.
Une petite fille
me tire vers hier.
Je marche à reculons. Je me trouve au cinéma et lève la tête.
Je les distingue debout en équilibre sur la rampe.
Certainement ils vont vaciller.
Des peuples entiers venus de tous les côtés de la mer. Les
mains vides ou chargés d’animaux d’armes de machines et
d’arbres de toutes sortes. En équilibre sur la rampe ils sont
impatients. La petite aussi se tient tout là-haut.
Elle a perdu ses parents dans le désordre.
Et son prénom et
son âge.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Musiques

« Se b’e Ard », Beirut and Beyond https://www.youtube.com/watch?v=JiL7PAU4Ze8&list=OLAK5uy_m9vIsVn7Mi0xP9bQ34Se0pBqVCC5IdFrY&index=8
Naïssam Jalal, « Etrange Samaaï » https://www.youtube.com/watch?v=XMKmSz5PTl0&list=PLvzO4EGXLBBtIxNgyyt1yf24P555YKQTM&index=29
Bachar Mar-Khalifé – Chaffeh Chaffeh – live session feat Lynn Adib https://www.youtube.com/watch?v=JL2jbMD8KMo
Bachar Mar Khalifé « Distance » https://www.youtube.com/watch?v=8V2JMYoEfPE
« Mouji », Beirut and Beyond https://www.youtube.com/watch?v=jbC_DqmfNBM&list=OLAK5uy_m9vIsVn7Mi0xP9bQ34Se0pBqVCC5IdFrY&index=5
Volodymyr Antoniv – clarinet and electronics Live @ Manhattan gallery
https://www.youtube.com/watch?v=WcdbWKy9sW4&list=PLwf-ptcNI11GPLWsw2-WWii9w67HOlVGR&index=3
Beirut, « Nantes » https://www.google.com/search?client=ubuntu-sn&channel=fs&q=youtube+beirut+nante#fpstate=ive&vld=cid:717fc016,vid:PCkT4K-hppE,st:0

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

halte poétique ‘je te poème‘ :
José Manuel de Vasconcelos

Jean-Marc Barrier a rencontré José Manuel de Vasconcelos à Sète durant le festival Voix vives en été 2024.
Cette brève rencontre nous permet de découvrir l’homme et le poète, quelques-uns de ses poèmes et d’avoir quelques indications sur sa pratique d’écriture…

Né à Lisbonne en 1949, il est poète, essayiste, critique littéraire et traducteur. Il a participé à des congrès, colloques et rencontres littéraires au Portugal et dans d’autres pays. Il a traduit des poètes tels que Lorca, Montale, Saba et Valéry. Il a organisé des anthologies, notamment une sur le futurisme italien. Il est vice-président de l’Association des Écrivains Portugais, membre du PEN Club portugais et de l’Association portugaise des critiques littéraires. Collaborateur à l’Osservatorio Permanente Sugli Studi Pavesiani Nel Mondo, il a publié plusieurs essais sur Cesare Pavese en Italie. Ses poèmes ont été traduits en treize langues.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

un poème

le livre fermé

Il y avait un insecte mort quand j’ouvris le livre
écrasé entre le blanc d’une page
et un mot illisible sur la page suivante
Je secouai la poussière qui fut vie et regardai la tache
brève qui en resta comme une marque
Celui qui écrivit le livre eut depuis longtemps la chance de l’insecte
et moi, son lecteur, j’attends
qu’un autre livre se ferme et me laisse dans les bras
d’une phrase intransitive

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

halte poétique ‘le petit marché‘  Les coups de cœur des arpenteurs…

Noée nous parle du groupe Beirut et nous fait entendre un extrait d’un album…
sur Arte : https://www.arte.tv/fr/videos/118657-000-A/beirut/

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

merci à Solène pour la technique
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

Les arpenteurs poétiques – Camille Readman-Prud’homme

Les arpenteurs poétiques – Camille Readman-Prud’homme

 

Diffusion : Jeudi 26 décembre 2024 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 29 décembre 2024 à 11h
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

une émission préparée par Vincent Alvernhe
avec la participation de Coralie Poch, Noée Maire et Jean-Marc Barrier

sommaire
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
> Camille Readman-Prud’homme
> halte poétique ‘les échappes obliques’ : Hokusai et Anja Utler
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Camille Readman-Prud’homme

« J’avais le désir de mettre le doigt sur des choses tellement petites qu’il serait impossible de
les qualifier de péripéties mais qui pourraient peut-être faire des poèmes. » 

Camille Readman-Prud’homme parvient à nous transmettre les émotions présentes dans ce qui parfois préférerait se taire. Les silences, les gênes, les moments où les choses à dire s’éloignent.

Une conversation sur soi qui garde sa lucidité en s’ouvrant au monde.

Camille Readman-Prud’homme est née en 1989 à Montréal. Son livre Quand je ne dis rien je pense encore aux éditions L’Oie de Cravan a reçu le prix de libraires du Québec 2022 (catégorie poésie). 

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

un poème  

tu es à discuter avec quelqu’un et tu découvres tout à coup que
tu parlais au vide, la 
personne est là mais ce n’est plus qu’un corps.
on a quitté ce que tu disais pour le ciel de tempête, pour le passant
qui
semble sorti d’une autre époque, pour l’odeur de pizza,
pour la chanson 
qui passe, on a quitté ton histoire pour écouter
ce que disent les gens qui ont haussé le ton, pour regarder l’heure,
pour répondre à un message, pour s’assurer de n’avoir rien manqué.
on ignore qu’on te blesse, tu poursuis mais sans élan. 

