Diffusion : vendredi 20 août à 12h10
Rediffusion : samedi 21 août à 18h
Bonjour à vous auditeurs et auditrices de Radio Pays d’Hérault et RPH Sud.
Nous en sommes à la 10e campagne Moose, ce programme d’observation ayant commencé en 2012 ; A chaque fois, nous partons du port de La Seyne sur mer à coté de Toulon. Très rapidement, nous nous retrouvons à naviguer sur de grandes profondeurs : à 40km au large de Toulon, il y a déjà 2500m de fond. On a donc profité de cette opportunité rare, des grands fonds proches de la côte, pour y installer un observatoire de fond de mer. Nous allons aborder le niveau des mers. C’est un paramètre que nous ne pouvons pas mesurer depuis notre navire, il faut pour cela des marégraphes terrestres et des observations par satellites.
Les prévisions d’élévation du niveau marin viennent du dernier rapport du GIEC, Groupe International d’Étude du Climat, datant de 2015. Mais le 09 août le GIEC a publié un nouveau rapport avec des conclusions plus alarmantes. Dans le cas du scenario « business as usual », si l’humanité ne modifie pas son comportement actuel quant aux émissions de gaz à effet de serre, alors le réchauffement climatique induira une élévation du niveau des mers de 1m en 2100, atteignant 2 m vers 2150. Pour bien saisir les conséquences de ces valeurs moyennes calculées à l’échelle planétaire, prenons des exemples locaux sur notre littoral languedocien :
• Pour une élévation du niveau marin de 1m, les petits ports situés sur le cordon littoral tel que Marseillan, Palavas, Carnon sont partiellement envahis par la mer, les routes les rejoignant sont coupées, la zone portuaire de Sète et l’aéroport de Montpellier Fréjorgues sont également envahis.
• Pour une élévation de 2m, ces même lieux sont très largement envahis et le sud de Montpellier Métropole, comme Latte et Perols, ont les pieds dans l’eau.
• La Camargue est sous l’eau à 80% dès 1m d’élévation et les Saintes Marie de la mer sont rayées de la carte à 2m d’élévation.
En plus de l’élévation moyenne et inéluctable du niveau des mers que nous venons d’évoquer, peut s’ajouter une surcote météorologique provoquée par des évènements extrêmes tels que les tempêtes océaniques. Palavas et Carnon ont déjà connus ces phénomènes de submersion temporaires, qui vont donc empirer dans les décennies à venir, d’autant plus que les épisodes extrêmes vont s’intensifier avec le réchauffement climatique. Et ailleurs en France des installations sensibles telles que les centrales nucléaires situées en bord de mer auront beaucoup à craindre lors de tels évènements.
Chers auditeurs, après ces conclusions pessimistes, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour une dernière chronique plus joyeuse qui décrira la vie des marins à bord de notre navire, la Thalassa.