Diffusion : Mardi 9 novembre à 08h30 et 12h30
Animateur : Samuel Heyndrickx
Invité : le peintre des mots et des sons, Mathieu Boogaerts
C’est des rhododendrons, ça sent bon.
Une parole simple, sensible, qui rime au naturel.
Une parole qui m’entêtait lorsque lycéen, je prenais le tramway pour me rendre en cours, lecteur cd à la main, et que je me donnais de l’entrain pour affronter une nouvelle journée d’enseignement.
En ce temps là, dans la cour on s’échangeait des cds de Gérald Genty , d’Albin de la Simone, de M et de cet artiste, celui des rhodendrons qui sentent bons.
Mais pourquoi cette simple parole m’entêtait autant ?
Ce n’était pas la seule d’ailleurs.
Il y a avait aussi son cul à Honolulu, Ondulé par ci par là luné, c’est dans l’ordre des choses de penser à autre chose, Keyornew Comme c’est fulltybeau…
Sincérité, douceur, gaîté mélancolique, ce sont sans doute des valeurs dans lesquelles j’aimais me réfugier entre deux manifs contre la loi Fillon qui ne laissaient rien présager de bon, au contraire des rhododendrons.
C’est ça que j’aimais et que j’aime toujours autant dans cet artiste auteur compositeur interprète qu’est Mathieu Boogaerts.
Car Mathieu Boogaerts a la grâce légère d’un auteur intemporel transporté par de petites fougues intimes, et il a cette magie de faire germer et pousser en vous des pousses d’intimités amicales qui vous tiendront chaud au cœur tout l’hiver.
Alors que ses paroles franchissent la manche, je me réjouis qu’il fasse profiter nos amis anglais de sa verve frenchy so fulltybelle avec son nouvel album, le 8ème, sobrement intitulé En anglais, produit par Tôt ou tard, susurré dans la langue de William Blake, et qu’il interprétera au Rockstore de Montpellier le vendredi 19 novembre à 20h.
C’est un cocon d’amour que cet album, chanté dans un anglais tendre, naturel, sans prétention, qui s’invente au temps présent, un album teinté de sifflements et ponctué de petits chœurs amusants qui répondent comme des side kicks aux paroles solaires de l’artiste.
Mathieu Boogaerts évoque avec nous son séjour à Londres, son rapport à la langue anglaise et au temps, ses processus de création, ses intuitions et sa manière bien à lui de créer ces espaces d’intimité qu’il chérit tant.
Un album à croquer.
« Cette chanson n’est pas intrinsèquement funk. »