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Musiques

Always a Stranger par Tindersticks
The Sun of the Island par Peter Von Poehl et Marie Modiano
Sea of Love par Cat Power

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

halte poétique ‘les échappées obliques’ :
Hokusai et Anja Utler

avec les voix
de Laurence Bourgeois,
Coralie Poch
et Noée Maire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Hokusai, Chute de kirifuri,
gravure sur bois, 1831-1832
in Hokusai, Gian Carlo Calza, ed. Phaidon

En écho des poèmes de Anja Utler, Vouloir-Affluer, ed. Harpo &

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

un extrait

par la salive comme: précipité, ça bouillonne,
— un jet — ça frappe: de dessous
l’os hyoïde, crame tu crépites: perce, dis-tu,
comme il rougeoie ainsi : chaux fluatée
— dénudé — est: atteint — le soleil — si : anguleux
si : formellement transpercé dis-tu: vois
il darde il cuit: le brasille —
nourrit — un éclat traverse : déjà
la rosée : dans les fentes les grains scintillent,
sifflant, ainsi: ils baignent – apaisent –
l’œil

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Musique
Hania Rani, Esja
Rivers & Streams (Om alla Berg Och Backar), Mélissa Laveaux & Majiker

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Vous pouvez retrouver les échappées obliques sur Radio Transparence
www.radio-transparence.org/acceuil/categories/les-echappees-obliques

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

merci à Solène pour la technique
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

Les arpenteurs poétiques – Jaume Pont

Les arpenteurs poétiques – Jaume Pont

Diffusion : Jeudi 28 novembre 2024 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 1er décembre 2024 à 11h
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

une émission préparée par Jean-Marc Barrier
avec la participation de Coralie Poch, Noée Maire et Vincent Alvernhe

sommaire
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
> Jaume Pont
> halte poétique ‘je te poème’ : Maria João Cantinho
> le petit marché,
les coups de cœur des arpenteurs 

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Jaume Pont

Jaume Pont est un poète catalan, il est né à Lleida en 1947. Il fait partie de la génération de poètes qui se sont fait connaître à partir des années 1970, aux côtés de Miquel de Palol et de Josep Piera. Il a reçu en 2006 le prix le plus prestigieux de la poésie en catalan : le Prix Carles Riba, et en 2012 le Prix Virgile du Cénacle européen francophone.

Selon les mots de son traducteur François-Michel Durazzo, dans Nulle part, Jaume Pont  « creuse à la source du langage pour célébrer les noces du moi avec l’autre, celui des hommes et des bêtes, celui des éléments conjurés. Nul poète catalan n’avait à ce point tendu la corde du langage, sans céder à l’hermétisme. »

Les titres de ses recueils nous donnent quelques indices : Raison de hasard, Vol de cendres, Nulle part, Cantique d’ombres, Miroir de nuit profonde…

Une gravité semble régner sur ses poèmes, mais l’aventure est belle de le suivre dans la profondeur 
– et d’y trouver de l’audace, d’y sentir dans une langue fine la dynamique des transformations intérieures.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

> merci à Gérard Martin, François-Michel Durazzo et à Cécile Ouhmani pour les éléments qui ont aidé à cette émission.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

voir l’article : https://www.recoursaupoeme.fr/jaume-pont-miroir-de-nuit-profonde/

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

un poème  

à la source du ravin
se cache la clé qui t’ouvre mille portes.
Tant que les eaux ne seront pas claires,
                 ne bouge pas.

Cherche bien loin un abri, hors les murs,
la plante des pieds cousue à l’ombre
que jamais tu ne vois passer.
On t’appelle déjà du trou
où dort le bégaiement des Langues Coupées :
nenetremtremble pas, nenenebébébégaie pas,
une fée t’attend qui meurt d’amour pour toi,
à la source du ravin.

Ici commence le froid
consumé dans les yeux et la danse des pâtures stériles,
la terre où personne ne connaît ton nom.
Ici commence l’histoire de l’enfant
à l’oreille coupée.
l’enfant qui traverse
la flamme sans se brûler, le fou
qui fait des nœuds dans l’air,
et écrit cent dix-sept fois au tableau noir :

je est un autre je est un autre je est un autre
je est un autre je est un autre je est un autre.

Il faut rêver debout
à la réserve indienne.
il faut rêver debout à la source du ravin.

(extrait de Nulle part, éditions L’étoile des limites)

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

les éditions L’étoile des limites

La création de L’Étoile des limites remonte à 1985.
Son nom provient du premier ouvrage publié, Le Solitaire des Ardennes, réédition d’un court roman de chevalerie du début du XIXe siècle. Dans la forêt ardennaise, où se situe l’action, il est en effet question d’un lieu, en forme d’étoile, dont chacune des branches est un chemin. Ce lieu imaginaire devient alors le symbole de la maison : un lieu d’édition à la croisée des hauts sentiers de l’écriture.
Le logo a été créé par le peintre Philippe Marie et apparaît en vignette de couverture sur chaque ouvrage depuis 2013.
Installée dans un premier temps dans les Ardennes, à Charleville-Mézières, L’Étoile des limites est, depuis 2013, située près de Figeac, dans le Lot.

Ont été édités par L’étoile des limites :

http://www.letoiledeslimites.com/

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

traduction François Michel Durazzo

Tous les poèmes de Jaume Pont lus dans l’émission ont été traduits par François-Michel Durazzo.
> Miroir de nuit profonde a obtenu Le Prix Mallarmé étranger de traduction en 2023 

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

halte poétique ‘je te poème’ :
Maria João Cantinho

Jean-Marc Barrier a rencontré la poète portugaise au festival Voix vives de Méditerranée en Méditerranée à Sète en juillet 2024.
Dans une conversation impromptue, elle nous livre quelques poèmes et quelques clés de son écriture.

