Diffusion : Jeudi 24 mars 2022 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 27 mars 2022 à 11h
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
une émission préparée par Vincent Alvernhe
avec la participation de Noée Maire, Jean-Marc Barrier et Elizabeth Boquet pour la voix anglaise (USA)
sommaire
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
> Laura Kasischke
> halte poétique ‘je te poème’
Jean-Marc Barrier va à la rencontre de Emma Filao
> halte poétique ‘le petit marché’, les coups de cœur des arpenteurs
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Laura Kasischke
J’ai découvert Laura Kasischke avec son premier roman : A Suspicious River, mais quand elle publie ce roman, elle a déjà fait paraître deux recueils de poèmes aux États-Unis. Depuis, elle mène ces deux activités en parallèle. Où sont-ils maintenant, son anthologie personnelle, publiée en septembre 2021, offre un parcours rétrospectif dans ses neuf recueils déjà publiés. Sa poésie raconte des « histoires » où se côtoient des mères, leurs bébés, des jeunes filles en quête d’avenir, des souvenirs de parents disparus et une multitude de visages sortis de l’oubli…
Se mélangent des anecdotes, des éclats de vie traversés par le désir, l’angoisse, les regrets….mais rien ne reste en place.
L’espace et le temps s’échangent, se répondent, s’allongent, se rétrécissent… Des images nouvelles, des voix… nous interpellent, nous détournent… et on se perd un peu et c’est bien.
Vincent Alvernhe
L’un des vos poèmes évoque « des miroirs, encore des miroirs » ?
Vos écrits sont-ils le miroir de votre âme ?
Non, même si j’écris souvent à la première personne, il ne s’agit pas tant de moi que de mon inconscient. L’écriture traduit ma vie ou mes rêves, elle ne ressemble en rien à une quête de vérité. Ce processus spontané fonctionne par association libre, alors vous pouvez expliquer mes poèmes mieux que moi (rires). On peut les écrire en portant des masques sociaux ou psychologiques, mais je me sens plutôt nue en prenant le stylo. Mes écrits se composent juste de moi, de mon stylo et d’une page blanche. J’aime me perdre dans l’écriture, qui me surprend quelquefois. Composer des poèmes me permet d’avoir accès à une autre part de moi.
Extrait d’un entretien réalisé par Kerenn Elkaïm nov. 2021pour la fête du livre de Bron.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
« Souviens-toi du sommeil, en mai, dans l’après-midi, comme
les pieds brillants d’une fille passés dans de sombres bottes toutes
neuves. »
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
halte poétique ‘je te poème’
Emma Filao
Au Havre, avec des cris de mouette en fond sonore,
Jean-Marc Barrier a rencontré Emma Filao…
Grisée de grands espaces, de ciels découverts et de roche à nue, Emma Filao tente d’harmoniser sa voix poétique avec celles des personnes rencontrées au cours de ses voyages.
De la peau, de la couleur de l’autre, d’autres types de paysages se font jour. Autant que les arbres et les montagnes lui parlent, les humains ne cessent d’être pour elle une interrogation.
De là un parcours dans le mime, à la recherche du mouvement, puis une formation d’anthropologie, à la recherche d’une multitude de voix et d’expériences.
publications :
Journal des poètes, 2018, n°2
La volée, 2020, n°18
La volée, 2020, n°19
Eparpiller la peau, éditions Rosa canina
https://rosacaninaeditions.jimdofree.com/les-titres/eparpiller-la-peau-emma-filao/
« Le recueil d’Emma Filao est une incursion par-delà l’épiderme : abandonner l’enveloppe protectrice, s’extraire de la gangue délétère pour incarner à vif, déceler sa résonance propre et celle de l’autre, devenir geste et manifester l’indicible. L’auteure érode la langue sur les aspérités du monde, sonde la perméabilité de l’apparence, avise à éparpiller la peau. »
. . . . . un extrait de Eparpiller la peau
toi
de quel côté de la peau es-tu
et si tes paroles s’accrochent à mes épines
comment alors n’es-tu pas sur ma peau à moi
je me retrouve dans ton oubli
tu déambules dans ma mémoire
est-elle seulement la mienne
qu’est-ce donc que cette vie sous le mot
parler
se parler
comme on s’existe (…)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
halte poétique ‘le petit marché »
Jean-Marc Barrier :
Drive my car, film de Ryusuke Hamaguchi, 2h59, 2021 • Prix du scénario à Cannes, d’après une nouvelle de Haruki Murakami.
… Où une parole et une confiance s’ouvre sur des secrets retenus, entre deux êtres très différents…
et le théâtre dans le film, Oncle Vania de Tchekov, interprété par des comédiens de langues différentes,
où – miracle – le jeu d’une comédienne muette nous atteint à l’âme.
Noée Maire :
une chanson du groupe Big Thief : Love Love Love
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
voix anglaise (USA) par Elizabeth Boquet
Merci à Elizabeth Boquet de prêter la voix anglaise aux textes de Laura Kasischke, mais aussi de dire en français un de ses poèmes.
Elizabeth Boquet est poète et traductrice, elle partage son temps entre Lausanne et Caux, dans l’Hérault.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
crédits photo : portrait Laura Kasischke © Jean-Luc Bertini, pour la Fête du Livre de Bron.
merci à Solène pour la technique !
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques