Méditerranée, chronique d’un océanographe – Chronique 2

Méditerranée, chronique d’un océanographe – Chronique 2

 

diffusion : vendredi 16 juillet à 12h10

rediffusion : samedi 17 juillet à 18h

 

Bonjour à vous auditeurs et auditrices de Radio Pays d’Hérault et RPH Sud.

La semaine dernière je vous avais présenté le contexte de la mission océanographique MOOSE qui chaque année explore pendant 1 mois le bassin méditerranéen entre la France, l’Italie et l’Espagne .
Nous naviguons actuellement au large de la Corse et cette semaine je vais vous présenter un des outils d’observation que nous utilisons dans cette mission : les lignes de mouillages.

Qu’est ce que c’est ? Imaginez qu’au milieu du Golfe du Lion, par 2300m de profondeur, on dépose 1 tonne de ferraille qui va servir d’ancrage fixe sur le fond, on utilise par exemple des roues de wagon ou des morceaux de grosse chaîne reformés. Au dessus de cet ancrage on déploie un câble qui va remonter jusqu’ a 100m sous la surface et qui va tenir verticalement dans la colonne d’eau grâce à des volumes de flottabilité, des bouées en mousse ou en verre; le long de ce câble à différentes profondeurs on accroche de nombreux instruments autonomes qui vont mesurer la température , la salinité , la vitesse du courant et d’autres paramètres chimiques de l’eau de mer. Ces instruments font une mesure toutes les 30 mn et leur batterie leur donne une autonomie d’1an environ. Donc au bout d’un an, on revient sur le site pour récupérer la ligne de mouillage, télécharger les données enregistrées par les instruments, changer les batteries et remettre tout cela à l’eau pour l’année suivante. Pour pouvoir récupérer la ligne en surface, évidemment on ne peut pas envoyer un plongeur humain par 2300m de fond ! Donc on utilise un système de crochet ouvrant qui relie la ligne a son ancrage, dont l’ouverture est télécommandée depuis le navire en surface par un signal acoustique. Quand le crochet est largué, la ligne remonte d’elle-même en surface sous la poussée de ses bouées de flottabilité.
Dans le cadre du programme MOOSE nous entretenons plusieurs lignes de mouillage basées sur ce principe, 2 lignes profondes, l’une au milieu du Golfe du Lion sur 2300M de fond, qu’on appelle Lion et l’autre au large de Nice sur 2400M de fond qui se nomme Dyfamed. Et nous avons également 2 lignes courtes sur 1000m de fond dans des canyons côtiers au large de Banyuls et de Marseille.

Chers auditeurs, je vous donne rendez vous à la semaine prochaine pour d’autres aventures méditerranéennes.

 

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