Maria João Cantinho est née à Lisbonne, en 1961. Pendant l’enfance a vécu en Angola et a retourné après le 25 Avril de 1974 à Portugal. A etudié Philosophie et a soutenu son doctorat en Philosophie contemporaine à l’université Nouvelle de Lisbonne. A écrit des romans, essais et poésie. Elle a gagné le prix Glória de Sant’Anna avec son livre «O Ínfimo» (poésie) et le prix PEN Club pour son essai Walter Benjamin: Melancolia e Revolução. Elle est publié en beaucoup de revues de poésie portugaise et étrangères (Italie, Roumanie, Hongrie, France, Espagne, États Unis) et est critique littéraire. Elle a publié récement Avant Cela il y avait l’ombre (France, éditions Jacques-André). Est coordinatrice d’une revue online, «Revista Caliban». Membre du PEN Club Portugais et de l’Association de Critiques Littéraires portugaise.

bibliographie complète : https://pt.wikipedia.org/wiki/Maria_Jo%C3%A3o_Cantinho

son livre le plus récent : https://www.jacques-andre-editeur.eu/auteur/2954/

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

un poème  

Quand les mots se refusent à ton joug
rien ne reste, en vérité,
si ce n’est cette volonté sourde, impérative,
de faire imploser les limites,
la clôture du mal, qui t’interdit le chant.

Reviens en arrière, poursuis le fil secret,
la magie qui se tient dans chaque nom, en épelant
la vie, l’incendie qu’il y a dans les êtres
que tu regardes et que tu veux appeler.

Le langage, alors, te fait balbutiement,
t’emporte jusqu’à l’impondérable de cette lumière
qui reluit, dans l’intime de chaque être?

célébration secrète,
et qui n’appartient qu’au silence.

 

(extrait de Avant cela il y avait l’ombre,
éditions Jacques André, traduction Cecilia Basílio)

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

halte poétique ‘le petit marché’

les coups de cœur des arpenteurs…

Vincent : Anybody par Porridge Radio sur l’album Clouds in the Sky They Will Always be There for me
à écouter-voir sur Arte concert
https://www.youtube.com/watch?v=TCJd9lrymmo

Noée : Vivant parmi les vivants, un film de Sylvère Petit, bientôt sur Arte
https://www.lesfilmsdici.fr/fr/en-production/5281-vivant-parmi-les-vivants.html

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

merci à Solène pour la technique
merci aux éditions L’étoiles des limites et à Gérard Martin pour leur aide
merci à Cécile Ouhmani pour son commentaire sur l’œuvre de Jaume Pont
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

Les arpenteurs poétiques – Sonate d’automne

Les arpenteurs poétiques – Sonate d’automne

Diffusion : Jeudi 24 octobre 2024 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 27 octobre 2024 à 11h
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

une émission préparée
par Noée Maire, Coralie Poch, Jean-Marc Barrier et Vincent Alvernhe

sommaire
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
> Sonate d’automne
Vincent Alvernhe > Camille Readman Prud’homme
Noée Maire > Keki N. Daruwalla, Kama Das et Arun Kolaktar
Jean-Marc Barrier > Thierry Pérémarti
Coralie Poch > Gabrielle Filteau, Hortense Raynal et Clara Ysé
> Le petit marché
les coups de cœur des arpenteurs
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Sonate d’automne
poèmes aimés des arpenteurs

Une émission un peu différente, où chaque arpenteurs capte ce qui lui chante, qu’il a envie de partager.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Vincent Alvernhe

Camille Readman Prud’homme, née à Montréal en 1989.
un extrait de son recueil : Quand je ne dis rien je pense encore aux éditions L’Oie de Cravan à Montréal.
Elle dit : « J’avais le désir de mettre le doigt sur des choses tellement petites qu’il serait impossible de les qualifier de péripéties mais qui pourraient peut-être faire des poèmes. »
un extrait :
tu vois dans les contours des enfermements.
ta peau te clôture.
quand tu te brûles ou te coupes tu crois t’échapper un peu.
musiques :
Thunderbird Road par Robin Guthrie
All The World Is Green par Tom Waits

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Noée Maire

Je ne connaissais pas la poésie indienne et c’est donc avant tout par curiosité que j’ai emprunté l’anthologie Un Feu au cœur du vent, Trésor de la poésie indienne, des Védas au XXI siècle (nrf Gallimard). Les trois poètes sélectionnés pour l’émission, Keki N. Daruwalla (1937-2024), Kamal Surayya, (1934-2009) et Arun Kolatkar (1932-2004) ont principalement écrit en anglais dans une langue assez simple qui nous relie à leurs sentiments et à leur environnement – évidemment indien – de façon assez directe, parfois descriptive, et humoristique en ce qui concerne Arun Kolatkar.Et pour les accompagner, si la première musique est traditionnelle, les autres fusionnent l’Inde et Occident avec notamment les deux filles de Ravi Shankar, Anouska puis Norah Jones.

musiques :
Ganesh Kumar Kanjira Solo  
Anouska Shankar, Voice of the moon 
Blues Walk – Wynton Marsalis Quintet with Sachal Jazz Ensemble at Jazz in Marciac 2013 
Norah Jones Visions 

