Ethioda revisite le jazz éthiopien à travers des compositions originales et des arrangements de musiques traditionnelles éthiopiennes.
Le groupe instaure une transe qui devient le fil rouge de leurs concerts. L’Ethio Jazz, dont l’âge d’or se situe dans les années 70, laisse resurgir des sonorités orientales surprenantes sur des rythmiques funky, reggae et latin-jazz rappelant la musique africaine. Les musiciens se livrent sans limite dans leurs improvisations, créant des ambiances electro aéri ennes et des grooves qui entrainent immédiatement le public dans la danse. Les concerts d’Ethioda sont une véritable invitation au voyage, l’occasion de découvrir ou redécouvrir la musique éthiopienne, avec un regard original et actuel.
Ethioda s’inspire des grooves d’Abyssinie et propose une fusion originale, à la croisée du jazz, du rock et des musiques africaines. Cette aventure humaine et musicale a commencé en 2010, à l’initiative du pianiste et compositeur Daniel Moreau.
Musiciens :
Pascal Bouvier – Trombone / Armel Courrée – Saxophones / Baptiste Clerc – Guitare / Eric Durand – Percutions / Romain Delorme – Basse Samuel Devauchel : Batterie
Albums :
2012 Ethioda EP « Ethiojazz groove »
2014 Araray
2016 Tezet Rezet
2019 Timkat (Feat. MacSinge)
Intro Rimbaud
Dans une de nos précédentes émissions avec Sara de Radio Onda Païs nous avons exploré les liens existant entre le Reggae et l’Ethiopie, ce pays qui fut un empire faste et respecté, et qui a travers ses figures politiques a défendu sa vision d’un monde en paix, une Éthiopie éloignée des devinettes éthipionnes vaseuses où chaque réponse implique un grain de riz.
Il est un auteur célèbre du XIXème qui n’a pas aidé à inscrire dans nos têtes la richesse d’un tel pays, lui qui a passé beaucoup de temps à se lamenter sur son sort et à dénigrer ces terres, alors qu’il sortait avec une abyssienne et marchandait comme il pouvait
voici une des dernières lettres qu’il a adressé à ses proches avant de mourir :
« A présent, je suis condamné à errer, attaché à une entreprise lointaine, et
tous les jours je perds le goût pour le climat et les manières de vivre et même la
langue de l’Europe. Hélas ! à quoi servent ces allées et venues, et ces fatigues et ces
aventures chez des races étranges, et ces langues dont on se remplit la mémoire, et
ces peines sans nom, si je ne dois pas un jour, après quelques années, pouvoir me
reposer dans un endroit qui me plaise à peu près et trouver une famille, et avoir un
fils que je passe le reste de ma vie à élever à mon idée, à orner et à armer de
l’instruction la plus complète qu’on puisse atteindre à cette époque, et que je voie
devenir un ingénieur renommé, un homme puissant et riche par la science ? Mais qui
sait combien peuvent durer mes jours dans ces montagnes-ci ? Et je puis disparaître,
au milieu de ces peuplades, sans que la nouvelle en ressorte jamais.
Vous me parlez des nouvelles politiques. Si vous saviez comme ça m’est
indifférent ! Plus de deux ans que je n’ai pas touché un journal. Tous ces débats me
sont incompréhensibles, à présent. Comme les musulmans, je sais que ce qui arrive, et c’est tout.
La seule chose qui m’intéresse, ce sont les nouvelles de la maison et je suis toujours heureux à me reposer sur le tableau de votre travail pastoral. C’est dommage qu’il fasse si froid et lugubre chez vous, en hiver ! Mais vous êtes au printemps, à présent, et votre climat, à ce temps-ci, correspond avec celui que j’ai ici, au Harar, à présent.
Ces photographies me représentent, l’une, debout sur une terrasse de la maison, l’autre, debout dans un jardin de café ; une autre, les bras croisés dans un jardin de bananes. Tout cela est devenu blanc, à cause des mauvaises eaux qui me servent à laver. Mais je vais faire de meilleur travail par la suite. Ceci est seulement pour rappeler ma figure, et vous donner une idée des paysages d’ici.
Au revoir,
Harar, le 6 mai 1883 »
Arthur Rimbaud
Comme quoi de sauteries poétiques avec Verlaine à la vie éthiopienne il n’y a qu’un pas !
Vivre la nuit – Sara Liliane Fernandez et l’Ethio Jazz, l’expression des êtres humains libres