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Jean-Marc Barrier

Automne… Après avoir goûté les couleurs nouvelles, on retourne à l’intérieur, on fait un feu. Et justement, je vais partager avec vous un feu muet… Feu muet, c’est le titre d’un futur recueil de Thierry Pérémarti, l’ami américain, le poète, qui nous confie ces textes inédits.
Vous allez entendre, c’est une poésie de l’intériorité, Thierry Pérémarti fore dans les couches du langage pour aller au plus près de ce qui semble ne pouvoir être dit. C’est une écriture douce et obstinée, qui retire les gangues, dessine par les creux une part intime de l’être, proche de l’indicible. C’est une écriture qui n’a rien à prouver, qui affronte les limitations. Quelqu’un est là, proche, l’autre…
Ni solution, ni affichage : le signe d’une présence attentive, qui célèbre la profondeur des ressentis comme les joies du langage. J’aime cette couleur, ce creusement.
(Thierry Pérémarti a choisi les musiques qui accompagnent son texte)

musiques :

Chiaroscuro de Sebastian Plano
Free in the Knowledge, The Smile

un extrait :

feu spacieux, imprenable
muet, inachevant

deuil d’amour sous les cailloux blancs
il en va du défi, du seuil à l’encontre

[…]
n’est plus nécessaire, rien
la langue le couteau

> Pour mieux connaître l’homme et son œuvre, voir l’émission que les arpenteurs poétiques lui ont consacré. https://www.rphfm.org/les-arpenteurs-poetiques-thierry-peremarti/

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Coralie Poch

Pour cette sonate d’automne, j’ai rassemblé les écritures de trois jeunes femmes :
Gabrielle Filteau-Chiba dont les poèmes témoignent d’une expérience vécue par l’auteur qui est partie s’encabaner seule dans une cabane au Kamouraska. Son recueil La forêt barbelée paru au Castor Astral, témoignent d’un lien au vivant intense et profond.
Hortense Raynal, est une jeune poète qui explore dans le recueil Bouche-Fumier, paru aux éditions Cambourakis, son rapport à la poésie et à la langue.
Clara Ysé est auteure, compositrice et interprète. Vous connaissez peut-être son album Oceano Nox. Son premier recueil Vivante, paru aux éditions Seghers, nous livre des poèmes brûlants de vie.

Extrait :

Malgré les tristes qui voudraient nous le faire oublier
Je le répète
Le monde est vaste
Le monde est grand et mystérieux
Dans le noir les lumières sont vives
Je vois nos têtes parsemées d’étoiles
Demain le jour sera clair »

Clara Ysé, Vivante, éditions Seghers

Musiques :
The lonely house, Marika Hackman, Big Sigh
L’étoile, Clara Ysé, Oceano Nox

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

halte poétique le petit marché

Noée Maire : Une année à la campagne de Sue Heddel (préface de JMG Le Clézio dans l’édition de poche chez Folio), édité en 1983.

Cette Américaine, biologiste de formation, a décidé douze ans avant l’écriture du livre, de devenir apicultrice dans le massif des Ozarks, dans le Missouri. Le récit de sa vie au fil des saisons donne une grande importance à toutes les créatures qui vivent là et qu’elle regarde avec émerveillement : oiseaux, insectes, serpents, coyotes, cerfs … Ces animaux ont tous, dit-elle, un titre de propriété à faire valoir sur les hectares de forêt, de prairie et de rivière qu’ils partagent avec elle.

Coralie Poch : https://youtu.be/WymW9Q5qCBw?si=tZGkosnTW4NIeK_K

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

merci à Solène pour la technique
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

Les arpenteurs poétiques – Octavio Paz

Les arpenteurs poétiques – Octavio Paz


Diffusion : Jeudi 26 septembre 2024 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 29 septembre 2024 à 11h
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

une émission préparée par Jean-Marc Barrier
avec la participation de Laurence Bourgeois, Dani Frayssinet et Vincent Alvernhe

sommaire
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
> Octavio Paz
> halte poétique ‘poésie en miroir, poésie en écho’ : Alejandra Pizarnik et Jean-Luc Aribaud 
> halte poétique ‘je te poème’ : Aurélie Delcros

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Octavio Paz

En écho au festival Trace de poète (voir plus bas), les arpenteurs poétiques explorent la poésie mexicaine, en commençant par un maître tutélaire : Octavio Paz. Une émission en octobre 2024 évoquera les poètes contemporains du Mexique.

Grand poète mexicain, essayiste et diplomate, Octavio Paz a inventé une poésie où tout gravite, où la vie des hommes épouse les éléments, les matières sont des corps… pierre, sang, lumière… un monde habité de pulsations, et de souffle. Il magnifie la puissance évocatrice et expressive des perceptions visuelles. 

Il fut lauréat du Prix Cervantes en 1981 et du prix Nobel de littérature en 1990. Son œuvre élabore une cosmogonie inventive, personnelle et originale. Dans cette émission, nous partons en voyage sur les différents versants de son œuvre d’une puissante tonalité élégiaque, où un sentiment de « transportation » est accordé à chaque mot.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

un poème

Il n’a pas déjà de corps
ce printemps décoiffé.
Invisible et palpable
il saute là-bas, au coin,
passe et se volatilise,
touche mon front : personne.

Air de printemps.
On ne sait par où
il apparaît et disparaît.
Le soleil ouvre les yeux :
le monde vient
d’avoir vingt ans.

La lumière bat derrière
le rideau. Des rejetons
poussent dans ma pensée ;
de l’air plus que des feuilles,
un battement à peine vert.
Il tourne un instant et se dissipe.
Le temps passe moins.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

entendre Octavio Paz
https://www.youtube.com/watch?v=acoHa9cz-8s.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

le festival trace de poète

Depuis 1997, année de sa création,  trace de poète  se déroule chaque année à l’Isle-sur-la-Sorgue.
Ville de René Char, qui entretint tout au long de son oeuvre poétique un rapport étroit avec ses amis peintres, les « Alliés Substantiels », et qui organisa les rencontres philosophiques du Thor avec Heidegger, l’Isle-sur-la-Sorgue était un lieu tout désigné.
Articulée autour d’une exposition, un marché des éditeurs de poésie, des conférences et des lectures,  trace de poète  reprend chaque année ce dialogue entre la poésie, les arts plastiques, la philosophie, et la musique.

Le thème cette année est le Mexique.

Temps fort de l’animation culturelle de l’automne à L’Isle-sur-la-Sorgue mais aussi chez de nombreux partenaires régionaux, trace de poète présente un ensemble d’expositions, conférences, lectures, concerts, films, promenades poétiques ou théâtralisées, autour de la poésie littéraire et visuelle et du dialogue entre les arts.Si, depuis plus de vingt ans, la poursuite d’un dialogue transdisciplinaire nous permet d’aborder toutes les facettes de l’art, avec une constante : « habiter poétiquement le monde », l’écriture, le texte et le livre restent au cœur de notre programme.Mais le festival est aussi lieu de réflexion dans un monde qui bouge, un espace de dialogue apaisé où mettre en lumière des talents du territoire, résolument ouvert sur le monde. Un temps et un espace pour la connaissance du patrimoine et de la création actuelle, dédié à la défense d’un écosystème artistique et culturel, vivier indispensable à la création. Les constantes sont la curiosité et le désir de rencontre.

voir le programme du festival : https://www.tracedepoete.org/page/1887555-le-projet-artistique

 

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

halte poétique ‘poésie en miroir, poésie en écho’ :
Alejandra Pizarnik et Jean-Luc Aribaud

Dani Frayssinet crée un lien entre des textes de ces deux auteurs…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

halte poétique ‘je te poème’ :
Aurélie Delcros

Jean-Marc Barrier a rencontré Aurélie Delcos… Elle nous lit trois poèmes et parle de son rapport à l’écriture et à la vie.

Enseignante en lettres à Pamiers (Ariège), Aurélie Delcros écrit de la poésie depuis une dizaine d’années. Au cours de ses études à Paris (ENS, agrégation de lettres), elle s’est intéressée au surgissement de l’écriture dans les Vidas médiévales ou dans l’expérience du vif chez Montaigne. C’est au cours d’un atelier avec Seyhmus Dagtekin qu’elle est entrée en poésie.

Ses textes sont présents dans les revues Le Journal des poètes, Les Hommes sans épaules (n°44 et 49), Décharge…  https://www.dechargelarevue.com/Voix-nouvelle-Aurelie-Delcros.html

Son poème Bol de lentilles est en cours de préparation aux éditions Les Monteils, sous la forme d’un livre d’artiste, avec les gravures de Marc Granier (parution fin septembre).

Elle aime donner des lectures à haute voix, seule ou avec d’autres poètes, accompagnée de musiciens ou de son propre instrument, le violon.  Elle mène aussi volontiers un travail de création avec des artistes : danseurs, plasticiens… car une quête commune anime les écritures poétique/picturale/spatiale.  Son compagnonnage avec l’artiste Chantal Barlier a donné lieu à des expositions :  A l’Amont de l’encre (galerie Canopy, Paris, 2018), Les bruissements de la terre (Hôtel Rochegude, Albi, 2023)

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

un poème de Aurélie Delcros

Enfant, tu respires comme un coussin
un air épaissi de brume

après l’attaque des renards, j’ai essayé de réconforter la chatte
mais le talus lui-même a changé
il retient ma cheville quand je passe
et n’a plus son haleine de grand frère

Je pars chercher de quoi / le rasséréner

Enfant,
mon oiseau
ton repas est encore tiède si tu te lèves sans tarder
Prends du linge frais dans la commode
et des groseilles au potager

le bol est sur la table
et la cuiller émerge souplement

Ne hisse pas la grand voile avant d’avoir bordé au près
et pour le foc, attends le troisième bosquet
au fond du jardin    

Si le vent est suffisant tu peux m’attendre au port
je rentrerai à midi
réconforter le talus

Ensemble nous offrirons
un visage au renard

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

Les arpenteurs poétiques – Donika Kelly

Les arpenteurs poétiques – Donika Kelly

Diffusion : Jeudi 27 juin 2024 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 30 juin 2024 à 11h
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

une émission préparée par Jean-Marc Barrier
avec la participation de Coralie Poch, Noée Maire et Vincent Alvernhe

sommaire
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
> Donika Kelly
> halte poétique ‘les échappées obliques’ : Aïdée Bernard et Mira Wladir
> le petit marché,
les coups de cœur des arpenteurs 

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Donika Kelly

Un coup de cœur en ce printemps 2024, les poèmes de Donika Kelly, découverte dans un recueil publié par les éditions Unes.

Donika Kelly est née en 1983 à Los Angeles (États-Unis). Spécialisée dans les études de genre dans la littérature américaine contemporaine, elle enseigne l’écriture poétique à l’université de l’Iowa. Plusieurs de ses poèmes ont été publiés dans divers journaux comme The New YorkerThe Atlantic ou encore The Paris Review et son premier livre, Bestiaire, paraît en 2016. Acclamé par la critique, l’ouvrage reçoit le Cave Canem Poetry Prize, le Hurston/Wright Award, le Kate Tufts Discovery Award et il est nominé pour le National Book Award. Son deuxième recueil, The Renunciations, paru en 2021, est salué par Joyce Carol Oates comme « un livre courageux, écrit avec délicatesse, à l’honnêteté dure ».

Les questions du traumatisme, de l’identité de genre et de l’homosexualité sont au cœur du travail de Donika Kelly, auquel elle mêle la violence de son histoire personnelle – le viol incestueux. Elle l’aborde d’une écriture qui, si elle regarde frontalement la cruauté des faits, ne se départit pas d’une quête de douceur et de désir, dont la précision psychologique, la radicalité et l’intense émotion donnent à sa poésie une densité âpre et élégiaque.

https://www.editionsunes.fr/catalogue/donika-kelly/

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Bestiaire,
de Donika Kelly, 80 pages,
traduction de l’anglais (Etats-Unis)
par Raluca Maria Hanea
et François Heusbourg.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

un poème extrait du livre 

Tu songes au fait d’être petite,
une enfant. Non. Plus petite,
un oiseau. Encore plus petite,
un petit oiseau. Tu songes
à l’art de porter,
d’être portée. Cette main
peut t’écraser.
T’écrabouiller et te plumer.
Pourrait vider l’air
de tous tes petits os.

Tu grandis. Tu es vaste.
Tu es un poème du xixe.
Toute l’Amérique est en toi,
un catalogue de vies et de terres,
de choses enfouies. Tu contiens
ceux que tu aimes : un champ, une bâtisse
en bois tendre. les oiseaux.
Toujours. Les oiseaux.

Bientôt tu seras une personne. Rien
ne changera. Ton corps ne fera qu’un
avec tous les autres corps : la grive,
le loir, le grand ours noir.
Quand tu ouvrira la bouche,
il n’y aura que de l’air.
Serre la gorge. Sonne,
Inexplicablement, comme une chose perdue.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

à découvrir

écouter Donika Kelly se présenter et lire un poème :

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

halte poétique ‘les échappées obliques’ :
Aidée Bernard et Mira Wladir

avec Laurence Bourgeois, découvrons une œuvre par la voie des ondes et écoutons en résonance des mots de l’artiste ou d’un poète

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Au creux de toi

1. installation lumière et papier végétal,
hêtre, seigle, ortie, érable, renouée du Japon,
mousses, houx, iris.

Site de l’artiste : https://aidee-bernard.com/
et un film https://vimeo.com/418893342

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

En écho des poèmes de Mira Wladir :
L’invention de la légereté, éditions Empreintes

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

et puis il y a
approcher
les bras ouverts à l’équilibre
un corps écartelé
dans les plis de son ombre

approcher
tenir le bout des doigts dans l’air
et risquer

et risquer le silence des fougères
et les lieux
des eaux douces

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

musiques

> Lionel Banevitch, création
> Les coquelicots, Laura Cahen

Vous pouvez retourver les échappées obliques sur Radio Transparence
www.radio-transparence.org/acceuil/categories/les-echapees-obliques

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

halte poétique ‘le petit marché’

les coups de cœur des arpenteurs…

Vincent nous parle de Vera Sola, dont nous écoutons I’m lying
https://www.youtube.com/watch?v=xeiwo44yKVI

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

merci à Solène pour la technique
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

Les arpenteurs poétiques – Brigitte Fontaine

Les arpenteurs poétiques – Brigitte Fontaine

Diffusion : Jeudi 23 mai 2024 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 26 mai 2024 à 11h
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

une émission préparée par Vincent Alvernhe
avec la participation de Coralie Poch et Noée Maire

sommaire
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
> Brigitte Fontaine
> halte poétique ‘les échappées obliques’ : Cécile Hug et Coralie Poch
> le petit marché,
les coups de cœur des arpenteurs 

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Brigitte Fontaine

[et Areski Belkacem]

C’était il y a longtemps… Les années 1975… 1977…
la découverte de chansons inclassables…
Des paroles libres, loin de ce qui se faisait ce moment là…
une complicité, de la poésie et de l’engagement…

Avant d’être vraiment connue dans les années 90, Brigitte Fontaine écrit des poésies, des romans,des nouvelles, des pièces de théâtre…
Et je dévore tout…
Les arpenteurs poétiques vous proposent de revenir sur ces années là, écoutant les textes des chansons.

De la poésie dans une naïveté sans mièvrerie, des textes presque enfantins pour dire les difficultés et les bonheurs de la vie……..
« Si vous pensez avoir enfin trouvé la solution, eh bien, une bonne nuit de sommeil et il n’y paraît plus »

Une réalité sur le monde, le tragique de la vie à traverser.
« J’aimais trop les vergers lorsque j’avais trois ans
Un jour il y a eu quelqu’un ou quelque chose
Un passant qui a dit quelques mots en passant
Un soldat enterré sous le buisson de roses. »

Une célébration de l’amour sous forme «d’esquisses de contes, de ritournelles effarées»
(Michael Patin )

De l’humour, de la tendresse, une pointe de délire, une pincée de surréalisme et de la douceur, de la douceur pour nous dire des choses importantes dans le creux de l’oreille.
« Je t’aimerai un soir que les blés seront mûrs, je t’aimerai un soir que la mer sera douce, je t’aimerai un soir que mon cœur sera sûr, que ma mort attendra assise sur la mousse »

Sans nostalgie, nous pouvons écouter à notre guise les univers de Brigitte Fontaine. Presque 50 ans après ils nous parlent toujours.
« Il y avait des œufs dans les paniers, il y avait du grain dans les greniers, il y avait des grands-mères qui commettaient l’adultère »

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Tous les bateaux chargés rentraient au port
Les femmes circulaient dans des draps d’or
En faisant des farandoles
Folles, folles, folles, folles
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

je ne sais pas grand chose mais c’est quand même mieux que de tout savoir  

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

musiques de l’émission

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

halte poétique ‘les échappées obliques’ :
Cécile Hug et Coralie Poch

 

 

 

 

 

 

 

avec Laurence Bourgeois, découvrons une œuvre par la voie des ondes et écoutons en résonance des mots de l’artiste ou d’un poète (avec les voix de Laurence Bourgeois, Cécile Hug et Jean-Philippe Sadoux, à la technique Florian Auffray)

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Nos abris

1. fougère, blé, papier, cire, crayon pastel
16 x 7 x 10,5 cm

2. végétaux, papier, cire, crayon pastel
16 x 7 x 10,5 cm

Site de l’artiste : https://cecilehug.blogspot.com/

. . . . . . . . . . . . . . . . .

En écho des poèmes de Coralie Poch, Tailler sa flèche, ed. La tête à l’envers
et Revue La forge, #2, ed. Corlevour

extrait

C’est beau
d’essayer de s’approcher du silence
comme d’un chevreuil
en plein jour.
J’avance en guetteuse
en chaussettes sous la pluie
dans les ourlets de mon territoire
j’apprivoise l’instant
chaque pas plus lent
est un lac que j’offre à ma vie
une translation du monde vers mon corps
je mets des virgules pour couper la vitesse du monde
frêles offrandes de moi

que je dépose au pied de mes arbres
j’enregistre les cris du loriot
l’imagine soleil entre les branches du frêne

. . . . . . . . . . . . . . . . .

musiques

The curse, Myopia Agnès Obel
Firefly, Shapes of the fall, Piers Faccini

Vous pouvez retourver les échappées obliques sur Radio Transparence
www.radio-transparence.org/acceuil/categories/les-echapees-obliques

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

halte poétique ‘le petit marché’

les coups de cœur des arpenteurs…

Noée Maire nous parle de Drive my car, film de Ryüsuke Hamaguchi | 2h 57 min
et de l’émission sur Nina Simone sur Arte :
Six artistes et autant d’univers pour faire vibrer le Panthéon au rythme de reprises pleines d’émotions. En 2003, la voix contralto de Nina Simone s’éteignait, laissant un grand vide dans le monde du jazz. En hommage, ARTE Concert, FIP et le Centre des monuments nationaux font revivre la magie de la diva dans un lieu prestigieux à la mesure de son engagement pour les droits civiques : le Panthéon. Dans ce monument où nombre de personnalités célébrées ont lutté pour l’abolition de l’esclavage, six artistes réarrangent à leur sauce des sommets de son répertoire. ALA.NI, Patrice, Celeste, Kareen Guiock Thuram, Kham Meslien et Youn Sun Nah font jaillir des effluves de grâce, tandis que l’aura de la grande dame disparue semble s’élever sous la vertigineuse coupole.
https://youtu.be/0bRneoY4sYk?si=du1oNV87qvL_V7c6

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
merci à Solène pour la technique
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

Les arpenteurs poétiques – Poésie des steppes

Les arpenteurs poétiques – Poésie des steppes


Diffusion : Jeudi 25 avril 2024 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 28 avril 2024 à 11h
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

une émission préparée par Laurie Courtois et Jean-Marc Barrier
avec la participation de Noée Maire, Coralie Poch et Vincent Alvernhe
et des étudiantes de Oulan Bator

sommaire
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
> Poésie des steppes, un voyage poétique en Mongolie
> halte poétique ‘je te poème’ : Laurie Courtois
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Poésie des steppes

Une promenade poétique en Mongolie
« …Poussé par la grande majuscule que lui donne le français épris d’universel, le mot “grâce” s’est posé là, à l’encontre du geste, à la rencontre de l’autre, de son ciel. La grâce, on le sait déjà dans la langue française, peut se décliner, se jouer à l’insaisissable et sous ses différents visages, la grâce peut trouver un lieu où se traduire.  Mais que nous dit-elle depuis cet ailleurs,  que nous n’aurions encore songé ?… » Tentons de redécouvrir par la langue mongole et de dessiner en creux le mot grâce, par des poèmes que de jeunes femmes mongoles ont rassemblés avec l’aide de Laurie Courtois, qui enseigne actuellement à l’Université d’Oulan Bator.

Avec la participation des étudiantes de Oulan Bator : Uyanga, Tsatsral, Temuulen, Munkjkhin, Nomin, Nandin-Erdene, Munkhshur, Maral, Ganshimeg, Bayarmaa, Ayashakhan.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

un poème  

L’herbe a des yeux,
l’eau une mélodie,
les étoiles ont une mémoire,
et le ciel,
chaque mois, a un fils.

Mon crayon s’encre dans les larmes du chameau
et je peux écrire des poèmes dans le ciel,
parmi les beaux chevaux au galop.
Dans la merveilleuse lumière de la lune d’orient,
puissions-nous être heureux comme les poètes orientaux
buvant du vin.

Nyamsüren

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

musiques de l’émission

Amore, Ryuichi Sakamoto
Outro (Urban remix), Okna Tsahan Zam
Ólafur Arnalds live from Hafursey, Iceland.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

halte poétique ‘je te poème’
Laurie Courtois

Par-delà les distances, Laurie Courtois dialogue
avec Jean-Marc Barrier et révèle poèmes et pensées,
parfois reliées à son expérience actuelle en Mongolie.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

bibliographie 

Hypomnemata, Editions Phloème, 2016
Autres versants – Luènh de l’ostal, Atelier du Grand Tétras, 2018
La Nuit de l’Homme, Editions Phloème, 2019
Variation autour de Moun, Revue de Poésies Plastiques, 2021
Continent, Editions Phloeme, 2022
Les Voies d’ossécaille, Editions Phloème, 2023
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

biographie 

Longtemps, j’ai beaucoup appris. J’ai étudié les Lettres puis les Sciences, Sciences Cognitives, Epistémologie, Philosophie des Sciences, Sciences du langage. J’ai renversé ma tête au-dessous des étoiles pour observer et étudier les nébuleuses, j’ai scruté avec étonnement ce que des années de danse ont imprimé à mon corps, j’ai emporté partout avec moi mes instruments de musique et mon appareil argentique. Tout cela dans le monde qui tourne, et l’Homme qui y tisse patiemment son sens d’être, c’était alors ma fascination et ma nourriture d’écriture. Longtemps j’ai quêté une exigence poétique comme mode de vivre.

Ma poésie lentement comprend mieux son respir. Désormais je ne quête plus ; je vais, seulement, et la poésie n’est plus un mode. C’est vivre, à l’amplitude de l’insignifiant et du soulèvement, ces deux extrêmes où nous nous donnons et nous éprouvons sans cesse.

J’aime le vaste mouvement du partir. Ce qu’il engendre, de ce qu’il dénude et ce qu’il croît.

Je l’explore et patiemment – c’est à cela qu’œuvre la poésie – je l’aime. Cette amitié est le grand sens de la philia d’où a germé la philosophia.

Je ne voudrais plus qu’écouter le froissement immense et insoutenable de la pensée qui, dans un matin vigoureux et étonné, se déchire et se déploie.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
crédit photos : © Solène Artisié et Thomas Ruelle
merci à Laurie Courtois pour tout le travail fait en amont à Oulan Bator,
merci aux étudiantes
merci à Solène pour la technique
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

Les arpenteurs poétiques – Anna Serra

Les arpenteurs poétiques – Anna Serra

 Diffusion : Jeudi 28 mars 2024 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 31 mars 2024 à 11h
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

une émission préparée par Coralie Poch
avec la participation de Jean-Marc Barrier et Vincent Alvernhe

sommaire
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
> Anna Serra
> halte poétique ‘les échappées obliques’ : Laurence Nicola et Marie Huot
> le petit marché,
les coups de cœur des arpenteurs 

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Anna Serra

Anna Serra est une exploratrice des oralités du poème qu’elle fait vivre dans ce qu’elle nomme la poésie pulsée. Sa poésie est puissante, inspirée, cosmique. On sent dans son écriture la quête et la transmission de l’intensité d’écrire et de vivre. On sent surtout que pour Anna l’un ne va pas sans l’autre. Son écriture est un engagement dans le corps, dans le son, dans la vie. Une vibration qui résonne avec le monde. Anna, il faut l’écouter et la voir dire, pulser ses poèmes. Elle écrit dit sa poésie en français et en Catalan, la langue de sa terre d’origine. Elle a fondé l’association radio O pour donner une place aux pratiques orales et sonores de la poésie et a aussi initié la revue papier OR, une revue de poésie sonore et visuelle avec une application de réalité augmentée.
En ce moment, elle fait pousser une association de poésie pulsée dans une ferme du Morvan, un lieu qu’elle restaure au fil des mois, et qu’elle dédie à la poésie. Elle y organise un festival de poésie en juillet : « La vacance de la perle ».

Vous trouverez ici de nombreux textes pulsés par Anna ici : https://soundcloud.com/anna-serra-10

Le site d’Anna Serra : https://www.annaserra.fr/

revue OR : https://www.orrevue.com/

radioO : https://radioo.online/

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

un poème  

la correspondance ce n’est pas rationnel
c’est poétique
c’est à dire que c’est sensationnel
ce sont des allers-retours sensationnels
entre les choses qui sont là
et celles qui ne sont pas là
nos corps réfléchissent encore
par correspondances
il y a toujours un fonctionnement
poétique en nous
qui nous donne vie par les sensations
surtout surtout
il donne vie à notre corps
en même temps qu’à l’univers
dans mon corps il y a un relais pour faire
passer le ciel
le ciel est un état que le poème élabore
il se dégage à la lecture de plusieurs vallées
mais l’unique relai pour sentir
le ciel est le lalala
le la l’amour

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

musiques de l’émission

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

halte poétique ‘les échappées obliques’ :
Laurence Nicola et Marie Huot

 

 

 

 

 

 

 

avec Laurence Bourgeois, découvrons une œuvre par la voie des ondes et écoutons en résonance des mots de l’artiste ou d’un poète (avec les voix de Laurence Bourgeois, Cécile Hug et Jean-Philippe Sadoux, à la technique Florian Auffray)

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Apparition, projections de diapositives réalisées en mica, 60 x 80 cm
Site de l’artiste : https://www.laurencenicola.com/labo/

. . . . . . . . . . . . . . . . .

En écho des poèmes de Marie Huot, in Le nom de ce qui ne dort pas, ed. Al Manar

extrait

Dans ma nuit au carré multiplié à l’infini d’elle
dans ma nuit sans bord empilée sur ma nuit
dans ma nuit à pierre d’attente où une autre viendra
s’accoler
Ma voix blanche dit :
Quel est le nom de ce qui ne dort pas ?
Et sa question jetée tel un caillou rebondit en écho
sur chacune des parois de ma nuit

. . . . . . . . . . . . . . . . .

musiques

As bestas, Olivier Arson
Aux portes de l’excès, Henriette

Vous pouvez retourver les échappées obliques sur Radio Transparence
www.radio-transparence.org/acceuil/categories/les-echapees-obliques

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

halte poétique ‘le petit marché’

les coups de cœur des arpenteurs…

Jean-Marc :
un livre, Mon âme ne roule pas en Audi, de Dominique Sampiero, éditions L’herbe qui tremble.

Coralie : un livre, Border la bête, de Lune Vuillemin, éditions La contre-allée

Vincent : musique : Lucie Antunes, Ho ho, album Carnaval (2023)

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

les portraits de Anna Serra sont de Marine Sanna, Jean-Claude Liehn, Gérard Vincent et Marco Caccialupi
merci à Solène pour la technique
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques